Assemblée nationale : dissolution probable avant la reprise annoncée du mardi 15 octobre

  • PM : « The Motion of No-Confidence against Adrien Duval is totally unjustified! »
  • Le Deputy Speaker : « Motion has not been seconded and if no one has seconded the motion, then it has lapsed »
  • XLD contre-attaque avec une Motion No-Confidence contre le leader de l’opposition et dénonce un règlement de comptes autour du Speaker, Adrien Duval
  • Parmi les parlementaires appelés par le Deputy Speaker à « take fresh air » dans la nuit d’hier à ce matin ; les ministres Toussaint, Balgobin, le leader du PMSD, Xavier-Luc Duval, la PPS Sandra Mayotte et le Whip, Patrick Assirvaden

À 1 h 48 ce matin, avec la motion du Premier ministre et Leader of the House, Pravind Jugnauth, ajournant les travaux de l’Assemblée nationale au mardi 15 octobre prochain, une nouvelle date s’est affichée à l’échéancier des prochaines élections générales. Ainsi, tout semble indiquer que la dissolution du Parlement pour ouvrir la voie à la publication des Writs pour les législatives devra intervenir avant cette date-butoir, voire même avant le 9 octobre prochain, date pour le scrutin de la partielle à Grande-Rivière-Sud-Est/Montagne-Blanche (No 10). En principe, l’Assemblée nationale est entrée en vacances d’hiver aux petites heures du matin. Mais à partir de la mi-août, date de l’entrée en vigueur de nouveaux registres d’électeurs, avec les nouvelles délimitations des circonscriptions, les procédures, soit pour la dissolution et proclamation des dates pour le Nomination Day et le Polling Day, pourraient se succéder à un rythme accéléré.

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Pour ce qui est des débats sur la Motion of No-Confidence du leader de l’opposition, Arvin Boolell, contre le Speaker, Adrien Duval, aucun vote n’a été pris. À la fin des débats, qui avaient démarré à 19 h 32 et le Summing-Up à 1 h 42, la motion n’a pas été secondée. Sur ce, le Deputy Speaker, Zahid Nazurally, qui a présidé les débats avec une main de fer dans un gant de velours, devait déclarer : « Motion has not been seconded and if no one seconded then the motion has lapsed. »

Le Deputy Speaker n’a pas fait dans de la dentelle en avertissant le ministre Ramdhany de ne pas s’engager dans du communalisme ou encore en envoyant à « take fresh air » une série de parlementaires, dont les ministres Toussaint et Balgobin, la Parliamentary Private Secretary, Sandra Mayotte, le leader du PMSD, Xavier-Luc Duval et le Whip de l’opposition, Patrick Assirvaden. Et cela sans oublier des passes subtiles, avec notamment le Premier ministre ou encore le ministre Alan Ganoo.

Intervenant aux petites heures du matin, lors des débats sur la motion de blâme, le Premier ministre et Leader of the House maintient que cette initiative est injustifiée tout en dénonçant l’absence du leader du MMM, Paul Bérenger, lors des débats. Il a également relevé le fait que ni Kushal Lobine ni Richard Duval n’ont, deux anciens du PMSD et aujourd’hui dirigeants des Nouveaux Démocrates, parti allié de l’alliance PTr/MMM, n’étaient présents. « Je note aussi l’absence du député Ritesh Ramful, qui a dû prendre conseil de l’ancien Speaker, Kailash Purryag. Je sais qu’ils sont parentés. Mais je n’en tiens pas compte », indique-t-il.

« This motion (against the Speaker of the National Assembly) is totally unjustified, uncalled for and is a futile attempt to cast aspersion on the person of the Speaker », devait declarer d’emblée Pravind Jugnauth, affirmant que « moi, en tant que Premier ministre, j’a tenu à voir que ces débats soient organisés dans les meilleurs délais so as to call the bluff of the Labour Party/MMM/ND. »

Pravind Jugnauth s’est également félicité des premières mesures adoptées par Adrien Duval, « se montrant extrêmement respectueux des institutions ». Au sujet de la teneur du discours du leader de l’opposition, il trouve que « I have nothing to rebuff. I’m frank and sincere. He has been irrelevant and some which are unsubstantiated. »

Le Premier ministre a sorti l’artillerie lourde à l’encontre du leader du MMM. « Aujourd’hui, Paul Bérenger est le codirigeant de l’alliance PTR/MMM/ND. Il aurait dû être présent et participer aux débats. Mais où est-il ? Je ne vais commenter sur son assiduité à l’Assemblée. Mais Paul Bérenger a amené l’opposition à l’abattoir », déclare-t-il en s’appesantissant sur le fait que « cette même opposition s’est engagée dans un Show de mauvais goût avec cette motion ».

Pravind Jugnauth est revenu longuement sur la légalité des procédures adoptées pour l’élection du Speaker. Il s’est appuyé sur les prises de position de deux anciens Speakers du sérail travailliste, en l’occurrence Kailash Purryag et Razack Peeroo.
À 1 h 43 ce matin, en guise de conclusion, le Leader of the House a réitéré la confiance du gouvernement dans le nouveau Speaker. Par la suite, Arvin Boolell a procédé au Summing Up des débats sur la motion de blâme.

Auparavant, dans la nuit d’hier, le leader du PMSD a maintenu que cette affaire de Motion of No-Confidence n’est autre qu’un règlement de comptes politique initié par l’opposition contre le Speaker, Adrien Duval. « L’opposition s’attaque au Speaker parce qu’elle a peur du Premier ministre, qui peut répondre aux attaques », dit-il en faisant état que « the new Speaker has brought a breeze of fresh air in Parliament. He has brought serenity and peace. »

Le leader du PMSD a passé en revue les premières mesures adoptées par Adrien Duval avec sa nomination, notamment des changements au tirage au sort des Parliamentary Questions ou encore l’admissibilité des interpellations sur les collectivités locales.

De son côté, Rajesh Bhagwan est d’avis que cette motion de censure a déjà été votée par la population et que lors des prochaines élections, « le gouvernement sera balayé ». Avec la nomination d’Adrien Duval en tant que Speaker, il trouve que « ce n’est qu’un cadeau de fiançailles en attendant le mariage du PMSD avec le gouvernement ». Il souhaite que pour la prochaine séance de l’Assemblée nationale, le leader du PMSD regagne les rangs du gouvernement.

Pour sa part, le Deputy Prime Minister et ministre des Terres, Steven Obeegadoo, qualifiant la motion comme « un leurre, un Face-Saving Device » dans la conjoncture pour reléguer au second plan. « De ce côté de la Chambre, nous sommes sûrs de remporter les prochaines élections. Mais la question et dont j’attends la réponse du parti Travailliste est ce dernier parti est-il disposé à prendre l’engagement de respecter les résultats des élections générales, comme le font le MSM et le MMM ? », devait-il conclure. Steven Obeegadoo regrette également qu’Adrien Duval n’ait pas bénéficié de temps de grâce compte tenu des incidents survenus le jour de son élection le 18 juillet dernier.

