Chagos : le statu quo maintenu

Le dossier des Chagos est revenu sur le tapis cette semaine avec la rencontre entre le Premier ministre, Pravind Jugnauth, et son nouvel homologue britannique, Keir Starmer, ainsi qu’avec le nouveau ministre des Affaires étrangères, David Lammy.

- Publicité -

Dans une première déclaration, le Premier ministre s’est dit confiant que « confident that both our Governments will continue their collaboration in various fields and uphold values dear to both our countries ». Il a par la suite indiqué que le dossier des Chagos a été évoqué aussi bien avec Keir Starmer qu’avec David Lammy. Et il a annoncé que les dispositions seront prises pour la reprise des négociations bilatérales bientôt, tout en faisant comprendre que les Britanniques ont fait des propositions difficiles, qui seront étudiées par les avocats locaux et internationaux qui s’occupent du dossier. Pour le moment, c’est donc le statu quo.

De la même manière que les Britanniques ne s’étaient pas occupés de ce dossier avant l’arrivée du nouveau gouvernement, on craint que ce soit la même chose à Maurice. On ne croit pas que l’on puisse s’attendre à des développements majeurs à la veille des élections générales à Maurice.
Ce qui est intéressant cette fois, c’est l’intérêt que porte l’Inde au dossier. Lors de son passage à Maurice la semaine dernière, le puissant ministre indien des Affaires étrangères, Subrahmanyam Jaishankar, avait réaffirmé le soutien de son pays à Maurice sur la question des Chagos. « I would like to again assure you today that on the issue of Chagos, India will continue its consistent support to Mauritius in line with its principal stand on decolonisation and support for the sovereignty and territorial integrity of nations », avait-il lancé.

Cette déclaration a été largement reprise par la presse indienne. Ce qui permet de mesurer l’importance qu’accorde la Grande Péninsule aux Chagos. Ainsi, un journaliste indien affirmait : « This island history is steep in injustices. From colonisation to expulsion to occupation, it is the history of the US and the UK holding on to a foreign island. »
The Print, journal en ligne indien, a, lui, fait l’historique de Diego Garcia. Il rappelle que l’île Maurice revendique depuis des décennies la souveraineté sur l’archipel, arguant que celui-ci fait partie de son  territoire depuis au moins le XVIIIe siècle, jusqu’à ce que le Royaume-Uni sépare l’archipel de Maurice en 1965 et les îles d’Aldabra, Farquhar et Desroches des Seychelles dans la région pour former le territoire britannique de l’océan Indien. Il souligne les différentes étapes franchies à l’international jusqu’au jugement de la CIJ et de l’Assemblée générale des Nations unies. Ce journal indien se demande si le Parti travailliste britannique nouvellement élu, dirigé par Keir Starmer, changera de position sur les îles.
Les Mauriciens qui suivent ce dossier notent avec intérêt la tactique adoptée par le Royaume-Uni, qui a octroyé le passeport britannique à pratiquement tous les Chagossiens, dont beaucoup se sont rendus en Angleterre et se présentent désormais comme des “BIOTeers”. La vigilance doit être de mise.

À Maurice, les débats politiques ont été marqués par les hostilités de l’opposition PTr-MMM-ND ainsi que de Linion Moris contre le nouveau Speaker, Adrien Duval, et les réclamations en faveur de la réintégration des trois députés suspendus. La présence des trois parlementaires suspendus dans l’enceinte du Parlement le jeudi précédent a été référée au DPP, qui a été appelé à se prononcer sur la question. En fin de compte, le MSM a réussi à dévier l’attention de l’opposition sur le nouveau Speaker. On ne sait pas pour encore combien de temps.
Entre-temps, le Finance Bill, qui donne force de loi aux mesures budgétaires, a été adopté dans l’indifférence, en l’absence non seulement de l’opposition, mais aussi du Premier ministre et d’autres Senior Ministers, qui se trouvent à l’étranger. Alors que le Parlement vit ses derniers jours jusqu’à sa dissolution prochaine, il est peu probable que les activités parlementaires retiennent l’attention, d’autant que les Jeux olympiques de Paris domineront l’actualité durant les trois prochaines semaines. C’est sur le terrain que se déroulera désormais le débat politique. Un premier rendez-vous a été donné par l’opposition le 11 août prochain.

À l’occasion des JO de Paris 2024, nous souhaitons bonne chance à tous nos athlètes qui y participent !

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour