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Budget en marge de l’opération GKK : La flambée des prix au menu des consultations syndicales

— Le NTUC de Narendranath Gopee boycotte la séance de travail sous la présidence du ministre des Finances, Renganaden Padayachy.

En marge des préparatifs du budget 2022-23 et de l’opération Grate Kot Kapav (GKK), le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, rencontre ce matin les représentants des fédérations syndicales pour un tour d’horizon de la situation économique et les répercussions sur les ménages. Quasi unanimement, les représentants des différentes organisations syndicales s’accordent à dire que le prochain budget devrait alléger le fardeau de la population, sur qui pèse le poids de la flambée des prix au détail. Une des solutions proposées est le retour au contrôle des prix pour aussi combattre le mercantilisme. Parmi les autres options, notons le ciblage de l’application de la Taxe à la Valeur Ajoutée (TVA), un rajustement à la hausse de la pension universelle et l’allègement des impôts sur le revenu pour la classe moyenne.

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De son côté, le National Trade Union Congress (NTUC) a choisi cette année de boycotter ces consultations prébudgétaires avec le ministre des Finances. Le président du NTUC, Narendranath Gopee, fait ressortir que « cette rencontre organisée est pour la galerie, car il est connu d’avance que les propositions syndicales seront jetées à la poubelle comme cela a été le cas ces dernières années. » Il soutient qu’il commentera cependant l’intervention du ministre des Finances plus tard après avoir pris connaissance de sa philosophie pour le prochain budget.

Le président du Mauritius Labour Congress (MLC), Haniff Peerun, avance que dans la conjoncture, il est plus qu’urgent que le gouvernement instaure un système de contrôle de prix robuste pour les articles de première nécessité et aussi sur le prix des médicaments. Il dénonce la hausse des prix de certains médicaments, notamment de l’ordre de 300%. Le syndicaliste soutient aussi qu’avec la hausse du coût de la vie, la classe moyenne ne fait que s’appauvrir. « Cela est grave, car c’est la classe moyenne qui finance le gouvernement à travers diverses taxes. Le gouvernement devrait venir de l’avant avec une politique de taxation graduée au lieu d’imposer la Blanket Tax de 15%. Il est inconcevable qu’une personne qui touche Rs 1 million par mois paie le même taux de taxation qu’un simple laboureur », fait-il comprendre.

Aussi, le président du MLC s’attend que le ministre des Finances vienne de l’avant avec des mesures pour assurer la sécurité alimentaire. Il demande au ministre de réclamer la mise sous culture les terres de Landscope Mauritius Ltd pour accroître la production de légumes en cette période exceptionnelle.

« Au lieu de bétonner les terres, nous ferions mieux de réserver une bonne partie des terres agricoles disponibles pour la culture de légumes. Maurice est un des rares pays au monde possédant des terres et aussi une importante superficie d’océan. Le comble est que le pays importe du sel, des fruits de mer et du sucre. C’est absurde alors que nous pouvons produire de tout cela », ajoute-t-il. Il compte demander aussi au ministre des Finances de revoir la mise en application de la TVA. « Les petites et moyennes entreprises ne peuvent continuer à payer le même taux que celui imposé aux conglomérats », dit-il.

Le président de la General Workers Federation (GWF), Clency Bibi, est d’avis que le gouvernement devrait s’attaquer au problème de manque de devises étrangères sur le marché. Il dit constater que la Banque de Maurice n’est pas en train de jouer son rôle convenablement. Il réclame l’abolition de certaines taxes sur l’essence pour faire baisser le prix. Il trouve aussi que le modèle économique du pays a fait son temps et devra être réinventé avec un effort fiscal conséquent en faveur des petites entreprises.

Du côté de la State and Other Employees Federation (SOEF), le président Radhakrishna Sadien dit constater que les prix des commodités continuent d’augmenter, avec des conséquences graves sur le pouvoir d’achat du Mauricien. Il affirme que d’après ses analyses, le budget familial a augmenté de 30% ces derniers temps, d’où la nécessité pour le gouvernement d’instaurer un système de contrôle des prix sur les commodités de base et les médicaments. Il propose aussi que les effectifs de l’Enforcement Branch du ministère du Commerce soient renforcés pour atténuer les abus dans le commerce. D’autre part, Radhakrishna Sadien réclame une révision du salaire minimum, une augmentation de la pension universelle et un meilleur contrôle des terres agricoles pour assurer la sécurité alimentaire.

La Confédération des Travailleurs des Secteurs Public et Privé (CTSP) a déjà adressé un mémoire au Grand Argentier. Elle plaide surtout en faveur du réajustement de la pension de vieillesse. « With the introduction of the CSG (Contribution Sociale Généralisée), it is clear that a person at the age of 60 will benefit from a basic retirement pension of Rs 9 000. The same person will have to wait until he reaches the age of 65 to benefit from the CSG which has been fixed at Rs 4 500 for the introduction of same.

« If the basic retirement pension is not compensated in relation to inflation, it is obvious that the retired person will be subjected to an erosion of his pension for the next five years. The CTSP proposes that the basic retirement pension paid at the age of 60 be readjusted in accordance with inflation rate every year through the budgetary exercise. We are requesting that the BRP be readjusted in the 2022-2023 budget so as to ease the pain of our seniors in quest for survival », note le Budget Memorandum de cette centrale syndicale.

La CTSP plaide aussi en faveur de l’introduction d’un Wage Support Scheme. « In order to preserve jobs, wage support scheme must be allocated ONLY to those enterprises in great financial difficulty. It is a shame that companies paying dividends are benefiting from MTA wage support scheme to pay a worker the minimum prescribed wages. It is also very important that the national minimum wage regulation be urgently amended. Today with the flaws, the employer is paying any category the minimum wage. This is tantamount to a gender discrimination as most of those companies concerned employ not less than 95% of women », s’insurge la CTSP.

La centrale réclame une nouvelle Consumer Protection Act pour protéger les consommateurs contre la hausse des prix. « It is the responsibility of government to ensure that everyone has access to basic necessities implying food. Today it is a glaring fact that consumers are subjected to abusive prices of commodities. Many a time consumers are victim of fake advertisement on attractive cheap prices. The CTSP has exposed some hyper markets where the advertised cheap commodities were available with limited amount. It is high time that government comes forward with a new Consumer Protection Act that empowers the consumers themselves », demande la CTSP.
Cette centrale syndicale souhaite voir un rôle accru et plus efficace de la State Trading Corporation (STC) « to ensure that cartels do not dictate the market ».

Elle affirme que « STC should embark as a competitor by importing goods of prime consumption such as foodstuffs, building materials and others. The STC as an importer and a retailer on the market will provide a true competitive market. Similarly, the Agricultural Marketing Board should also embark on the importation of more fresh and dry food. However, the Agricultural Marketing Board should ensure that it has sales points in all towns and highly populated villages to ensure that all consumers have access to the food stuffs at an affordable price. »

Les consultations avec les représentants du monde syndical du jour représentent le coup d’envoi des différentes étapes à la présentation du prochain budget au cours de la première quinzaine de juin à l’Assemblée nationale.

L’AEC et CSG-Solidarité déclinent l’invitation

Des représentants de la All Employees Confederation (AEC) et de CSG-Solidarité, Clency Bibi, Bhoopa Brizmohun et Ashok Subron, ont écrit officiellement au ministre des Finances, Renganaden Padayachy, pour décliner l’invitation aux consultations du jour. Sous le titre Budget : Plutocracy or Participatory Budgeting ?, ils mettent en avant les raisons derrière cette démarche.

« The two confederations have decided not to participate in this consultation meeting given : first because of the imbalanced relation of the State with the Private Sector as compared to workers organisations and second because of the archaic nature of the very budget consultations themselves », notent-ils en dénonçant l’axe gouvernement/secteur privé en matière de « the very nature of biased socio-economic policies of the coming budget. »

En contrepartie, l’AEC-CSG-Solidarité propose « that instead of the government presenting a Budget, after top-down consultation, the government should present a Draft Budget Paper, three months prior to the official budget presentation and organise horizontal debates and inputs, in various forms, on the draft budget, to come out with the formal Budget to be presented in the National Assembly. »

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