Les compétitions de boxe, qui débutent samedi à l’amphithéâtre d’Ivato, sont déjà source d’inquiétude. La raison ? Les organisateurs en boxe auraient modifié, selon nos informations, les règlements techniques et qui seraient à l’encontre de ceux de l’Association internationale de boxe (AIBA). De plus, précise-t-on, ceux envoyés par la Confédération africaine de boxe (CAB) auraient été ignorés. Si cela se confirme, les Malgaches seront favorisés et pourraient, à n’en point douter, battre le record absolu de sept médailles d’or réalisé par Maurice en 2019 à domicile.
Lors des Jeux de 2007 à Madagascar, nombreux sont ceux, dont nous, qui avaient été estomaqués en voyant perdre Richarno Colin face à un Malgache, alors qu’il avait pourtant logiquement gagné ce combat. Sauf que le violent coup pris après le gong annonçant la fin du combat avait été validé à la surprise générale. Malgré les contestations, le résultat n’avait pas été inversé.
C’est justement ce que redoute un certain nombre de fédérations présentes à cette compétition après avoir pris connaissance des conditions sous lesquelles se dérouleront les compétitions. L’inquiétude s’est amplifiée davantage face au silence malgache suivant les demandes de réponses de l’AIBA et de la CAB. Cela, en l’absence de requête de la Fédération malgache de boxe (FMB) pour que la compétition se déroule sous la supervision d’un officiel technique continental ou international, de même que deux arbitres neutres comme cela se fait souvent lors des compétitions importantes afin, justement, d’éviter toute fausse note.
Forcément, cette situation laisse place au doute compte tenu du fait que le dernier mot reviendra, dans ces conditions, aux organisateurs. D’autant que la décision de la FMB de se passer de ce service n’est pas sujette à une sanction de la CAB. Aussi, apprenons-nous, la situation aurait même été discutée au niveau du COJI depuis plusieurs semaines sans pour autant que le nécessaire ne soit fait pour que la compétition se déroule dans des conditions optimales.
Ce qui est encore plus inquiétant, c’est que les règlements généraux des Jeux, soit l’article 16.1, fait mention de la présence d’un délégué technique international pour superviser les compétitions en collaboration avec la direction technique du COJI. Un règlement qui rejoint ceux de l’IBA, notamment à la section 26.1.3, qui plus est, très explicite : « The Technical Delegate may not be a national of the country where IBA Competition takes place. »
Avec la décision de la fédération malgache de se passer des services d’un délégué technique international, il va sans dire que, dès le départ, il existe de fortes chances que les résultats soient faussés. Nous apprenons même que trois autres disciplines participant à ces Jeux des îles se dérouleraient aussi sans l’assistance technique internationale.
On attendra donc de voir ce qui se passera dans les jours qui viennent et si la compétition se déroulera bien sans ce précieux soutien. Ce qui est certain, c’est que la démarche malgache ne peut qu’interpeller. Au même titre que toutes les fédérations qui ont participé aux discussions avant de finaliser les règlements techniques.
N’était-il pas de leur devoir de tirer la sonnette d’alarme ? Et les membres du Conseil international des Jeux des Îles (CIJ) dans tout cela ? Ne fallait-il pas s’assurer que tous les paramètres soient respectés afin que la compétition de boxe se déroule dans les règles ? Malheureusement, tout laisse croire que le professionnalisme et la vigilance n’ont pas été de mises à l’heure de finaliser les règlements !