Opération Tou Korek Lakaz Mama : 630 minutes pour la motion de censure contre le GM

Le Whip de l’opposition conteste la Time Allocation de 7 à 8 minutes par orateur de l’opposition La Chief Whip du GM : « L’on ne pourra pas trainer ces débats en longueur. L’opposition doit pouvoir établir sa liste d’orateurs pour les 234 minutes »

Déjà, avant même le coup d’envoi des débats sur la motion de censure contre le gouvernement, logée par le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, les deux camps sont à couteaux tirés. Les débats doivent être conclus dans 10 heures et 30 minutes, le gouvernement bénéficiant de 396 minutes et l’opposition 234. Les désaccords ont été consignés, avec le Whip de l’opposition, Patrice Armance,  n’approuvant pas cette répartition du temps et envisageant de s’entretenir avec le Speaker, Sooroojdev Phokeer, aujourd’hui à ce sujet.

- Publicité -

Après les consultations entre le Leader of the House, le Premier ministre Pravind Jugnauth et la Chief Whip Naveena Ramyad, 10 heures et 30 minutes ont été allouées pour débattre de cette motion de censure intitulée : « This Assembly has no confidence in Government ». Cette répartition de temps ne serait pas au goût de l’opposition, laissait entendre hier le Whip. Il trouve que le temps alloué par député au sein de l’opposition est dérisoire.

« Nous avons potentiellement plus de vingt orateurs en lice pour ces débats. Dans les circonstances, avec la situation qui prévaut dans le pays, chaque député a son mot à dire et doit être libre de s’exprimer lors de ces débats. Les premiers échanges avec le camp adverse démontrent que l’ensemble de l’opposition ne disposera que de  234 minutes pour ces débats », s’indigne-t-il.

Avec cette formule arrêtée, un député de l’opposition ne pourra qu’intervenir qu’entre 7 et 8 minutes. Patrice Armance maintient que cette répartition de temps est inacceptable et compte  faire part de son désaccord au Speaker. « Je vais solliciter un rendez-vous avec le Speaker pour lui faire part de nos réserves et espère qu’il aidera à améliorer cette Time Allocation, respectant les droits démocratiques des élus de l’opposition », déclare-t-il.

L’allocation de 10h et 30 minutes pour les débats sur la motion de censure a d’ailleurs été confirmée au Mauricien hier après-midi par la Chief Whip et parlementaire du Mouvement Socialiste Militant (MSM). Elle indique que ces 10 heures et 30 minutes ont été reparties entre les deux camps parlementaires selon une formule de proportionnalité.

« Nous avons 44 députés sur 70 à l’Assemblée nationale et sur 10h et 30 minutes, nous obtenons 396 minutes pour le camp gouvernemental et pour l’opposition c’est 26 députés sur 70 et cela donne 234 minutes. C’est une formule proportionnelle. À partir de cette base, cela revient aux deux camps, chacun de son côté d’arrêter le nombre d’orateurs qui prendront part aux débats », fait-elle comprendre.

Toutefois, elle dit ne pas savoir si tous les participants interviendront demain ou si ces débats vont s’échelonner sur deux séances. « Nous allons nous adapter en fonction des conditions dans lesquelles se dérouleront les débats », affirme Naveena Ramyad . Elle précise également qu’il y aussi le Beach Authority (Amendment) Bill qui figure sur l’Order Paper pour la séance de demain et qu’elle ne peut dire à ce stade si les débats sur la motion seront limités pour accommoder les débats en  deuxième lecture du projet de loi du ministre de l’Environnement, Kavy Ramano.

La Chief Whip de la majorité laisse également entendre que pour l’heure la liste d’intervenants du côté du gouvernement n’a pas encore été établie et que cela se fera lors des délibérations prévues cet après-midi dans le cadre de la réunion du groupe parlementaire. « Il va falloir qu’on fasse usage des 396 minutes avec potentiellement 12 à 15 orateurs dans notre camp », dit-elle.

Au sein de l’opposition parlementaire, on explique que les arguments ne manquent pas pour acculer le gouvernement de Pravind Jugnauth, notamment en s’appuyant sur les divers scandales quant aux affaires de l’État depuis le début de ce mandat avec notamment ceux sous les Emergency Procurements pour l’achat des équipements et médicaments sous Covid-19 et aussi les diverses atteintes à la liberté, la politisation des institutions du pays ou encore plus récemment, le non-respect du judiciaire.

Au sein de la majorité, on trouve que cette motion de Xavier-Luc Duval n’a aucun sens car au final en termes de rapport de forces au sein de l’hémicycle. Le gouvernement ne sera pas acculé, jouissant d’un nombre confortable de parlementaires au sein de l’hémicycle, s’appesantit-on.

 

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -