Au moins dix personnes sont mortes vendredi dans un incendie qui s’est déclaré dans un hôtel accueillant des sans-abri à Porto Alegre, grande ville du sud du Brésil.
Quinze personnes ont été admises dans deux hôpitaux de la région, dont près de la moitié pour « inhalation de fumée », a indiqué la mairie. Sept individus restent hospitalisés vendredi soir, dont deux « dans un état grave ».
Le directeur de la protection civile de Porto Alegre, Evaldo Rodrigues de Oliveira, a expliqué au réseau de télévision Globo que « de manière préliminaire, nous travaillons avec l’hypothèse d’un incendie criminel (…) un individu pourrait être entré au petit matin ».
« Ca s’est passé très vite, ils ont crié +au feu+ et le feu était déjà dans deux chambres à côté de la mienne, je me suis enfui parce qu’il y avait déjà beaucoup de fumée », a témoigné auprès du site d’informations G1 un résident du foyer, qui a requis l’anonymat.
Les images diffusées par les médias locaux ont montré un bâtiment de trois étages en feu, et des pompiers s’efforçant de l’éteindre. Ces derniers sont arrivés sur les lieux vers 02H00 (05H00 GMT) et ont maîtrisé l’incendie environ trois heures plus tard.
Un photographe de l’AFP a pu voir la façade noircie et gravement endommagée de l’établissement. Des médecins légistes se sont rendus sur place pour identifier les victimes et enquêter sur les causes de l’incendie.
Un deuil officiel de trois jours a été décrété par le maire Sebastiao Melo.
– « Tragédie annoncée » –
« C’est avec tristesse et inquiétude que j’ai appris la mort d’au moins dix personnes dans l’incendie », a écrit le président Luiz Inacio Lula da Silva sur X, exprimant sa solidarité avec les proches des victimes.
Le gouverneur de l’Etat, Eduardo Leite, s’est dit lui aussi « profondément choqué » par le drame, également sur ce réseau social.
Evaldo Rodrigues de Oliveira a indiqué qu’une équipe était en train d’évaluer les dégâts subis par la structure du bâtiment, qui fait partie d’un réseau d’hôtels bon marché de la ville de Porto Alegre.
Matheus Gomes, membre de l’Assemblée législative de l’Etat, a dénoncé le fait que l’hôtel recevait des fonds de la mairie malgré des allégations d' »irrégularités » depuis « des années ». « Il est nécessaire d’enquêter non seulement sur l’incendie, mais aussi sur ce qui a conduit à cette tragédie annoncée », a-t-il ajouté sur X.
En 2013, dans le même Etat de Rio Grande do Sul, un incendie dans une discothèque de la ville de Santa Marta avait fait 242 morts.
La plupart des victimes avaient péri asphyxiées par le nuage toxique dégagé par le matériau inflammable présent dans la toiture de la salle, qui n’avait pas d’extincteurs en état de marche et comportait seulement deux portes pour évacuer, en outre mal signalisées, selon l’enquête.
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