Brasse Connection : enquête à 3 volets initiée par l’ICAC

L’Independent Commission Against Corruption (ICAC) maintient la pression en vue de faire la lumière sur la Brasse Connection. Le skipper Mike Brasse, âgé de 50 ans, même après sa condamnation à huit ans de prison pour avoir tenté d’embarquer Rs 640 millions de drogue à bord du Sweet Love Mama dans le petit port de St-Rose à l’île de la Réunion en novembre 2016, fait l’objet d’une enquête à trois volets, soit l’aspect corruption, le délit de blanchiment d’argent et le financement de cette importante cargaison de drogue.

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D’ailleurs, une première séance d’interrogatoire était prévue au Reduit Triangle vendredi, mais cet exercice a été renvoyé car Me Rama Valayden est souffrant.

Dans un premier temps, les enquêteurs de l’ICAC comptent boucler l’enquête sur l’achat du bateau 20° Sud. En mai 2016, cette embarcation avait été saisie chez un habitant de La Gaulette. Ce dernier a expliqué que Mike Brasse avait emmené le speed boat, évalué à Rs 10 millions pour réparation.

Ce bateau est équipé pour effectuer des voyages entre Maurice et Madagascar et également La Réunion. L’ICAC a appris que comme l’autre embarcation du skipper Ilot Gabriel était en panne à l’ile soeur, le quinquagénaire avait besoin d’un autre bateau en urgence. C’est en présence de Kamil Osman Mohamed, Rudy Noel, Mike Brasse, et le directeur d’un casino, que la transaction de vente a été bouclée.

Un paiement de Rs 2,4 millions avait été fait par le truchement d’Office Cheques au propriétaire de 20° Sud. Sauf que c’est au nom de Rudy Noel que cette embarcation a été enregistrée. Cet éleveur de porc a été arrêté à Rodrigues après la saisie de Rs 640 millions de drogue à La Réunion. Vu la nature de son travail, l’ICAC soupçonne qu’il n’était qu’un prête-nom. Mike Brasse devra expliquer les dessous du financement de cette acquisition de même que l’achat d’Ilot Gabriel à Rs 1,5 million.

Par ailleurs, le propriétaire du casino, qui n’a pas été inquiété jusqu’ici, pourrait se retrouver en délicatesse avec le retour de Mike Brasse. Les enquêteurs ont dans leur viseur le cambiste Satish Mohabeer. Ce dernier serait proche des trafiquants de drogue Curly Chowrimootoo et Peroumal Veeren. Jusqu’ici, ce cambiste, qui a été entendu par la commission Lam Shang Leen, nie être de connivence avec tout réseau de drogue.

L’ICAC et le Central CID estiment que Mike Brasse pourrait faire tomber plus d’un s’il décide de collaborer avec les autorités. De son côté, l’Anti Drug & Smuggling Unit, en collaboration avec l’Icac, espère que le quinquagénaire décide enfin à révéler des détails sur le fameux Toto, l’identité du complice qu’il avait balancé lors de son procès au tribunal de St-Denis à La Réunion. Il avait déclaré avoir agi sous les instructions de Toto. Ce qui pourrait apporter un éclairage sur le réseau de financement de l’importation des 42,2 kilos d’héroïne et de 6,2 kilos de résine de cannabis.

Ainsi, l’ICAC et la Central CID veulent établir au plus vite avec le concours de Me Valayden un calendrier de travail pour éviter tout Tampering of Evidence ou encore de fuite à l’étranger de suspects potentiels.

En ce qui concerne l’octroi d’un Restrictive Passport à Mike Brasse en septembre 2016 et l’intervention alléguée de l’ancien commissaire de police Karl Mario Nobin, l’escouade du DCP Jangi est en présence de plusieurs éléments qui concernent des images des caméras d’un hôtel et aussi des transactions bancaires. Les explications de Mike Brasse se révèlent déterminantes.
Affaire à suivre.

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