Le Guide - Législatives 2024

Cadenas sur la démocratie : Le renvoi des municipales dénoncé et condamné

Patrick Assirvaden (PTr) : « To ou tar Pravind Jugnauth pou bizin afront laverite »

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Reza Uteem (MMM) : « Klerman PM pena kouraz vin afront elektora lavil sirtou ek move zestion ban minisipalite »

Patrice Armance (PMSD) : « Inadmisib ki enn Premie minis pran an otaz elektora lavil ek preteks Covid »

Nando Bodha : « Pa ti atann ki Pravind Jugnauth pou al ver enn deriv totaliter a se pwin »

Dev Sunnasy (LPM) : « Nat dan koudvan, pe kokin la demokrasi »

L’opération cadenas sur la démocratie, pratiquée par Lakwizinn du Prime Minister’s Office, est passée à une étape supérieure. En parallèle à la campagne d’intimidation contre ceux qui osent élever la voix, même pour proférer l’expression « Gopia » contre certains au pouvoir, l’Hôtel du Gouvernement a renvoyé les élections municipales pour une année supplémentaire, avec la reconduction du mandat des conseils municipaux jusqu’au 14 juin 2023.

En dépit de la campagne « Tou Korek Lakaz Mama » sur le plan sanitaire, la pandémie du Covid-19 a bon dos pour s’évertuer de justifier « le vol du vote des citadins ». Cette décision du gouvernement, révélée dans les colonnes du Mauricien d’hier, fait l’objet de dénonciation et de condamnation unanime sur l’échiquier politique et par extension dans le pays, d’autant plus que le dernier scrutin dans les villes remonte à 2015.

D’emblée, l’on déplore que le Premier ministre et leader du MSM, Pravind Jugnauth, utilise le Covid-19 comme « preteks bankal » pour cacher une incapacité de tenir les élections dans les cinq villes en raison de la tendance qui se dessine dans le pays avec notamment les récents signes de protestation publique contre le pouvoir, que ce soit à Plaine-Magnien, Vacoas ou encore hier à Camp-Diable. Les dernières indications sont que le MSM et ses alliés au pouvoir font face à une vague de mécontentement, ayant pour causes plusieurs aspects de la vie quotidienne, principalement du pouvoir d’achat et les abus en tous genres en s’appuyant sur les institutions.

Ainsi, le président du Parti travailliste et député de La Caverne/Phoenix (No 15 ), Patrick Assirvaden, le MSM a peur d’affronter l’électorat des villes. « MSM pe sove ek pe per pou afront lelektora. Zot pe kapitile ek pe met de lavan ban exkiz banal ek bankal », fait-il comprendre. Il affirme également que le come-back du leader du PTR et ancien Premier ministre, Navin Ramgoolam, sur la scène politique la semaine dernière a visiblement fait tiquer Lakwizinn surtout avec le souhait émis d’un rapprochement avec l’Entente de l’Espoir pour la joute électorale dans les cinq villes.

« To ou tar, li pou bizin afront laverite. Zot pe per apre seki finn pase fek la dan diferan landrwa kot dimoun pe expim zot o e for kont sa gouvernman la », poursuit Patrick Assirvaden – qui se demande si ces élections municipales tant attendues n’auraient finalement pas lieu avec les prochaines législatives de 2024 en vue.

Pour sa part, Reza Uteem, intervenant au nom du MMM, abonde lui aussi dans le même sens. « Klerman Premie minis pena kouraz pou afront ban sitadin. Sirtou apre zestion katastrofik ki finn ena dan ban minisipalite. Denierman finn ena osi ban gro lapli ki fin pertirb lavi ban abitan ban lavil, kot ban lakaz finn inonde », soutient-il.

Il qualifie de honteuse la décision du gouvernement MSM de choisir de renvoyer ces élections municipales en se cachant derrière le Covid-19. « Enn kote minis lasante pe dir ou ki tou korek, ki tou dispozision finn pran dan pei, ki dimoun pe fer vaksin dan Moris, bis pe rouler, zanfan pe al lekol, ek Premie minis vinn koz Covid », s’interroge Reza Uteem.
Le représentant du MMM dit ne pas comprendre ce report alors que les élections se tiennent dans d’autres grands pays et on a récemment tenu les élections régionales à Rodrigues. Et ce, sans répercussions dramatiques par rapport à la propagation de Lenmi Invisib.

De son côté, le Whip de l’opposition et député du PMSD, Patrice Armance, estime que « li inadmisib ki enn Premie minis pran an otaz elekora lavil ek preteks Covid ». Il ajoute que « pe servi Quarantine Act kouma paravan alor ki bann minisipalite dan enn gran bezwin sanzman ». Il ne rate pas de souligner que « rien ne fonctionne au niveau de l’administration des villes avec beaucoup de projets en suspens. Il y aurait selon un gros sentiment de mécontentement non seulement dans les régions urbaines mais aussi rurales ». Il souhaite voir le gouvernement rectifier le tir et appeler les citadins aux urnes dans les meilleurs délais.

L’ancien ministre MSM et leader du Rassemblement Mauricien (RM), Nando Bodha, affirme que le gouvernement en place craint le verdict de l’électorat des villes où les partis de l’opposition disposent déjà de plusieurs élus depuis les dernières élections générales.
« Pa ti atann ki Pravind Jugnauth pou al ver enn deriv totaliter a se pwin. Zordi pe servi preteks Covid-19. Apre bann insidan ki finn ena dan le Sud, pe ena rekour a tout sort kalite represion pou anpes ki dimounn exprim zot », a-t-il poursuivi.

Au niveau de l’opposition extraparlementaire, la formation politique Linion Pep Morisien parle de « zwe sove » du MSM, surtout après les derniers développements du côté de Plaine-Magnien et aussi à Vacoas.

« Nat dan koudvan, pe kokin lademokrasi sou preteks Covid », dénonce l’un des principaux animateurs du LPM, Dev Sunnasy. Il déplore que le Premier ministre ait choisi un discours protocolaire dans le cadre d’une fonction socio-culturelle pour annoncer officiellement le report de ces élections municipales.

« Pravind Jugnauth seki li dir ek seki li fer, se de zafer diferan », dit-il encore. N’empêche, il est d’avis que le leader du MSM peut à n’importe quel moment déclencher cette joute électorale. Pour le LPM, il trouve que ce report peut être bénéfique, le nouveau parti bénéficiant d’encore un peu de temps pour mettre en place ses structures. Le LPM prévoit d’ailleurs de lancer des comités régionaux du parti à travers le pays afin de poursuivre leur campagne d’explications et de sensibilisation quant à la nécessité d’une alternance politique.

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