Blanchiment — Opération Maradiva Lakaz Mama : Le Luggage Tracker des valises aux Rs 113,8 M, le sésame de la FCC

Le cerveau manipulant ce Remote Control averti dès le 14 février du Tampering des trois valises, avec la saisie de la MCIT

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Mystère persistant autour de la source de devises étrangères, soit un montant de Rs 80 M pour cet épisode

Huit jours après l’opération Maradiva Lakaz Mama, avec la saisie de trois valises et d’un sac, recelant Rs 113,8 millions, libellées en roupies et en toute une gamme de devises étrangères et sans compter les montres des marques Cartier et Rolex, aucun des High Profile protagonistes n’a osé venir de l’avant pour revendiquer la paternité de ce Most Embarrassing Polical Legacy. Certes, l’un des Prime Suspects dans cette sinistre affaire, en l’occurrence Josian Laval Deelawon, demeure catégorique, que ce soit à l’intérieur de l’Interrogation Room de la Financial Crimes Commission (FCC) ou face à la presse après sa remise en liberté sous caution, à l’effet les valises contenant ces fonds illicites appartiennent à l’ancien Premier ministre et leader du Mouvement Socialiste Militant (MSM), Pravind Jugnauth. Mais à ce stade de l’enquête, les limiers de la Financial Crimes Commission ne s’inquiètent nullement outre mesure quant à la possibilité de coller à ces trois valises et au sac, placés sous séquestre depuis samedi dernier, un Tag avec le nom définitif du propriétaire en vue de compléter une partie cruciale de cette première enquête sous la Financial Crimes Commission New Look.
À ce stade, des sources bien informées s’accordent à avancer qu’en sus des aveux de Josian Laval Deelawon, Chief Executive Officer de My Residential Property Management Limited de La-Salette, Grand-Baie, que la Financial Crimes Commission dispose d’une pièce à conviction hors pair pour retracer et identifier de manière irréfutable le propriétaire de ces trois valises aux Rs 113,8 millions et autres documents compromettants.
En dépit de la déclaration de l’ex-Premier ministre et leader du MSM, dans le box des accusés de la Bail and Remand Week-End Court de dimanche dernier, niant toute connaissance de l’existence de ces trois valises, l’aveu de l’homme d’affaires du Nord et très proche du beau-frère du leader du MSM, Sanjiv Kailash Ramdanee, ne fait face à aucune contestation. « Ex-Premye minis Pravind Jugnauth inn donn mwa gard sa bann valiz-la. Kas donasion sa ! » maintient Josian Deelawon à la Financial Crimes Commission (FCC). L’ironie est que le leader du Mouvement Socialiste Militant (MSM) était venu avec le projet de loi du Political Financing Bill en 2024, dont l’une des clauses était l’interdiction pour les partis d’accepter des dons de l’étranger et de la diaspora mauricienne.
Josian Laval Deelawon a aussi fait comprendre qu’une partie des devises proviendrait des dons en faveur de Pravind Jugnauth à être utilisés dans le cadre de la campagne pour les élections générales du 10 novembre 2024. La clé du mystère des valises est qu’entre-temps, les limiers de la Financial Crimes Commission ont confirmé qu’une des valises est dotée d’un Apollo Luggage Tracker connecté à un appareil informatique personnalisé et confidentiel sous le contrôle d’un des suspects. Ce Remote Control permet à son propriétaire d’établir où se trouve la valise à travers une application d’Apple et de suivre tous les mouvements concernés. Le Tracker est assez petit et passe inaperçu. Raison pour laquelle la FCC a saisi les outils informatiques de plusieurs protagonistes dans cette affaire en vue d’établir le réseau de contrôle. Outre les appels téléphoniques, elle souhaite confirmer si un des appareils est doté d’une application pour ce Tracker et déterminer qui assurait le Remote Control des valises.
