Chagos Deal sous l’effet des ombres chinoises avec Trump

La carte de No Rush de Port-Louis pour convaincre Washington de l’absence de chinoiseries dans le jeu politico-diplomatique au sujet de la base de Diego Garcia

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Le FT se fait l’écho que « the deal could threaten the UK-US military base on Diego Garcia and enable China to expand its power in the indian Ocean »

Asia Times : « Secretive military base is crucial to US power in Indian Ocean and beyond but may soon be encircled by chinese commercial interests »

La menace jaune sur le bassin de l’océan Indien, brandie sur le front international au lendemain du Draft Political Agreement sur les Chagos du 3 octobre 2024, revient en force avec la décision de Londres de geler toute décision formelle sur ce dossier avant le 20 janvier. Ce qui pousse à spéculer que l’Almost Done Chagos Deal entre Port-Louis et Londres se retrouve, en attendant l’investiture de Donald Trump en tant que 47e président des États-Unis, sous l’effet des ombres chinoises. À Port-Louis, la décision de Moving Goal Posts de dernière heure dans la nuit de mardi à mercredi des Anglais au sujet de la date butoir du 20 pour la signature de l’accord formel ne représente aucune gêne politique ou diplomatique. Sauf qu’il aurait été mieux que l’exercice de la reconnaissance formelle et de la restitution de la souveraineté de Maurice sur les Chagos et le bail de Diego Garcia pour la base militaire aurait été réglé de manière formelle.
Toutefois, des sources bien placées à l’Hôtel du Gouvernement avancent que l’option de No Rush avait été à l’agenda depuis au moins la dernière semaine de décembre en réponse à des pressions subtiles exercées par Londres pour conclure cet accord. La déclaration du Premier ministre britannique, sir Keir Starmer, à l’effet que : « It’s perfectly reasonable for the new US administration (Donald Trump) to have a chance to consider the detail », n’auraut nullement changé la donne dans la pratique.
Des recoupements d’informations effectués en fin de semaine dans les milieux bien informés au sein du gouvernement indiquent : « Cette No Rush Period, allant jusqu’à l’après-investiture de Donald Trump, sera mise à profit pour faire la démonstration aux Américains de toute absence de chinoiseries dans le jeu de cartes politico-diplomatiques de Maurice. Mauritius is coming with clean hands on the issue of the Chagos. »
Par contre, cette thèse d’une présence des Chinois dans l’océan Indien par la Mauritius Backdoor est de plus en plus amplifiée depuis mercredi, avec Donald Trump et ses faucons, dont Marco Rubio, secrétaire d’Etat désigné, succédant à Antony Blinken, cités en première ligne pour faire barrage au Chagos Deal. Même le Financial Times de Londres, qui s’était gardé jusqu’ici de faire écho de cette propagande, a publié hier, un texte intitulé Britain’s imperfect deal over the Chagos, sous la signature de son Editorial Team.
« Critics have warned, however, that the deal could threaten the UK-US military base on Diego Garcia — though this is supposed to be protected by a 99-year lease – and enable China to expand its power in the indian Ocean. A delay to this week’s planned finalisation should ensure the deal gains approval from the new administration of Britain’s key ally — and that some of its flaws are addressed », soutient le Financial Times. Poursuivant son analyse, le quotidien des affaires britannique, avec un Worldwide Readership haut de gamme, note : « But US and UK critics have been concerned that Mauritius might in future be persuaded to annul the lease in favour of China, which has been wooing it — or allow Beijing to establish a presence on another of the islands ». La conclusion pour le Financial Times dans la conjoncture est que « Prime Minister sir Keir Starmer is left in a bind – stuck between his good intentions and geopolitical realities.»
Pour sa part, toujours en fin de semaine, l’Asia Times en remet une couche, en soulignant que « the secretive military base is crucial to US power in indian Ocean and beyond but may soon be encircled by chinese commercial interests ». Et le Chagos Deal entre le Royaume-Uni et Maurice, interprété comme « what may seem like the end of the last vestige of Western colonialism in the Indian Ocean region could well turn out to be the beginning of increased tension between the United States, India – and China. »
La principale préoccupation abordée est que « Mauritius is a sovereign country and it is hard to imagine that China will not seek to finance its own projects on the archipelago – and not just because Beijing is interested in helping to turn the islands into an attractive destination for globetrotting chinese tourists. »
À ce registre spécifique, le précédent des Maldives est cité pour étayer les craintes politiques par rapport à la présence chinoise dans l’océan Indien. L’Asia Times avance : « that is exactly what has happened in the Maldives, where chinese visitors top tourism arrival lists. China has invested heavily in infrastructure development, including a bridge connecting the islands of Hulhule and Hulhumale with the capital, Male. That building has bought political influence, raising concern with the Maldives’ traditional development partner and strategic ally India. »
Dans cette perspective, « if China were to gain a strategic foothold in the Chagos archipelago through seemingly innocent investment projects, it would give China a key vantage point to monitor US military activities at Diego Garcia ».
En conclusion, l’article de l’Asia Times, sous la plume de Bertil Lintner, un spécialiste en géopolitique pour la région Asie, est d’avis que : « the main issue is how Mauritius will govern the archipelago once it becomes part of its republic and how it will balance relations with China, the United States and other Indian Ocean powers. It is not only Washington that is worried about Chinese expansion into the strategic and increasingly hotly contested maritime region. India, which is struggling to maintain good relations with occasionally hostile Maldives and increasingly unpredictable Mauritius, has always considered the Indian Ocean its lake. »

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