- La confirmation communiquée à Port-Louis vers les 16 h, hier, même si depuis lundi l’Hôtel du Gouvernement jouait Soft sur le programme officiel
- L’option d’une Full Scale Official Visit à Maurice en novembre prochain évoquée entre Paris et Port-Louis
- Une minute de silence observée à l’Assemblée nationale à la mémoire du 266e successeur de Pierre à la tête de l’Église catholique
Le décès du pape François dans la matinée de lundi et les funérailles prévues pour samedi matin à partir de 10 heures (heure d’Italie) au Vatican font que le président français, Emmanuel Macron, à la tête d’une délégation d’une centaine d’officiels et d’hommes d’affaires, a renoncé à la dernière partie de sa tournée officielle dans cette partie de l’océan Indien. Cette confirmation a été communiquée officiellement à l’Hôtel du Gouvernement par la partie française vers les 16 heures, hier. De ce fait, tout le programme de la visite, allant de jeudi en fin de journée jusqu’à vendredi soir, qui attendait validation de L’Élysée depuis lundi, a été annulé. En parallèle, le diocèse de Port-Louis est déjà entré de plain-pied dans les étapes menant aux funérailles du 266e successeur de Pierre, se déroulant samedi matin. L’une des étapes majeures est la célébration d’une messe de requiem à la mémoire du pape, présidée par l’évêque de Port-Louis, Mgr Jean Michaël Durhône, entouré de tous les membres du clergé.
Pour ce qui est de la visite officielle que devait effectuer le président Emmanuel Macron à Maurice, avec des rencontres et séances de travail se succédant à un rythme accéléré dans la journée de vendredi, L’Élysée a pris la décision de reporter cette étape vu les contraintes de temps avec les funérailles de samedi matin au Vatican. Des recoupements d’informations effectués par Le-Mauricien de sources bien informées, la présidence française aura proposé que Paris et Port-Louis se mettent à préparer une Full Scale Official Visit, devant se dérouler au mois de novembre prochain. L’Hôtel du Gouvernement n’y voit aucun inconvénient à cet effet dans la conjoncture solennelle internationale.
Depuis l’annonce du décès du pape François dans la matinée de lundi, un soupçon de report de la visite officielle planait déjà. Ce sentiment devait être renforcé dès hier matin avec d’abord la déclaration d’Emmanuel Macron quant à sa présence aux funérailles du pape et l’annonce de la date et de l’heure des funérailles pour samedi. « Nous serons aux obsèques du pape, comme il se doit », a déclaré Emmanuel Macron lors d’un point presse, hier matin, au début de son séjour à La-Réunion. Le suspense aura duré toute la journée d’hier jusqu’à 16 heures.
Aux termes des nouveaux arrangements politiques et diplomatiques, Emmanuel Macron participera au cinquième sommet de la Commission de l’océan Indien (COI), Nosy Be (Madagascar) demain. Puis en fin de journée, au lieu de mettre le cap sur Maurice, le président français rentrera en Europe pour les funérailles de samedi.
De son côté, le Premier ministre, Navin Ramgoolam, dirigera aujourd’hui la délégation officielle au sommet de la COI. Avec le changement de programme, le Tight Schedule, annoncé pour jeudi soir, a été allégé avec le chef de gouvernement n’ayant pas à faire des changements dans la programmation des vols. Il sera de retour jeudi pour présider aux délibérations du conseil des ministres de vendredi.
D’autre part, en ouverture de la séance de l’Assemblée nationale d’hier matin, le Premier ministre a rendu un vibrant hommage à la mémoire du pape François avec les parlementaires observant une minute de silence. Il a exprimé ses condoléances au diocèse de Port-Louis et aux fidèles catholiques, à la suite du décès du souverain pontife, à l’âge de 88 ans.
« Le gouvernement a aussi adressé une lettre au Vatican. Les Mauriciens se souviendront toujours avec gratitude de la visite du souverain pontife, une visite gravée dans la mémoire collective », déclare Navin Ramgoolam en parlant d’« un pape qui a fait preuve d’une grande humilité ». Il n’a pas manqué de mettre en exergue la détermination du pape, en dépit des critiques, de par ses prises de position dénonçant les injustices découlant d’un système économique mondial au préjudice des pauvres et des plus vulnérables.
Le Deputy Prime Minister, Paul Bérenger, s’est joint à cet hommage du Premier ministre. Le leader de l’opposition, Joe Lesjongard, est également intervenu pour rendre hommage à la mission du pape décédé.
Par ailleurs, le président de la République, Dharam Gokhool, le Premier ministre et la Speaker de l’Assemblée nationale, Shirin Aumeeruddy-Cziffra, se sont rendus à l’évêché de Port-Louis pour présenter leurs sympathies à Mgr Durhône et à signer le livre de condoléances.
Un livre de condoléances sera mis à la disposition des fidèles à la Cathédrale Saint-Louis à partir de ce mercredi, pour ceux qui voudront témoigner de leur proximité et tristesse suite au décès du Saint-Père. Ce livre restera ouvert jusqu’aux funérailles du pape François.
D’autre part, Mgr Jean Michaël Durhône, entouré des prêtres du diocèse de Port-Louis, célèbrera une messe de requiem demain, à 10h, à la Cathédrale Saint-Louis. Les autorités civiles et les plus hautes personnalités du pays ont été invitées à cette célébration solennelle.
Le cardinal Maurice E. Piat, évêque émérite de Port-Louis, se rend à Rome pour assister aux funérailles du pape François. Il quittera le pays pour se rendre à Rome demain. Il sera accompagné du Père Georgy Kenny, vicaire général, qui agira en tant que son secrétaire durant son séjour à Rome.
Le cardinal Piat ne pourra pas cependant prendre part à l’élection d’un pape. En effet, seuls les cardinaux de moins de 80 ans sont éligibles pour voter à un conclave. Cependant, le cardinal émérite participera aux “congrégations”, les discussions qui précèdent le conclave et auxquels sont admis tous les cardinaux du monde.
Le Cardinal Piat et le père Kenny seront de retour au pays à la conclusion du conclave, élisant le nouveau pape.