Dans les années 1920, alors que Hollywood est en pleine transition entre le muet et le sonore, le jeune Manny Torres commence sa carrière dans l’industrie cinématographique comme assistant.
Récit d’une ambition démesurée et d’excès les plus fous, Babylon retrace l’ascension et la chute de différents personnages lors de la création d’Hollywood, une ère de décadence et de dépravation sans limites.
Babylon, c’est comme si Le Loup de Wall Street rencontrait Moulin Rouge et Boogie Nights, avec des éléphants, des partouzes et de la coke ! Dit comme ça, on pourrait croire au pitch d’un trip cinématographique sous LSD, mais non, on parle bien du dernier film du timide Damien Chazelle !
L’immense passionné de cinéma qu’il est a toujours lardé ses films de références au pan du septième art qu’il affectionne. On l’avait noté dès Whiplash, ça avait sauté aux yeux sur La La Land (qui en appelait autant aux Busby Berkeley qu’aux Jacques Demy) et ça déborde de l’écran sur Babylon. Sans être une comédie musicale pour autant (bien qu’il soit très musical – on ne refera pas Damien Chazelle et sa patte), c’est bel et bien du côté de La La Land que lorgne le plus Babylon, monument aux trois heures massives plongeant dans les grandes heures du cinéma muet avec la frénésie de son « éphémérité ».
Comme il avait pu le faire sur La La Land, Damien Chazelle rend à nouveau un vibrant hommage au cinéma, muet d’abord, puis en général ensuite. Avec ce propos – qu’il est si important de rappeler en ces temps difficiles, alors qu’il est menacé par un ensemble de facteurs divers et complexes – que le cinéma a ce pouvoir si spécifique de procurer des sensations uniques et incomparables. Que le cinéma est réellement un art, que ses possibilités d’évolution sont incroyables, qu’il nous surprendra toujours, que son histoire est à jamais habitée par les fantômes de ceux qui l’ont faite et qui sont ainsi devenus immortels. Et enfin, que rien ne remplacera jamais la puissance d’une séance en salle, où l’on en prend plein la figure sur un grand écran dans une incroyable expérience collective.
On peut être cow-boy un jour, truand le lendemain, cosmonaute après, héros du quotidien ou superhéros du monde. On peut être au cœur d’un drame à midi, vivre un moment d’hilarité à 15h, combattre sur le front ou déjouer un complot mondial en soirée. C’est ça, le cinéma. Et c’est ça qu’aime tant Damien Chazelle. Et le public en raffole ! Tant mieux.
Durée : 189 min. Avec Brad Pitt, Margot Robbie, Diego Calva. Comédie dramatique réalisée par Damien Chazelle (USA, 2022)
Aux Star (Port-Louis, Moka & Grand-Baie)