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Changement Climatique : Les mesures budgétaires sont-elles adaptées face aux défis ?

Face aux défis du changement climatique, tout un arsenal de mesures sous un programme d’adaptation et d’atténuation a été présenté dans le budget. Si certaines ont suscité la polémique à l’instar de l’utilisation de filets de pêche de grande taille et de l’extraction de sable, d’autres sont accueillies favorablement.

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Ancien responsable de la Commission Maurice Ile Durable et consultant en environnement, Sunil Dowarkasing, accueille favorablement le Corporate Climate Responsibility Levy de 2% sur les compagnies brassant Rs 50 millions de chiffre d’affaires ainsi que le Climate and Sustainability Fund. Au regard de l’extraction de sable pour réhabiliter les plages, il est d’avis qu’il s’agit plutôt du Removal of Sand, dans lequel cas il serait d’accord.

Par contre, quant aux Large Scale Drift Nets, il met en garde que si le gouvernement va de l’avant avec leur l’utilisation, il logera personnellement une affaire en Cour basée sur la récente Advisory Opinion de l’ITLOS. Au sujet de l’enlèvement de la taxe sur les PET Bottles, Sunil Dowarkasing parle de « farce terrible », estimant que « si on ne bannit pas les PET Bottles et le Plastic Packaging, nous n’atteindrons jamais l’objectif de Plastic Free Country. »

Sébastien Sauvage, CEO d’Ecosud, est d’avis qu’il est impossible de résoudre les problèmes du changement climatique sans s’y attaquer de manière systémique. « Une gouvernance inclusive et transparente pourrait garantir que les politiques prennent en compte les perspectives et les besoins de tous. Or, nous en sommes loin et nombreux sont dans une logique où le profit est le seul indicateur tangible ! ». Il se positionne farouchement contre l’utilisation des filets maillants dérivants de grande échelle prévenant les risques de captures d’espèces protégées telles que les dauphins, les tortues de mer et les requins. « Les chaluts démersaux sont des filets lourds, traînés le long du fond de l’océan. Cette méthode est très destructrice pour les habitats marins ». Il voit dans le budget des propositions qui vont à l’encontre de l’urgence environnementale et qui augmenteront les crises sociales.

Harrykrishna Padiachy, Sustainability Strategist, partage son point de vue sur le volet énergie renouvelable. S’agissant des panneaux solaires, il encourage l’approche Community Solar, soit des installations centralisées dans un seul emplacement qui desserviraient plusieurs foyers ou organisations. « Une telle approche permettrait à un plus large éventail de foyers et d’organisations de bénéficier de cette mesure car certains ne sont pas aptes à accueillir des panneaux solaires ».

Au sujet du Corporate Climate Responsibility Levy, il est possible, dit-il, d’aller plus loin avec un taux variable de cette taxe. « Plus une firme émettra d’émissions carbones et autres gaz à effet de serre à travers ses activités, plus elle sera taxée. Ce qui poussera le secteur privé dans son ensemble à être plus engagé dans l’adoption d’énergies vertes et autres actions permettant une réduction de ses émissions ».

SUNIL DOWARKASING (Consultant) : « D’accord avec le Removal of Sand, pas Extraction of Sand »

Dans le dernier exercice budgétaire, le ministre des Finances parle de programme d’adaptation et d’atténuation face au changement climatique et de quelque Rs 300 milliards. À quel point ce programme répond-il aux enjeux du dérèglement climatique ?

Le ministre dit qu’on doit mobiliser Rs 300 milliards, il ne dit pas qui en bénéficiera. Ce n’est pas un acquis. Dans les dernières Nationally Determined Contributions (NDC) aux Nations unies, le gouvernement avait dit que nous aurons besoin de Rs 6,5 milliards pour mettre en pratique nos recommandations soumises aux NDC.

De cette somme, le gouvernement et le secteur privé injectent 35 % seulement. Les 65% restants seront cherchés ailleurs. Je ne pense pas que nous aurons cet argent. Si nous dépendons de l’extérieur pour régler notre problème de changement climatique, nous risquons d’attendre très longtemps. Maurice est classée comme pays plus ou moins à revenu élevé et en comparaison avec les autres îles, nous n’aurons pas d’aide. La mobilisation de fonds revient sur le tapis.

