Boopen Seetanah : « L’UoM est sur la bonne voie en ce qui concerne la recherche engagée »

Un Doctoral College a été institué en vue de faire de l’Université de Maurice (UoM) une institution tournée vers la recherche. Ce département a organisé en début de mois un Virtual Doctoral Colloquium – en collaboration avec les Poles of Research Excellence et les centres de recherche de l’UoM – réunissant 90 participants, notamment d’Australie, d’Inde, d’Afrique du Sud et d’Egypte, engagés dans différents horizons de recherches.
L’occasion pour les doctorants de présenter leurs recherches à d’éminents universitaires ainsi qu’à des collègues et autres chercheurs, afin que ceux-ci leur donnent un retour constructif. Le panel était composé de chercheurs expérimentés, qui ont offert d’importants conseils sur les recherches entreprises. Le Pr Boopen Seetanah, directeur du Doctoral College, se dit d’avis, dans l’entretien qui suit, que « l’Universiute de Maurice st déjà sur la bonne voie en ce qui s’agit de la recherche engagée ».

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Ce colloque est une première pour le Doctoral College. Quels étaient ses objectifs ?

Il aura permis aux doctorants de présenter leurs recherches à d’imminents universitaires ainsi qu’à des collègues doctorants et à d’autres chercheurs afin d’en avoir un retour constructif. Le panel était composé de chercheurs expérimentés qui ont dispensé d’importants conseils aux participants sur leurs recherches respectives.

Le colloque a également été l’occasion pour les étudiants de développer leurs compétences en matière de présentation et d’élargir leur réseau avec d’autres étudiants et des chercheurs expérimentés. Ce qui pourrait donner lieu à des collaborations en vue de publications. L’événement était organisé en collaboration avec nos trois Poles of Research Excellence, ainsi qu’avec l’appui du secteur privé, dont la Chambre de Commerce de Maurice.

Quelles sont les lacunes que vous observez chez les doctorants ?

La plupart d’entre eux se débrouillent et progressent bien dans leur travail, et sont même d’un niveau international, en témoignent les rapports des examinateurs externes. Cependant, certains pourraient encore avoir besoin d’interactions pour obtenir un meilleur feedback, soit une mise en réseau à travers l’entraide et un apprentissage des autres.
Pour ce colloque, nous avons eu une douzaine de participants d’universités étrangères, notamment d’Australie, d’Afrique du Sud, d’Inde, de Thaïlande et d’Égypte, ainsi que d’autres universités locales, pour améliorer leurs compétences en matière de diffusion, en particulier pour ceux qui en sont au stade initial. D’ailleurs, c’est à cela que sert le colloque.
Nous jugeons que c’est aussi un moyen de présenter et de faire connaître leur travail aux parties prenantes. Cet événement a été organisé en collaboration avec nos Poles of Research Excellence, ainsi qu’avec un groupe d’entreprises du secteur privé et la Chambre de commerce de Maurice. À cet égard, il convient de noter que les étudiants sont souvent appelés à suivre et à participer aux ateliers de renforcement des capacités de l’école doctorale, qui sont régulièrement organisés par des collaborateurs internes et étrangers sur les aspects techniques et les compétences générales. Il faut aussi noter que l’évaluation des doctorats à l’UoM est assez rigoureuse.

Disposons-nous d’assez d’étudiants en doctorat à l’UoM ? Leurs recherches sont-elles propices dans le contexte actuel ?

L’UoM compte un groupe d’étudiants en doctorat. Il y a de plus en plus d’intérêt pour ce type de diplôme, car on y est davantage sensibilisé depuis quelques années. Les jeunes font des recherches dans un certain nombre de domaines, allant de la biotechnologie, l’environnement et le changement climatique, l’énergie, la médecine et les sciences biomédicales, les sciences informatiques et la modélisation, l’ingénierie, les TIC, la finance et la comptabilité, l’économie et les statistiques, les mathématiques, l’enseignement supérieur, les langues et autres sciences sociales, le droit, les sciences biologiques, ainsi que les études océaniques.

Il convient de noter que la plupart d’entre eux sont alignés sur les objectifs du millénaire pour le développement, qui figurent en bonne place dans l’agenda de l’UoM. Et un certain nombre d’entre eux travaillent également en collaboration avec les parties prenantes. Nous encourageons en effet davantage les futurs étudiants à aligner leurs travaux sur les objectifs de développement durable dans la mesure du possible et à obtenir un impact politique et sociétal, et non seulement un impact académique.

Croyez-vous que les recherches effectuées à l’UoM soient judicieusement exploitées ?

C’est de plus en plus le cas, oui, car les recherches de nos étudiants et de notre personnel ont de plus en plus d’impact sur la société et les politiques, en plus de l’impact de la recherche et de l’enrichissement du savoir intellectuel. Ils sont de plus en plus alignés sur les Objectifs du millénaire pour le développement des Nations Unies. Et nous travaillons davantage aussi avec différentes parties prenantes.

Nous avons ainsi déjà une collaboration solide, et de longue date, avec le secteur privé dans certains domaines de recherche, avec des résultats et un soutien tangible. Les parties prenantes se montrent également très intéressées à travailler avec nous pour trouver et/ou rechercher des domaines clés. Je pense également que, puisque la recherche a de plus en plus d’impact, et compte tenu de son potentiel, les bailleurs de fonds deviennent très désireux de collaborer et de financer nos chercheurs.

L’UoM veut être engagée dans la recherche. Mais disposez-vous des ressources nécessaires pour atteindre cet objectif, tenant compte de la réduction du budget ?

L’Université est déjà sur la bonne voie en ce qui concerne la recherche engagée. Un certain nombre de recherches sérieuses, importantes et reconnues au niveau international, ont d’ailleurs été produites au cours de la dernière décennie, et des collaborations de recherche internationales ont été mises en place. Il est certain que la création et la consolidation de l’école doctorale est une autre étape pour atteindre cet objectif.

Nous connaissons tous la situation actuelle, avec la réduction inévitable du budget lié au Covid-19. Mais même si nous aurions souhaité avoir plus de fonds, l’UoM n’a pas fait de compromis sur le budget de la recherche en ces temps difficiles. De plus, des bailleurs de fonds internationaux ont eu une collaboration continue avec les chercheurs de l’UoM et les autres programmes complémentaires de financement de la recherche, y compris pour les étudiants en doctorat, de la Higher Education Commission et du Mauritius Research and Innovation Council, qui doivent être reconnus. Ils sont jugés très importants pour la communauté de recherche de l’UoM.

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