Le cadavre de Hossain Jakir (42 ans) a été retrouvé sous près de 1,5 m de boue dimanche dernier à Beemanique Stone Crusher Ltd. Ce Bangladais opérait une pelleteuse, qui s’est enlisée sur le site à une vitesse telle qu’il n’a pu s’en extraire à temps. Une fois l’accident signalé, les secours auront pris… quatre heures pour arriver.
Les premiers policiers sont arrivés sur les lieux vers 22h15 le 16 juillet dernier, où ils ont vu la pelleteuse en partie enlisée dans la boue. En cherchant des informations sur le chantier, ils ont alors appris auprès d’employés que la machine était dans cette position depuis 18h. Ils avaient cherché la victime dans le périmètre alentour, mais sans succès. En outre, le terrain était devenu dangereux, en sus de fortes pluies et d’une visibilité réduite.
La police régulière a fait appel au Groupement d’intervention de la police mauricienne (GIPM), la Special Mobile Force (SMF) et le Mauritius Fire & Rescue Service (MFRS). Leurs premières tentatives pour accéder au site de l’accident s’étant avérées vaines, les sauveteurs ont dû utiliser un excavateur pour retirer la boue autour de l’engin accidenté. C’est finalement à la lumière de torches, et sur un terrain glissant, que les sauveteurs ont travaillé toute la nuit, et ce, munis de masques reliés à l’oxygène.
Ils ont ainsi pu accéder à la cabine, qui était remplie de boue, qu’aux petites heures dimanche matin. Pour que les officiers ne soient pas entraînés par la boue, leurs collègues les avait attachés, ce qui leur aurait permis de les remonter si les choses tournaient mal. C’est donc avec des récipients qu’ils ont commencé à retirer l’eau boueuse de la cabine. Jusqu’à ce que, finalement, à 6h40 dimanche, le corps de Hossain Jakir soit retrouvé. Le GIPM a alors dû briser une vitre de la cabine pour l’extirper.
Après que les collègues de la victime l’aient identifié, le cadavre a été emmené à la morgue de l’hôpital Victoria. L’autopsie du Dr Prem Chamane a attribué le décès à une “asphyxia due to aspiration of rock powder”. Après le drame, des responsables de la compagnie ont été entendus par la police de Nouvelle-France. Quant au ministère du Travail, il a initié une enquête.
De son côté, Beemanique Stone Crushers Ltd dit avoir également ouvert une enquête interne. Elle travaille en collaboration avec les autorités pour faire la lumière sur ce drame.