L’apport de la BoM de Rs 60 milliards sous forme de One-Off Exceptional Offer au titre des mesures fiscales est déterminant pour le Political and Social Balance Sheet
Budget Day pour le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, dont ce sera le premier grand oral à l’Assemblée nationale et en regard de la population, préoccupée par le spectre du chômage dans le sillage de la pandémie de COVID-19. Dans la conjoncture, il n’y a pas un secteur économique, un opérateur ou encore un salarié, qui osera dire que l’exercice budgétaire du jour « lui est égal ». Les mesures, retenues et annoncées à partir de 17 heures en direct de l’hémicycle, devront façonner le paysage économique de Maurice post-COVID-19. C’est plus qu’une évidence.
Toutefois, au-delà des paramètres savants du jargon économique et de grandes équations, le Bottom line du premier budget post-Coronavirus demeure l’emploi. La question qui se pose à chaque salarié avant 17 heures : quelles sont les mesures préconisées dans le budget pour arrêter l’hémorragie des postes avec la compression du personnel, déjà effective, en gestation ou à être annoncée vu que les opérateurs économiques, qu’importe le secteur, n’hésitent pas à déclarer que « pour l’emploi à préserver, on ne dit pas à créer car tout dépendra du budget » ?
Interrogé par Le Mauricien ce matin, à moins de 12 heures de la lecture du Budget Speech, d’une durée de deux heures en moyenne, le ministre Padayachy n’a pas voulu dévoiler ses batteries. « Vous aurez la surprise cet après-midi. C’est un budget qui a été préparé, discuté et élaboré avec tout le sérieux que la conjoncture économique, marquée par les répercussions de la pandémie de COVID-19, impose », répondra-t-il quant à la stratégie de relance économique envisagée à l’hôtel du gouvernement.
Pour les préoccupations des salariés quant à leur emploi, vu qu’il y a des risques d’une progression du taux de chômage de 7% à 17% pour atteindre la barre des 100 000 sans-emploi, le ministre des Finances parle de la nécessité de limiter la casse sociale sans révéler à ce stade de plus amples détails. « Moi-même, j’ai évoqué ce risque de pertes d’emploi et de chômage. Ce matin, je ne vais pas entrer dans les détails. Une crise économique, surtout de l’amplitude générée par la pandémie de COVID-19, s’accompagne de problèmes. Nous avons travaillé sur cet aspect du problème et nous allons limiter la casse sociale », a fait comprendre le Grand Argentier à ce sujet avant la lecture du Budget Speech, devant intervenir après la Budget Special Cabinet Meeting de cet après-midi.
D’un point de vue général, Renganaden Padayachy affirme afficher la sérénité. « Je suis calme et serein de même que déterminé. Depuis mon installation en tant que ministre des Finances, je me suis attelé avec mes proches collaborateurs aux préparatifs du budget 2020/21. Avec la pandémie et ses répercussions, la tâche est encore plus ardue. Il fallait être créatif et innovant », s’appesantit-il.
D’autres observateurs de la scène économique et financière, tout en concédant que les indicateurs budgétaires sont au rouge, mettent l’accent sur le point de la One-Off Exceptional Offer de Rs 60 milliards de la Banque de Maurice « for the purpose of assisting Government in its fiscal measures to stabilise the economy of Mauritius ». Cette générosité de la BoM Tower à l’égard de l’hôtel du gouvernement est jugée plus que suffisante pour pallier le déficit budgétaire devant friser les Rs 50 milliards vu le manque à gagner sur le plan de l’Income Tax et de la Taxe à la valeur ajoutée (TVA).
Ainsi, dans son Morning Tea de ce matin, AXYS note que « today is Budget Day, however operation ‘block paké’ has already begun. We will finally find out how Government intends to tackle the worst economic crisis Mauritius will have experienced in a generation. Remember the Great Devaluation of the early 80s and subsequent IMF driven Structural Adjustment Programme? We do have some hints as to the potential magnitude of the stimulus: Rs 60 bn. This represents the one-off injection from the Central Bank. Up to $ 2 bn (Rs80bn) could be injected into systemically large enterprises to prevent contagion to banking ».
Affaire à suivre…