Ayo J’Adore : Des sacs pop-art aux couleurs acidulées de Poupette des îles

Il y a d’abord la femme, Valérie Bruniau Binet Décamps. Puis l’artiste derrière les sacs, Ayo J’Adore et son blog, Poupette des îles où elle affiche une liberté d’expression qui cadre avec ses rubriques coups de cœur. Valérie est une esthète, elle sait harmoniser les couleurs à travers sa collection de sacs, de “beach bagq”, de “pop bags”. Elle adore cette touche acidulée dans le ton de ses sacs, comme un tempo qui rythme ses collections.

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Cette femme solaire, qui a travaillé aux côtés d’Alain Afflelou, le célèbre opticien-lunettier français, a comme credo de ne fixer aucune limite à son imagination de créatrice. Avec plus de 15 000 “followers” sur Facebook, Valérie a de quoi faire travailler son esprit tout en restant modeste.

On pourrait reprendre l’intitulé de sa marque, Ayo J’Adore, pour décrire la personnalité de Valérie. Elle est de celles qui s’expriment avec une voix posée. Et quand elle ouvre son blog, Poupette des îles, on reste sans voix. Il y a d’abord une approche artistique, comme un don de mettre en lumière des arrêts sur chaque image de la vie. Puis, il y a la femme joviale, généreuse avec qui on peut rester des heures à discuter autour de ses petites trouvailles sur Maurice.
Son blog est varié. Valérie Bruniau Binet Décamps peut avoir un coup de cœur pour un lieu, un accessoire, une rencontre… L’artiste les restitue à sa manière.

De Poupette des îles, elle aura ses mots : « Il n’y a pas réellement deux personnages, l’une est une partie de l’autre ! Je suis plutôt curieuse de nature, assez sociable. J’adore voyager, découvrir des adresses, des talents, des savoir-faire. En parallèle, je suis relativement discrète. Avec Poupette, il y a comme un jeu de rôles. Poupette me permet de me cacher un peu, de parler de Maurice où je vis depuis plus de 14 ans en mettant en lumière ses artistes, ses artisans, ses habitants, ses lieux encore authentiques sans m’exposer personnellement. Ce qui engendre de belles réactions lorsque les personnes me rencontrent et s’exclament : “ah c’est vous !” »

Et la blogueuse de poursuivre : Mon blog est une façon de provoquer des liens entre des personnes qui ne se seraient peut-être pas croisées. Et, aussi de faire découvrir des lieux où ils ne seraient pas allés. Certains savent peindre, écrire, chanter. Plus modestement, j’aime l’écriture. Mon blog est une façon de m’exprimer en toute liberté puisque je ne suis pas rémunérée. »

Valérie a travaillé pendant près de 15 ans avec Alain Afflelou, l’homme qui a révolutionné le secteur de l’optique dans les années 80 et qui s’est imposé comme un grand communicant. Au sein de son entreprise, Valérie s’est occupée des relations presse avec des lancements de produits tels que Forty d’Afflelou ou encore l’introduction en bourse du groupe. Elle s’est aussi occupée de la communication interne avec le réseau des franchisés, ce qui l’a conduite à organiser des conventions et des voyages en France et à l’étranger.

« Pour les 30 ans du groupe, nous avons emmené tout un réseau de 1 000 personnes en Chine et tenu notre convention dans le palais du peuple. C’était totalement fou ! Ce que j’ai vécu était palpitant, parfois éreintant, souvent stressant mais définitivement extraordinaire et inoubliable. »

Capturer le moment présent

Mariée avec Patrice Binet Décamps, l’homme qui a su insuffler un style au développement touristique à Maurice, Valérie, originaire de France, a su s’adapter au pays. Il y a d’abord ce côté ludique de son blog, Poupette des îles, My Sweet Mauritius, et son clin d’œil à Iloë pour le dessin illustré sur son blog qui la représente. Valérie aime être en harmonie avec son style d’écriture épuré qui raconte bien les images qu’elle véhicule à travers des photos d’ambiance. « Je capture un moment présent qui parfois est un témoignage d’un temps lointain. »

Valérie se plaît à capter à travers son objectif une image qui se fige dans le temps et qui permet à l’internaute de découvrir un lieu, le charme d’un endroit dont en temps normal il n’aurait pu imaginer toute la richesse. « Mes photos sont comme un arrêt sur image. J’ai, quant à moi, un œil neuf, enthousiaste, curieux et j’ai la chance de pouvoir laisser mon regard musarder, flâner et de photographier ce qui me plaît et m’interpelle. »

Avec My Sweet Mauritius, Poupette des îles, son blog lancé en 2013, Valérie veut donner libre cours à son crayon, à une certaine liberté d’expression dans un style qui la caractérise. Mais Valérie insiste : « Mon seul libre arbitre est mon coup de cœur. C’est subjectif, mais c’est authentique et sincère ! Ma liberté d’écrire est liée à mon refus d’être rémunérée. Je ne suis pas redevable, je suis libre comme un papillon qui virevolte et se pose où bon lui semble. Je peux parler d’un artisan, d’un restaurant, d’une plage, d’un lieu public, d’une excursion, d’un hôtel. Je ne m’interdis rien mais, en revanche je privilégie l’esthétique, le sens, ou la qualité des sujets. J’essaie de faire en sorte que mon texte soit léger, fluide, et chaque “post” est bien évidemment estampillé d’un Ayo J’Adore qui est ma signature. »

Maurice, pour elle, est une île de pépites et dont elle parvient à restituer l’âme à travers ses clichés. Après 19 ans, Valérie est toujours sur place et son blog continue de cartonner. Sa signature Ayo J’Adore, elle en a fait aussi sa marque artistique. Une marque déposée qui lui a permis de développer une collection confidentielle d’accessoires dans un esprit îlien signé Poupette des îles. Ses tissus, elle les achète à Port-Louis, Rose-Hill, Mahébourg ou encore à Curepipe.

Elle travaille essentiellement avec des matières comme le coton, le jute, nylon pour la collection waterproof avec une prédilection pour les couleurs gaies et pop.

Des sacs 100% faits mains localement

Voulant un produit 100 % fait-main, Valérie s’est mise en quête d’artisans locaux pouvant l’aider à mener son projet à bon port. Six ans après, ces artisans chevronnés sont toujours à ses côtés et l’aident à fabriquer des “beach bags” devenus iconiques, aux couleurs pop-art acidulées et assortis de trousses petites et grandes.

Valérie a aussi pensé à celles qui aiment avoir les épaules dénudées en travaillant des anses en ouates. Ses motifs sont assortis et séduisent les plus exigeants. Le tissage en vacoa, un autre de ses préférés, elle le décline sous forme de cabas en “goni” brodés de sequins, sans oublier dans sa collection des trousses dans de multiples formats, des porte-clés, des sacs à dodo. Une collection aujourd’hui proposée dans les hôtels ou en direct via la page Facebook de Poupette des îles.

Derrière la marque, il y a aussi son amie Christine, connue sous le nom d’illustratrice Iloë qui, selon Valérie, a un joli coup de crayon. « J’ai toujours beaucoup aimé les Parisiennes de Kyraz, et j’ai voulu en parallèle avoir pour esquisse une Poupette à mon effigie. La maîtrise du trait d’Iloë, son sens de l’appropriation d’un caractère, son talent d’illustratrice, ont donné naissance à cette Poupette en bateau ou à vélo, dans un décor mauricien, avec une certaine poésie et légèreté. »

Valérie a du mal à s’identifier comme une influenceuse, insistant plutôt sur le fait que l’écriture est un exutoire qui lui permet de dialoguer en toute liberté et de partager ses coups de cœur. Avec en prime plus de 15 000 “followers” sur sa page Facebook, elle dira : « Je n’ai jamais fait de publicité ou sponsorisé une publication. Je suis une petite étoile dans la blogosphère mais ça me plaît de cultiver petit mais de qualité… Le bouche-à-oreille reste la meilleure des publicités et mon ego ne se mesure pas au nombre de “followers”, c’est une récompense et non pas une finalité. »

Ses projets pour 2022 sont, entre autres, de continuer à explorer l’île pour découvrir d’autres sources de sujets novateurs, et surtout d’apprécier chaque jour, cette quiétude de vie si vraie à Maurice. Elle entend aussi, bien sûr, être toujours active sur son blog.

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