La magistrate Zeenat Cassamally, siégeant à la Bail and Remand Court (BRC), a accordé la liberté conditionnelle à Muhammad Imteyaz Soobrattee (42 ans) qui est accusé provisoirement d’importation de cannabis. Cet homme d’affaires a dû payer deux cautions de Rs 200 000 chacune et signer une reconnaissance de dette de Rs 1 million. La Cour a imposé d’autres conditions à cette remise en liberté conditionnelle comme un couvre-feu de 20h à 6h, l’obligation de se présenter à la police deux fois par jour et une adresse fixe, entre autres. La police s’était opposée à cette motion en soutenant que le suspect pouvait récidiver, s’enfuir et influencer des témoins.
L’inspecteur Baboorally a déposé en Cour où il a expliqué qu’Imteyaz Soobrattee et Mohammad Krishnajee ont voyagé sur le même vol en septembre et que leurs bagages étaient similaires. La Customs Anti Narcotics Section (CANS) a envoyé les sacs au bureau de PATS pour vérification. Le quadragénaire avait sept sacs qui n’ont rien montré d’anormal après vérification au scanner. Les sacs de Mohammad Krishnajee et Imteyaz Soobratttee ont été rangés dans l’entrepôt de PATS.
Après une fouille à la main, les officiers ont trouvé trois kilos de cannabis d’une valeur marchande de Rs 3,6 millions dans un sac avec le sticker EK477109 apposé dessus. Celui-ci est soupçonné d’appartenir à Mohammad Krishnajee. Sur un autre sac, déjà ouvert, il y avait le même numéro, EK 477109, avec les noms d’Imteyaz Soobrattee et de Mohammad Krishnajee inscrits dessus par les officiers de douane. Face à cette situation, l’Anti Drug and Smuggling Unit (ADSU) a visionné les images des caméras de l’entrepôt de PATS où les enquêteurs ont constaté que deux douaniers avaient échangé le Consignment des deux protagonistes lors des vérifications.
Mohammad Krishnajee a indiqué que le sac dans lequel la drogue a été trouvée est le sien, mais il a nié être impliqué dans un trafic de drogue. Alors que le quadragénaire nie également. L’affaire se corse à cause de ce Bag Swapping non intentionnel d’autant que les deux sacs sont identiques. Sans compter que les officiers ont gardé les sacs au même endroit à l’entrepôt de PATS et collé les noms des deux protagonistes sur un des sacs. C’est à l’ADSU de tirer au clair toute cette confusion.
L’inspecteur Babooram a indiqué en Cour que rien de suspect n’a été trouvé chez le businessman après une perquisition. Ce dernier a dit être propriétaire d’un magasin de prêt-à-porter et qu’il voyage souvent à Dubaï et en Thaïlande pour son business. Lors de son arrivée à Plaisance, il avait objecté à la fouille de ses sept sacs. Il avait été autorisé à partir et trois jours plus tard, la douane l’avait contacté pour venir prendre ses sacs au bureau de PATS. Il a alors été arrêté.
La Cour a noté que le businessman n’était pas fiché pour délit de drogue avant son arrestation et qu’il ne s’est pas opposé à son arrestation trois jours après son arrivée à Maurice. Concernant le risque de fuite, le suspect a affirmé qu’il n’a aucun permis de skipper et ne sait pas naviguer sur un bateau.
La Cour a aussi constaté que son portable est en possession de la police et trois jours avant son arrestation, il n’avait contacté aucun témoin. La magistrate Zeenat Cassamally n’a pas été convaincue par le risque de fuite et d’interférence avec des témoins.