Le député de la majorité Bashir Jahangeer a interrogé le Premier ministre suppléant et ministre de l’Énergie Ivan Collendavelloo sur les centrales au diesel construites ces 15 dernières années. Il voulait connaître leur “life span” ainsi que les noms des contracteurs et sous-contracteurs pour ces projets. Lors des questions supplémentaires, il a fait ressortir que ce sont les mêmes compagnies qui sont engagées depuis 15 ans et que les appels d’offres « sont taillés sur-mesure » pour elles.
Dans sa réponse, Ivan Collendavelloo a indiqué que la durée de vie d’une “diesel generating unit” est de 25 ans et que si elle est bien entretenue, elle peut s’étendre jusqu’à 30 ans. Au cours des 15 dernières années, six “thermal power stations” ont été construites. Tous les contrats ont été alloués à une compagnie scandinave, BWSC, qui a sous-contracté certains travaux à PADCO. Il a ajouté qu’il ferait circuler les détails de ces contrats à la chambre.
Le député Jahangeer est revenu à la charge, faisant ressortir qu’il est « étonnant de constater » que pendant ces dernières années, c’est le même contracteur, soit BWSC, et le même sous-contracteur, PADCO, qui bénéficient des contrats du Central Electricity Board (CEB) à Maurice comme à Rodrigues, et ce en dépit du fait que la compagnie a soumis l’offre la plus élevée. Idem du côté du CEB Planning Engineer, qui donne des instructions pour l’appel d’offres. Pour lui, ce sont des offres « faites sur-mesure » pour ces compagnies. Il a ainsi demandé au Premier ministre suppléant de faire circuler les détails de ces appels d’offres.
Ivan Collendavelloo a d’abord rectifié sur le fait que BWSC n’avait pas l’offre la plus élevée. Il a indiqué que « ses services étaient retenus bien avant l’arrivée du présent gouvernement », avant de souligner que cette affaire ne relève pas du gouvernement ou du CEB, mais du Central Procurement Board, qui a ses propres procédures en cours.
Au sujet du moteur de la centrale de Saint-Louis, il a précisé que lorsque l’appel d’offres avait été fait, le CPB avait trouvé que la compagnie n’était pas “responsive”. Il a alors demandé à la Banque africaine de développement de nommer quelqu’un pour élaborer l’appel d’offres, qui a par la suite été lancé. Après que le contrat a été alloué, quelques soumissionnaires ont logé une contestation à l’IRP. L’un d’entre eux a par la suite retiré sa plainte tandis que les deux autres ont perdu les leurs. Et d’ajouter : « Il y a des procédures. Si on n’est pas content, on va en cour. »
Bashir Jahangeer a voulu savoir si la personne nommée par la BAD était un ancien cadre du CEB. Ivan Collendavelloo a répondu par la négative et a demandé de « ne pas répandre ainsi des rumeurs ». Le député travailliste Osman Mohamed a adressé une question supplémentaire, demandant à Ivan Collendavelloo de préciser s’il y avait un consultant irlandais, responsable de l’appel d’offres, qui a été mis de côté, alors que c’est la même compagnie qui a par la suite décroché le contrat à au mois un demi-milliard plus élevé que prévu avant les élections.
Ivan Collendavelloo a souligné que le consultant irlandais a soumis son rapport mais que les spécifications pour le moteur étaient différentes dans le nouvel appel d’offres, d’où le montant plus élevé. Il a précisé que la BAD, qui finançait le projet, a soumis toutes les étapes des procédures.
CEB : Jahangeer dénonce des appels d’offres « sur-mesure »
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