Le Guide - Législatives 2024

Audace et… vérités !

Lors d’une émission radio sur la place des partis extraparlementaires sur l’échiquier politique, avec les données qui changent au gré des “moods” de nos politiques aguerris, Ashok Subron s’est retrouvé avec un auditeur qui lui a lâché, sans ambages, qu’aucun des représentants desdits partis ne serait élu lors du prochain scrutin parce que ce seront toujours les grands partis qui mènent le jeu. Avec sa stoïcité légendaire, Subron a encaissé sans broncher. Mais il a aussi su, avec le talent qu’on lui connaît, décocher ses petites flèches.

- Publicité -

Ils sont légion ces compatriotes qui pensent que hormis les partis classiques – MSM, Ptr, MMM et PMSD – les « autres » – donc Lalit, Rezistans ek Alternativ, le Reform Party, le Rassemblement Mauricien et consorts – ne sont là que pour… la figuration ! Ce serait évidemment très triste que la majorité des Mauriciens pensent toujours ainsi, après tous les problèmes qui secouent notre pays, et pire encore s’ils le traduisent aux prochaines élections nationales.

ReA se fait en effet un devoir d’être au chevet des Mauriciens en permanence : obligation de déclarer son appartenance ethnique aux élections, plages en péril à cause des opérateurs qui se fichent royalement des Mauriciens, gestion lamentable du naufrage du MV Wakashio et la cata écologique qui en a résulté, avec des familles à la rue, cherté de la vie face à l’opulence dans laquelle continuent à évoluer les élus de la majorité, la nécessité d’avoir une autosuffisance alimentaire… pour ne citer que ces sujets qui nous touchent tous. Pourquoi alors ce refus de donner enfin la chance à ces candidats sérieux, tout en reconduisant inévitablement quelques « dinosaures » à la tête du pays ? Pour l’heure, c’est hélas l’unique configuration plausible, faute d’une troisième force.

Qu’il ait évoqué un “tsunami” dans le camp Jugnauth et qu’au final, ce soit l’opposition parlementaire qui se soit retrouvée emportée par des houles, et qui tente malgré tout de faire front, mais qui n’inspire pas toujours confiance, on peut toutefois mettre à la décharge de Sherry Singh le fait qu’il descende sur le terrain. Il est parti, comme il l’a dit, « tâter le pouls des Mauriciens ». Son ancien parti, le MSM, est aussi descendu sur le terrain cette semaine. Sous prétexte de célébrer ses 40 ans. Mais ne soyons pas hypocrites. Ce “move” de Pravind Jugnauth et ses matamores vise avant tout et surtout à labourer sérieusement le terrain en vue des élections. Parce que rien ne va plus. Le chef du gouvernement et ses marmitons ont bien senti que… ça chauffe !

Les allégations et dénonciations de Sniffing de l’ex-chéri du clan Jugnauth n’ont peut-être pas provoqué la débandade escomptée, mais force est de constater que le niveau d’indice de confiance dans le gouvernement et ses institutions, et autant pour l’opposition parlementaire, après l’épisode de ces derniers jours, le baromètre n’est pas au beau fixe ! Now is the right time. Ceux qui veulent changer la donne en leur faveur doivent agir maintenant : en allant auprès des Mauriciens, sincèrement et simplement. Leur tendre la main, et non les diviser.

Alors que bout rageusement cette marmite politique, avec le nouveau scandale autour du départ de la première femme président de la République Ameenah Gurib-Fakim, l’ancien directeur des services de la Santé, le Dr Vasantrao Gujadhur, s’est une fois de plus jeté dans l’arène. L’affaire des vaccins « expirés », pour reprendre les mots mêmes du ministre Kailesh Jagutpal, suscite une grosse polémique. Il y va de notre santé, et ce n’est pas en manquant de transparence ni en se pavanant devant les caméras de la MBC que Pravind Jugnauth et ses ministres convaincront les Mauriciens d’aller faire leur 4e dose. Déclarer verbalement qu’on a les garanties de l’OMS et du fabricant du vaccin est une chose, mais faire circuler des documents relatifs, ce n’est pas sorcier. A moins qu’il s’agisse encore d’un deal à la Agalega !
La voix la plus persistante que l’on entend, c’est donc celle de l’audacieux ennemi des Cocovid. Si les autres professionnels de la médecine ne montent pas au créneau pour l’épauler, ce n’est pas par manque de solidarité. Mais davantage par crainte de représailles. Car tel est le climat actuellement dans le pays, où seuls quelques téméraires acceptent de se jeter dans ce jeu grandeur nature d’audace et vérités.

Husna Ramjanally

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -