- PNQ : Le Speaker coupe le micro à XLD
- Le leader de l’opposition avait refusé de présenter ses excuses pour avoir fait comprendre à Phokeer « The nation is watching you »
- La Motion of Disallowance de Shakeel Mohamed du réenregistrement des Sim Cards décrétée Time-Barred
- La VPM et ministre de l’Éducation persiste et signe au sujet de l’Extended Programme au secondaire
L’opposition a essuyé deux couperets actionnés par le Speaker, Sooroojdev Phokeer. D’abord, la Motion of Disallowance du député de l’opposition, Shakeel Mohamed, au sujet de l’exercice de réenregistrement des Sim Cards par l’Information and Communication Technologies Authority (ICTA), soit le Government Notice 93 de 2023, a été décrétée Time–Barred aux termes des dispositions de la loi. La motion aurait dû être présentée dans un délai de 30 jours et compte tenu des vacances parlementaires, l’échéance a expiré depuis le 30 octobre. So the motion of disallowance has been disallowed. De son côté, lors des échanges sur la Private Notice Question (PNQ) axée sur l’Extended Programme, le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, a été privé de micro sur les directives de Sooroojdev Phokeer. Le premier nommé avait obtempéré de se rétracter quant à sa déclaration que « the nation is watching you (Speaker).» Devant la réponse liminaire de la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, le leader de l’opposition voulait savoir s’il allait pouvoir bénéficier de Some Extra Time pour ses interpellations supplémentaires. Sooroojdev Phokeer n’a pas voulu se prononcer au sujet de cette demande en se réfugiant derrière « Do your job, I’ll do my job ! »
Et pour clore la journée, la majorité a voté une Privilege Complaint présentée par le PPS Vikash Nuckcheddy contre Karen Foo Kune-Bacha pour Contempt of Assembly en infraction à la section 6(1)(s) de la National Assembly Act. Cette décision fait suite à des commentaires dans un quotidien le 3 décembre par rapport à la conduite des affaires par le Speaker Sooroojdev Phokeer. Le cas a été référé au Directeur des Poursuites Publiques (DPP) .
Par contre, la tranche du Prime Minister’s Question Time d’hier a revêtu un caractère exceptionnel. Pour l’une des rares fois, le Premier ministre et Leader of the House, Pravind Jugnauth, a été mis à contribution pour répondre aux trois premières interpellations inscrites à l’agenda de la séance d’hier, contre une d’habitude. Et surtout, la troisième, où au dernier sou près, il a étalé, pour ne pas dire enivré l’hémicycle avec une énumération de 937 bouteilles de champagne, 231 bouteilles de whisky et 1 284 bouteilles de vin au cours de la période allant de 2010 à 2014, soit sous le Prime Ministership de Navin Ramgoolam.
À une interpellation supplémentaire de l’auteur de la PQ, Salim Abbas Mamode, alors que le Premier ministre s’amusait à répéter à tue-tête à l’encontre d’Arvin Boolell « To enn Iznogoud ! », il a fait comprendre que pour les motifs de l’achat de ces boissons alcoolisées « it’s a long list. Dans certains cas, les raisons ne sont pas mentionnées.» Mais le Premier ministre a pris un malin plaisir à faire état d’un dîner à la Clarisse House en date du 16 février 2012 avec la consommation de huit bouteilles de champagne, huit bouteilles de vin blanc et huit bouteilles de vin rouge en ajoutant qu’il n’était pas en mesure de dire si des cigares avaient été fumés à la Caresse House , reprenant une expression du député Rajesh Bhagwan dans le temps (voir détails plus loin).
Auparavant, le leader de l’opposition n’a pas été en mesure de compléter la série d’interpellations supplémentaires au sujet de l’Extended Programme. Leela Devi Dookun-Luchoomun devant prendre seize minutes pour soutenir lors de réponse liminaire qu’il n’est pas question d’abolir l’Extended Programme au secondaire.
La VPM et ministre de l’Éducation a ainsi expliqué que l’Extended Programme a été défini dans un document intitulé Inspiring Every Child, publié au début de la réforme de l’éducation, et dans lequel son ministère s’était engagé. « Il y a un lien inextricable avec l’engagement pris dans le cadre de l’ODD des Nations Unies », a-t-elle dit en ajoutant que l’idée est que les enfants doivent avoir neuf ans d’éducation de base de qualité, cela suivi de trois ans de formation, et ce, « de manière à créer les conditions pour qu’ils puissent suivre les études secondaires ».
« The school should be the engine room to establishing strong foundation for today’s learners to be future ready particularly in a world that is increasingly seen as complex », affirme-t-elle. Elle concède qu’il faut reconnaître que « tous les enfants n’apprennent pas à la même vitesse ». Aussi, « il faut créer des voies différentes pour que le système puisse répondre aux besoins et aux talents de chaque étudiant afin qu’ils avancent dans leurs études. »
Leela Devi Dookun-Luchoomun fait ressortir qu’il faut s’assurer que les enfants n’ayant pas réussi aux examens de la PSAC puissent avoir la possibilité de se rattraper. Raison pour laquelle chaque collège doit avoir au moins une classe consacrée à l’Extended Programme. Une nouvelle pédagogie prenant en compte la Learning Pace de l’étudiant était de fait pratiquée.
Par ailleurs, elle déclare que le leader de l’opposition donne l’impression de condamner l’ensemble du programme en se basant sur les résultats des examens destinés aux élèves de l’Extended Programme. Elle reconnaît cependant que 70% des élèves n’ont pas été en mesure de poursuivre leurs études au secondaire.
L’année dernière, 192 ont atteint le critère requis pour les examens du NCE. « Les chiffres ne disent pas que 230 étudiants venant de l’Extended Programme ont réussi leurs examens et ont été en mesure de poursuivre leurs études au niveau supérieur, soit en Grade 10. Ils poursuivront leurs études jusqu’au SC », fait-elle ressortir.
La ministre considère que « c’est un résultat positif, car s’il n’y avait pas l’Extended Programme, ils n’auraient pas pu poursuivre le système éducatif, qui les aurait perdus ».
« Penser autrement consisterait à « jeter le blâme sur les éducateurs qui ont déployé tous les moyens pour soutenir les enfants. Quid des parents ayant soutenu les enfants ? La confiance en soi reste primordiale », et « au lieu de critiquer le système, on aurait dû féliciter les enseignants », dit-elle.
« Certains peuvent avoir mal travaillé dans les matières principales, mais leur performance a été remarquable dans d’autres sujets », dit-elle, estimant que les résultats de cette année « démontrent un progrès ». Elle cite notamment la performance dans les études sociales ainsi que dans les sujets techniques. Sans compter que 75% ont réussi en Art and Design, met-elle en avant, et 66,8% aux examens des Tic. Idem en anglais, en maths et en sciences, où de bonnes performances ont été constatées. « La construction de la confiance en soi est un processus graduel », déclare-t-elle.
D’autre part, Leela Devi Dookun-Luchoomun estime qu’il est faux de dire que les enfants ne savent pas lire. « Si les enfants réalisent de bonnes performances dans certaines matières, pourquoi ne pourraient-ils pas réussir dans d’autres ? » demande-t-elle. Elle explique cependant que le mode d’évaluation sera revu et qu’un comité de son ministère suivra l’Extended Programme. « La nouvelle méthode permettra aux étudiants de prendre part à une évaluation complète qui contribuera à leur Grade. Le nouveau système a déjà été approuvé par le gouvernement », rassure-t-elle.
XLD : Si j’ai bien compris, arithmétiquement parlant, 138 candidats de l’Extended Programme ont réussi à ces examens depuis 2019. En 2023, il y a eu 192 candidats qui ont réussi, avec 52 des Repeaters. La réalité est que la cohorte de candidats de l’Extended Programme était de 6 472 et le nombre de candidats ayant échoué s’élève à 6 214. La politique du gouvernement est qu’aucun enfant ne doit être abandonné sur l’autoroute de l’éducation. Que va-t-il se passer avec ces enfants ? Ils n’ont pas échoué. The system has failed them…
La vice-Première ministre se lance dans une longue explication, reprenant la thèse qu’il n’est pas pédagogiquement approprié d’imposer à des enfants de 10 à 12 ans des cours techniques et qu’il est préférable de consolider leur base académique.
« What type of technical education ? Today, technical education is technology-based. Pour des cours en plomberie, l’élève doit maîtriser des principes de base de science, comme la pression de l’eau et les effets. Ce n’est plus comme longtemps, al bat bat enn ti-zafer ou enn ti-zardinaz. Dois-je rappeler l’une des conclusions de l’OCDE à l’effet que the jobs of tomorrow have yet to be created. D’où la nécessité de munir ces élèves des principes de base »,fera-t-elle comprendre tout en provoquant l’agacement du leader de l’opposition.
XLD : Is the Honourable Vice-Prime Minister to use this platform to explain her deficiencies? Est-ce comme cela que nous allons travailler pour la PNQ?
Speaker : Vous avez vu comment vous avez procédé. Ce n’était pas une question. It was a statement. Please continue Minister…
La vice-Première ministre reprend ses explications au sujet de l’Extended Programme.
XLD : Vu le temps écoulé avec la réponse de la vice-Première ministre, est-ce que je pourrai avoir du temps additionnel pour mes interpellations supplémentaires? Je demande…
Speaker : Do your work, I’ll do my work…
XLD: The nation is watching you…
Speaker : … The nation is watching you also… Don’t threaten the Speaker. Apologize…
XLD : I’m not going to apologize. Non, je ne le ferai pas.
Speaker : If you don’t apologize, there will be no questions…Apologize !
XLD : I’m not going to apologize !
Speaker : You will have no mike. (Le micro du leader de l’opposition est coupé instantanément.) Madam Clerk, move to the next item.
Il est 11 h 59 à la pendule de l’hémicycle et la tranche du Prime Minister’s Question est abordée.