Comment cet argent sera distribué ? Quelle proportion ira dans l’atténuation et l’adaptation, nous ne savons pas. Nous ne faisons que balancer un chiffre sans plan d’action concret, sans définir les défis majeurs.

Un Corporate Climate Responsibility Levy de 2% sur les compagnies brassant Rs 50 millions de chiffre d’affaires et un Climate and Sustainability Fund de Rs 3,2 milliards jusqu’à 2030. Votre appréciation ?

C’est une mesure que j’accueille très favorablement car il nous faut de l’argent pour régler le problème climatique. C’est important que le gouvernement ait pensé à mettre à contribution les compagnies. Le gouvernement a fait don de Rs 100 milliards aux compagnies privées en temps de crise. Il ne faut pas oublier les Stimulus Packages, le Covid Fuad, le MIC, etc.
Aujourd’hui, c’est aux compagnies de retourner l’ascenseur et d’aider le pays. Ce fonds sera réglé par le gouvernement et le privé, une très bonne chose. Ce fonds ne se penchera pas que sur le problème du changement climatique mais s’occupera aussi de la Sustainability, deux choses différentes. Juste une question que je me pose : comment nous sommes arrivés à Rs 3,2 milliards ? L’idée est intéressante mais il faut des objectifs clairs et intelligents et un plan bien défini d’ici 2030.

L’extraction de sable, l’utilisation de filets de pêche de grande taille et la suppression de la taxe sur les bouteilles en plastique suscitent l’incompréhension chez plusieurs défenseurs de l’environnement. Votre opinion ?

Il y a extraction de sable et Removal of Sand. À mon avis, c’est du Removal of Sand dont il s’agit. Ce n’est pas un projet nouveau mais débattu en 2003 : la création de Sand Banks. Le sable prend des millions d’années pour être créé. La formation de sable nouveau est un défi car nos récifs coralliens disparaissent. Où sont allés tous ces sables érodés avec les courants ? Le sable ne fond pas. En fait, il y a un courant marin très fort de l’Ouest qui part vers le Nord et qui finit par se poser à l’Est. Ce grand courant a traîné tous ces sables vers deux endroits précis : Pointe-Moyenne, hors de la côte d’Albion (j’en ai constaté de visu) et Sudan Bank dans le Nord.

Le Baird’s Report, en 2003, commandité par l’ancien ministre Bhagwan recommande d’enlever (Removal) le surplus de sable dans ces deux endroits pour créer une Sand Bank et Replenish nos plages. Il y a ensuite le JICA Report de 2015 (Coastal Conservation Plan) qui montre comment la physionomie des plages a changé avec le Replenishment des plages. Je ne parle pas d’extraction de sable là mais de Removal sous expertise de ces deux endroits. Là, je suis d’accord.

L’utilisation de Large Scale Drift Nets va à l’encontre de l’Advisory Opinion de l’ITLOS il y a trois semaines et qui a reçu la contribution de Maurice pour demander de protéger nos océans. Tous les États signataires de la UN Convention of the Law of the Sea ont la responsabilité de protéger leur écosystème marin.
Ces modes de pêche ne font que détruire les écosystèmes marins et attraperont dauphins, tortues etc. Si le gouvernement va de l’avant, je mettrai personnellement une affaire en Cour basée sur l’Adisory Opinion de l’ITLOS.

Quant à l’enlèvement de la taxe sur les PET Bottles, c’est une farce terrible. L’Environmental Bill qui vient de passer parle de Plastic Free Mauritius. Comment réaliser cela si on donne ces Incentives à l’industrie du plastique. Si nous ne bannissons pas les PET Bottles et le Plastic Packaging, nous n’atteindrons jamais l’objectif de Plastic Free Country. C’est une blague !

Le budget annonce un Reforestation and Tree Plantation Programme dans toute l’île avec pour but d’augmenter la couverture arborée de 100 arpents par an au cours de la prochaine décennie. Les morcellements de plus de 5 hectares seront contraints d’allouer au moins 4 % au développement d’une mini forêt. Très bonne mesure ?