D’ailleurs, les responsables de l’enquête, que ce soit du côté de la Major Crime Investigation Team, qui a mené les perquisitions de saisie ou encore ceux de la Financial Crimes Commission, soutiennent que dès la première opération de saisie aux petites heures du matin du 14 février à Arsenal au domicile du Chief Financial Officer, Chandradeo Oomah, les principaux protagonistes de la Maradiva Connection avaient été avertis informatiquement du déraillement de l’exercice de Defalke Valiz. C’est ce qui explique que la mesure en anticipation du Notice Upon Departure réclamé par la Financial Crimes Commission dans la journée de samedi dernier à l’encontre de l’ex-Premier ministre et de son épouse, Kobita Jugnauth, et de Sanjiv Kailash Ramdanee. Et ce, même avant d’avoir procédé à la première séance d’interrogatoire de Josian Laval Deelawon, qui s’est déroulée dans la soirée de samedi.
Entre-temps, une bonne partie des éléments de l’enquête repose sur les appels téléphoniques et autres messages informatiques échangés entre les différents protagonistes entre le 21 novembre de l’année dernière et le week-end post Saint-Valentin de cette année. Josian Deelawon a affirmé que l’ex-Premier ministre, Pravind Jugnauth, et lui étaient au téléphone quelques jours avant leur rencontre au Maradiva du 21 novembre 2024. Selon lui, le leader du MSM l’avait invité à ce dîner et lui avait fait comprendre qu’il avait une mission spéciale pour lui. L’homme d’affaires a répondu présent et Pravind Jugnauth, a-t-il dit, lui a demandé de garder une valise dans un lieu sécurisé. Et que c’est une femme qui la lui remettrait. D’après Josian Deelawon, Pravind Jugnauth craignait une perquisition de la police après la cinglante défaite électorale de 60-0.
Toujours concernant les appels, Josian Deelawon a indiqué avoir parlé avec l’adjointe au maire de Vacoas-Phoenix Devianee Ramchurn, qui, elle, dit ne pas le connaître. Le décryptage de leurs portables devrait apporter un éclairage déterminant sur cet aspect de l’opération Maradiva Lakaz Mama.
Par ailleurs, la Financial Crimes Commission tente d’établir la provenance de tout cet argent, malgré de gros obstacles. Premièrement, tous ont nié qu’il s’agit de leur argent. Hormis Josian Deelawon, qui a précisé qu’un montant de Rs 497 000 saisi chez lui à Bain-Boeuf appartient à sa compagnie. Deuxièmement, il n’y a aucun Money Exchange Document, d’origine bancaire ou autres cambistes qui fourniraient des détails pouvant faire avancer l’investigation. Ainsi, les donateurs présumés du MSM seraient inconnus.
Les trois valises et le sac d’argent saisis chez Josian Laval Deelawon et son comptable Chandradeo Oomah contiennent un total de Rs 113 827 621, dont environ Rs 80 millions en devises étrangères. C’est chez le premier nommé que le plus gros pactole était gardé, soit environ Rs 108 754 500. Ces devises sont notamment des dollars, euros, dirhams, shillings, rands, dollars singapouriens, francs CFA, roupies seychelloises, riyals du Qatar , livres écossaises et birr d’Éthiopie. Pravind Jugnauth a nié être propriétaire des différents montants, qui seraient des dons pour les élections. Il avait d’ailleurs déclaré n’avoir dépensé que Rs 126 200 pour le scrutin général de novembre dernier. Entre-temps, les Kistnen’s Papers dorment toujours dans un tiroir des Casernes centrales.
Avec la trêve de Maha Shivaratree, la Financial Crimes Commission compte procéder à la mise en place de ce Maradiva Puzzle, le temps de convoquer à nouveau les protagonistes, que ce soit Pravind Jugnauth, son épouse, Sanjiv Kailash Ramdanee, et surtout Devianee Ramchurn, celle qui a transporté les valises de chez Jugnauth jusqu’à Josian Laval Deelawon. Cette étape pourrait être franchie dès la fin de la semaine prochaine…

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