- L’ex-gouverneur de la BoM libéré sur parole samedi, avec deux cautions de Rs 250 000 chacune à régler aujourd’hui
L’ex-gouverneur de la Bank of Mauritius (BoM), Harvesh Seegolam (41 ans), a été interrogé pendant plusieurs heures par l’Anti Money Laundering Unit du Central CID, vendredi, où il a gardé le silence sur la majorité des questions. L’exercice était en rapport avec des facilités de US $ 1 million accordé à Menlo Parks Ltd/Pulse Analytics par la Mauritius Investment Corporation (MIC) à la veille des dernières élections générales. Le principal concerné s’est contenté de déclarer : « Je ne siégeais pas sur la MIC », et il est resté silencieux quant aux transactions ayant trait à cette entité.
Idem lorsque l’équipe de l’ASP Dussoye a fait état de présumées pressions sur le board du MIC pour approuver le prêt à Menlo Parks Ltd. Harvesh Seegolam n’a rien dit dessus, ni si lui-même aurait reçu des instructions en haut lieu. Son Statement n’a guère apporté d’éclairage sur cette affaire, les enquêteurs devant s’appuyer sur la version de l’ex-Chief Executive Officer (CEO) de la MIC, Jitendra Bissessur.
Harvesh Seegolam a été arrêté vendredi matin dès son arrivée sur un vol en provenance de Dubaï. Le Central CID avait fait une demande auprès du Passport and Immigration Office (PIO) pour émettre un Arrest upon arrival contre lui dans le sillage d’une enquête pour « Conspiracy to defraud public funds ». Cela concerne une première enquête ayant trait aux allégations d’un détournement d’un million de dollars (Rs 45 millions) au préjudice du MIC. Dans un premier temps, le Board du MIC n’avait pas approuvé cet emprunt, estimant que c’était un « very high risk project ». Le CCID a reçu des renseignements selon lesquels Harvesh Seegolam aurait fait pression pour que le board revienne sur sa décision.
Assisté de Me Ravi Yerrigadoo, le quadragénaire a donné quelques détails sur son rôle comme ancien numéro un à la BoM Tower. Et il a récusé les accusations portées contre lui.
L’interrogatoire de Harvesh Seegolam n’a débuté qu’à la mi-journée vendredi et ne devait se terminer que tard dans la soirée. Après son arrivée à Maurice sur un vol d’Emirates vers 9h20, il est passé par le comptoir d’immigration où un officier l’a informé qu’il faisait l’objet d’une Arrest upon arrival. Puis, une équipe du Central CID l’a cueilli à Plaisance pour l’emmener au bureau de l’Anti Money Laundering Unit à la Sterling House. Après un interrogatoire, la police a perquisitionné sa maison à Floreal où elle a saisi un ordinateur portable et deux cellulaires. Ces appareils seront examinés par l’Information & Technology Unit de la police.
Après la perquisition, Harvesh Seegolam a passé la nuit au centre de détention de Moka. Il a comparu à la Bail and Remand Court (BRC), samedi, où une accusation provisoire de Conspiracy to defraud a été retenue contre lui. La police a objecté à sa remise en liberté conditionnelle en évoquant les risques de fuite, d’interférence avec des témoins et des documents.
Me Yerrigadoo a présenté une Bail Motion en indiquant que son client s’est rendu à l’étranger le mois dernier et qu’il est retourné à Maurice le 3 en dépit d’un Arrest upon arrival. « Il n’a pas pris la fuite », a-t-il déclaré. Et ce, avant d’ajouter que Harvesh Seegolam a déjà donné son Statement à la police. Face à cette situation, la magistrate Zeenat Cassamally a demandé à la police de contacter le Parquet pour la Bail Motion.
Me Nataraj Muneesamy, Assistant Director of Public Prosecutions, qui s’est présenté en Cour pour dire que le Directeur des Poursuites Publiques (DPP), n’a pas d’objection à ce que le prévenu soit libéré si la cour émet certaines conditions. Ainsi, Harvesh Seegolam a été libéré sur parole et devra s’acquitter de deux cautions totalisant Rs 500 000 et signer une reconnaissance de dette de Rs 5 millions. Il devra aussi se rapporter à la police de Floreal quotidiennement, avoir une adresse fixe, rester joignable par téléphone et ne pas communiquer avec des témoins.
L’ancien gouverneur de la BoM est attendu à la New Court House aujourd’hui pour régler sa caution.