Motherhood Statements ! Des mesures sur papier pour faire joli. Dans le budget 2022-23, le même ministre avait parlé de parler un million d’arbres. Qu’y a-t-il eu ?
Je suis contre la Forests and Reserves Act qui n’est pas dans le budget mais dans l’annexe du budget, soit des mesures qui seront faites tranquillement dans la Finance Act. Une des mesures consiste à donner le droit au conservateur des forêts pour qu’il enlève des Protected Plants dans des endroits pour permettre soit de faire des constructions soit si la sécurité des gens est menacée. Le rôle même du conservateur des Forêts est de conserver ! Là, nous modifions son rôle pour lui permettre de détruire…

Quid de l’annonce de plus de 26 kilomètres de plage ainsi qu’une trentaine de sites dégradés seront restaurés à travers l’île ?

Ça, c’est révélateur. Ils ont pu reconnaître que nous avons 30 sites qui sont complètement dégradés. À un moment donné, ils n’acceptaient pas cette idée. La restauration a déjà commencé dans l’Ouest et le Sud-Est. C’est un projet Ongoing, rien de nouveau et la restauration se fait avec du béton. Ne peut-on pas faire une réhabilitation plus écologique ?

SEBASTIEN SAUVAGE (ECOSUD) : « Propositions à l’encontre de l’urgence environnementale »

Dans le dernier exercice budgétaire, le ministre des Finances parle de programme d’adaptation et d’atténuation face au changement climatique et de quelque Rs 300 milliards. À quel point ce programme répond-il aux enjeux du dérèglement climatique ?

Il est important de faire une mise en contexte. Les scientifiques ont défini neuf limites planétaires comme seuils à ne pas dépasser pour ne pas compromettre les conditions et processus favorables à la vie. Six des neuf limites planétaires ont été dépassées. Alors que les scientifiques parlent de la sixième extinction de masse des êtres vivants, le ministère de l’Environnement, en juin 2023, nous partageait aussi des projections climatiques et des indications de notre vulnérabilité alarmante.

Ainsi, une pénurie d’eau d’ici 2030 et ressources en eau utilisables qui pourraient diminuer de 13 % d’ici 2050. La hausse des températures entraînera des déplacements de zones agricoles, une diminution de 30 % de la production agricole d’ici à 2050 ; une augmentation de la mortalité des volailles et de l’incidence des parasites et des maladies des cultures.

L’augmentation prévue des événements de blanchissement des coraux réduirait la biodiversité corallienne et les espèces de poissons pour Maurice et Rodrigues, tandis que la prolifération des algues due à la température élevée de la surface de la mer entraînerait une mortalité massive de la biodiversité et des ressources marines.
Les zones côtières se rétrécissent en raison de l’élévation du niveau de la mer et de l’accélération de l’érosion des plages, ce qui a un impact sur l’industrie du tourisme. Une hausse du niveau de la mer jusqu’à 1 mètre d’ici à 2100. Les plages risquent de disparaître peu à peu. L’augmentation des inondations et des chaleurs extrêmes devrait affecter les infrastructures et les moyens de subsistance.

Le secteur de la santé devrait être fortement touché par le changement climatique, notamment un risque accru de maladies d’origine hydrique et de maladies à transmission vectorielle (dengue et chikungunya). 24,9 % de la zone occupée par des établissements humains subissent déjà les effets du changement climatique : fissures sur les routes, l’effondrement de ponts, l’inondation de caniveaux et des dégâts dus à des glissements de terrain. Le coût des dommages causés aux bâtiments et aux infrastructures par les inondations dans 50 ans, d’ici à 2070, a été estimé à environ 2 milliards USD pour l’île Maurice. Le gouvernement actuel à travers son ministre des Finances propose d’allouer 0,13% du budget total de 2024/25 à ces enjeux…

Un Corporate Climate Responsibility Levy de 2% sur les compagnies brassant Rs 50 millions de chiffre d’affaires et un Climate Sustainability Fund de Rs 3,2 milliards jusqu’à 2030. Votre appréciation ?
Toute la société mauricienne devrait être invitée à réfléchir ensemble. Les causes des enjeux sont toutes liées. Destruction des habitats ; surexploitation des ressources ; changement climatique ; pollution de l’eau, de l’air et des sols ; espèces envahissantes.
Il est impossible de résoudre ces problèmes sans s’y attaquer de manière systémique. Une gouvernance inclusive et transparente pourrait garantir que les politiques prennent en compte les perspectives et les besoins de tous. Or, nous en sommes loin et nombreux sont dans une logique où le profit est le seul indicateur tangible !

L’extraction de sable, l’utilisation de filets de pêche de grande taille et la suppression de la taxe sur les bouteilles en plastique suscitent l’incompréhension chez plusieurs défenseurs de l’environnement. Votre opinion face à ces mesures ?

Les bouteilles en Plant-Based Plastic peuvent utiliser moins de Co2 à produire mais elles restent une source de pollution plastique. Les taxes sur ces produits visent à réduire la pollution en réduisant leur utilisation.

L’extraction de sable pour protéger les plages des hôtels ne fera qu’aggraver une situation déjà bien périlleuse ! L’impact continu sur les lagons, déjà fragilisés par les activités humaines, pourrait entraîner des dégâts irréversibles sur ces écosystèmes et leur biodiversité.

L’île Maurice aujourd’hui se rend complice du pillage des ressources marines de l’océan Indien via les « Accords de pêche » signés avec l’Union européenne et le Japon. Les techniques de pêche intensive permises dans ces accords comme les thoniers senneurs, les palangriers de surface et les navires industriels, sont responsables de la dilapidation des écosystèmes marins et de la dégradation des habitats marins.

Avec l’amendement proposé à la Fisheries Act, le ministre des Finances propose que soit permise l’utilisation de filets maillants dérivants de grande échelle. Ceux-ci peuvent s’étendre sur plusieurs kilomètres et captureront tout ce qui passe à travers. Cette technique est extrêmement non sélective et peut entraîner des captures accessoires (By Catch) importantes, incluant des espèces marines protégées comme les dauphins, les tortues de mer et les requins.

Les chaluts démersaux sont des filets lourds, traînés le long du fond de l’océan. Ils raclent le substrat pour capturer des espèces benthiques telles que les poissons de fond, les crustacés et les mollusques. Cette méthode est très destructrice pour les habitats marins, notamment les récifs coralliens et les herbiers marins, car elle perturbe le fond marin et détruit les structures benthiques. Des propositions qui vont à l’encontre de l’urgence environnementale et qui augmenteront les crises sociales.

Plus de 26 kilomètres de plage ainsi qu’une trentaine de sites dégradés seront restaurés à travers l’île. Votre appréciation ?

Cela nous inquiète plus qu’autre chose. Arrêtons d’artificialiser nos sols, débitumons et faisons reculer notre trait de côte afin que demain soit vivable !

En conclusion, ce budget apporte-t-il une solution aux impacts du dérèglement climatique et à la dégradation de nos écosystèmes ?

Non, ce budget nous indique clairement que le gouvernement est au service de lobbies financiers et économiques pour qui la Nature reste une ressource à exploiter.

HARRYKRISHNA PADIACHY (Sustainability Strategist) : « Pour l’approche Community Solar desservant plusieurs foyers à la fois »

Dans le dernier exercice budgétaire, le ministre des Finances parle de programme d’adaptation et d’atténuation face au changement climatique et de quelque Rs 300 milliards. À quel point ce programme répond-il aux enjeux du dérèglement climatique ?

Nos défis par rapport au dérèglement climatique consistent bien évidemment à pouvoir s’adapter et être résilient face aux maints effets causés par ce phénomène tels les risques de glissement de terrain, l’érosion côtière, les Flash Floods et autres tout en décarbonisant nos activités pour mitiger ce même dérèglement.

Le discours du budget comporte un certain nombre d’annonces propices pour des efforts en ce sens. Il y a aussi quelques autres mesures qui prêtent au débat comme l’utilisation de filets de pêche de grande taille. Par ailleurs, pour se faire une idée précise de leur impact, il serait bon d’avoir plus d’informations sur les termes exacts de certaines initiatives dont l’utilisation de biocarburants à la place d’huile lourde pour la production électrique et le Government Support Agreement pour stimuler l’investissement du secteur privé dans les énergies renouvelables ainsi que leur implémentation.

Un Corporate Climate Responsibility Levy de 2% sur les compagnies brassant Rs 50 millions de chiffre d’affaires et un Climate Sustainability Fund de Rs 3,2 milliards jusqu’à 2030. Votre appréciation ?

Ce sont des mesures positives. Nous reconnaissons l’ampleur financière de nos plans pour le climat et ce Levy aidera à mobiliser une partie des fonds requis. Nous attendons une communication plus détaillée sur ces initiatives, notamment la Project Governance et les modalités de décaissement et de contrôle. Ce serait pertinent de savoir si ce Climate Sustainability Fund sera cadenassé pour les projets environnementaux et si non, dans quelles conditions ce fonds pourra être utilisé.

Un cadre bien réfléchi et défini permettra d’optimiser l’impact de cette structure et encouragera les bailleurs de fonds internationaux à y apporter leur soutien financier. Nous ne pouvons aller plus loin avec un taux variable de cette taxe. Plus une firme émettra d’émissions carbones et autres gaz à effet de serre à travers ses activités, plus elle sera taxée. Ce qui poussera le secteur privé dans son ensemble à être plus engagé dans l’adoption d’énergies vertes et autres actions permettant une réduction de ses émissions et à être aligné avec les objectifs environnementaux nationaux.
D’ailleurs, la Banque mondiale estime que des approches de Carbon Pricing sur une grande échelle dans le but d’atteindre les objectifs de réduction d’émission, peut réduire le coût d’atténuation de 32% d’ici 2030.

3 500 panneaux solaires seront installés sur les maisons, les toits des ONG, institutions charitables et religieuses, etc. Que vous inspirent ces mesures ?

C’est une initiative qui sera utile, cela mènera à la production de plus d’énergie verte tout en allégeant la facture énergétique des personnes et organismes concernés. Maintenant, au niveau de l’implémentation, j’encouragerais l’approche Community Solar ou des installations centralisées dans un seul emplacement qui desserviraient plusieurs foyers ou organisations, là où c’est possible, au lieu d’une installation décentralisée sur le toit de chaque maison. Une telle approche permettra à un plus large éventail de foyers et d’organisations de bénéficier de cette mesure, car un certain nombre de maisons et de bâtiments ne sont pas aptes à accueillir des panneaux solaires. De plus, cela engendrera des économies d’échelle. D’ailleurs, une autre mesure du budget fait mention d’un Community Based Solar PV Scheme. Nous pouvons aussi considérer d’étendre ce programme aux solutions d’efficacité énergétique telles que les ampoules LED qui consomment peu d’énergie, ou des solutions de résilience et d’adaptation comme le Rain Water Harvesting Tank.

Le gouvernement ambitionne d’arriver à 37,7% d’énergies renouvelables en 2025 dans le mix d’électricité. Êtes-vous satisfait des mesures concernant la transition vers les énergies vertes ?

Nous en sommes à 17,6 % pour l’année 2023. Il y a eu un certain nombre de projets qui ont été approuvés durant ces deux ou trois dernières années et leur future entrée en opération nous permettra de progresser dans notre démarche. Maintenant, pour pouvoir s’assurer d’atteindre l’objectif fixé, on peut se permettre d’être plus actif.
L’annonce de l’utilisation de biocarburants par le CEB à la place de l’huile lourde est intéressante : environ 48.3% de notre production électrique est basée sur l’utilisation du diesel et d’huile lourde. Nous devons mettre les bouchées doubles au niveau de l’implémentation car le processus peut prendre du temps. Les présentes installations qui carburent à l’huile lourde doivent être sujettes à certaines modifications pour pouvoir se mettre aux biocarburants et avant cet exercice, certaines études techniques doivent être faites.

Je note que le Carbon Neutral Energy Scheme a été étendu au secteur de l’ICT, ce qui permettra à plus d’opérateurs économiques de venir de l’avant avec leurs projets d’énergie solaire.

Ce serait pertinent d’étendre ce Scheme aux autres secteurs économiques mais c’est un sujet délicat vu que le CEB reçoit un prix bien plus attractif du secteur commercial pour la fourniture d’électricité.

Votre point de vue d’ensemble sur le budget ?

Je terminerais sur une réflexion générale : un budget se réfère à un certain nombre d’indicateurs qui tournent surtout autour du PIB. La croissance du PIB et nos intérêts de développement durable peuvent prendre des directions différentes. Par exemple, la surexploitation de nos ressources naturelles affectera la pérennité de leur stock tout en engendrant un risque d’impact environnemental.

Ce serait ainsi opportun de considérer l’ajout d’indicateurs ayant trait au développement durable pour mieux aligner la politique gouvernementale et les efforts de tout un chacun avec nos défis liés au changement climatique. On a vu l’émergence d’indicateurs tels le Human Development Index, à nous d’être audacieux et d’incorporer ces indicateurs additionnels dans notre protocole.

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