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COI: Inauguration de la nouvelle cellule anti-piraterie aux seychelles

L’inauguration par la COI de la cellule anti-piraterie aux Seychelles pose un jalon essentiel dans la lutte contre ce fléau, qui sévit dans la région depuis maintenant plus de 6 ans. Première unité du projet délocalisé de la COI depuis sa création en 1984, et première à être créée dans la région d’Afrique australe et orientale–océan Indien, cette cellule veut être au plus près de la zone où sévissent les pirates et ainsi collaborer plus étroitement avec les acteurs régionaux et internationaux de la lutte anti-piraterie, comme l’Omi, l’Unodc et Interpol. Toutes les coalitions (UE, Otan, Inde, USA, France…) sont basées aux Seychelles, avec de nombreuses escales de bâtiments de guerre de toutes nationalités. Et d’ici la fin de l’année, les Seychelles abriteront aussi un Centre régional de coordination du renseignement anti-piraterie, financé par Interpol, Londres et La Haye.
Instituée dans le cadre du projet d’appui au démarrage du futur programme régional de sécurité maritime Mase, mis en oeuvre par la COI depuis décembre 2011 – avec le financement de l’Union européenne (2 millions d’euros) –, la cellule anti-piraterie regroupera à terme des experts en piraterie maritime des 5 États membres de la COI issus de divers domaines (pénitencier, militaire, police, juridique, judiciaire). Ce projet d’appui est chargé de mener les actions les plus urgentes, notamment la mise en place d’un réseau régional de points de contact sur la piraterie, avant le démarrage, en 2013, du futur programme Mase. D’un financement envisagé de 37,5 millions d’euros sur 5 ans par l’Union européenne et piloté par l’Igad, le programme Mase portera sur le renforcement des capacités de coordination et d’échange d’informations, ainsi que des systèmes de justice criminelle pour arrêter, transférer, détenir, poursuivre et emprisonner les pirates.
Selon des estimations de l’Onu, sept pirates sur dix appréhendés dans l’ensemble de l’océan Indien sont aujourd’hui libérés faute de preuves suffisantes, et de pays prêts à les juger et à les incarcérer. Les Seychelles sont le premier pays de la région COI à s’être muni en 2010 d’une législation adaptée aux actes de piraterie, suivi, en janvier 2011, de la France–Réunion, dans le sillage de l’affaire du Ponant, et de Maurice en décembre dernier. Mais il faut que tous les États de la région mettent en place des tribunaux spéciaux pour les pirates, car cette impunité représente un obstacle à la dissuasion et à l’efficacité de la lutte. Rappelons que les actes de piraterie ont augmenté de 10% en 2011, avec 142 attaques enregistrées l’an dernier, et qu’actuellement, 13 navires et 200 marins des États membres de la COI sont entre les mains des pirates.
L’extension des actes de piraterie fait peser une grave menace sur le développement économique des îles de la COI, très tributaires du commerce international. L’insécurité maritime est à l’origine de surcoûts au niveau des transports maritimes (surprimes d’assurance…) et d’une diminution des activités portuaires. Elle a des répercussions majeures sur le tourisme, la pêche et la transformation des produits halieutiques, qui représentent des piliers économiques dans plusieurs États de la région. Aux Seychelles, le phénomène de la piraterie s’est déjà traduit par une diminution de 40% de l’activité des ports et une baisse de 10% des revenus issus du tourisme. Environ 1,5 million d’euros ont également été dépensés dans le renforcement du système judiciaire et administratif afin de juger les pirates arrêtés (les pirates occupent 20% des places des prisons seychelloises). Et l’État alloue 2,3 millions d’euros en moyens militaires pour lutter contre la piraterie, soit 4% du PIB.

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