Ambiance chaude en prélude aux débats

Boolell : He feels he has a licence to get away with the help of the leader of the PMSD…
Deputy Speaker : I would not allow allegations which have not been proved yet.
Boolell : He has been on the campaign trail since he was elected Speaker.
Jugnauth : On a point of order when the Honourable Leader of the opposition is alleging that the Speaker has been on a campaign trail or has been attending meeting, he has to substantiate those allegations and prove to his House.
Deputy Speaker : Let’s see if he proves. If he doesn’t, I’ll stop.
Ramano : Ki inbesil to pe dir ? (à l’adresse de Aadil Ameer Meea).
Ramdhany : Deputy Speaker Sir, l’honorable Ameer Meea a prononcé un mot très vulgaire à mon égard. Il m’a traité d’imbécile.
Ameer Meea : J’ai dit plusieurs mots. Le mot imbécile ? Ok je retire.
XLD : J’ai humblement deux points à soulever, Deputy Speaker. L’honorable leader de l’opposition a dit que le Speaker était On the Campaign Trail. Cela fait cinq minutes déjà. Il n’a pas soutenu son argument. Il dit qu’il a voyagé en voiture avec quelqu’un. Il parle de conversations avec Monsieur Santokhee. Va-t-il amener Monsieur Santokhee comme témoin. Comment va-t-il soutenir ce qu’il dit ?
Deputy Speaker : Je vais le laisser faire son Statement and substantiate later on. That would be a fair way of doing things.
Ameer Meea : To pe menas mwa ? (au ministre Ramdhany). On a Point of Order Mr Deputy Speaker. L’honorable Ramdhany profère des menaces à mon encontre. He pointed his finger saying To pou kone ar mwa. If you really mean it, come out now.
Deputy Speaker : Honourable Ramdhany and Ameer Meea. Some fresh air. Come back in five minutes. Others will follow.
PM : I want you to rule. You would allow him to continue with this ? (au sujet des remarques passées par Arvin Boolell sur Roshan Santokhee ). Il a dit qu’il allait prouver ses dires. Je ne sais pas combien de temps encore vous allez lui permettre de continuer.
Deputy Speaker : What does Mr RS has to do with this Parliament. You can’t be saying it. La motion concerne le Speaker.
XLD : It has to be things in this House. Je vous ai très bien compris que les arguments doivent être axés sur les affaires au Parlement non pas dans un stade de foot.

Mahomed : I have never heard such words in this Parliament. Swear words uttered by Honourable Ramdhany towards Honourable Ameer Meea. I can write it for you, I won’t pronounce it.
Ramdhany : I did not say any foul word.
Deputy Speaker : Je vais vérifier. I will suspend for five minutes. Je vais rencontrer le leader de l’opposition à mon bureau. (Il lève la séance.)
Jugnauth à la reprise : How can you allow the Honourable Leader of Opposition to continue saying that the Speaker is serving the interest of his party when up to now he has not been able to substantiate anything about the Speaker taking part in party matters ? I will move also that all the allegations that the leader of the opposition has been making which remains unsubstantiated should be erased from Hansard.
Applaudissements des membres de la majorité aussi bien que Xavier-Luc Duval.
Assirvaden : Deputy Speaker, On a point of order. Le Premier ministre se permet de vous dire how can you allow ? C’est une forme de pression sur vous.
Deputy Speaker : I don’t take pressure from anyone. I am independent.
Boolell : The House does not belong to the Leader of the House. He cannot exercise undue influence.
De vifs échanges entre Patrick Assirvaden et le leader du PMSD pour la énième fois.
Assirvaden : Il fait des commentaires parce qu’il se sent visé.
XLD : Sak fwa li pe get deryer li pe koz ar mwa.
Boolell : Either you are in the opposition or on the government bench.
XLD : On a point of order, I refer to section 45 of the Standing Orders. You cannot question the conduct of a member, in this case it is myself.
Deputy Speaker : I have asked him not to dwell on that.
XLD : It should be withdrawn.
Deputy Speaker : I will check the line properly and do needful.

Motion de blâme de XLD contre Arvin Boolell

“ J’ai déposé une motion de blâme cet après-midi contre Arvin Boolell, en sa qualité de leader de l’opposition.

“Notre Constitution ne prévoit qu’un seul leader de l’opposition. C’est donc un poste à haute responsabilité, avec des prérogatives importantes. Le droit d’être consulté, par exemple, par le président ou le Premier ministre, pour des nominations clés.
“Aussi le droit de déposer, à chaque séance parlementaire, une PNQ à n’importe quel ministre avec un minimum de seulement 2 heures et demie de préavis. C’est une arme importante dans les mains de l’opposition parlementaire.

“Bien préparée et bien exécutée, une PNQ peut avoir un effet dévastateur.
“Mal conçue, et mal présentée la PNQ devient une source d’embarras pour l’opposition.
“C’était sans aucun doute le cas cet après-midi où Arvin Boolell nous a paru confus, embrouillé et totalement à côté de la plaque.

“Avec un salaire important, une belle voiture de fonction, 3 gardes du corps, une secrétaire, un messenger et de jolis bureaux, Arvin Boolell doit absolument se ressaisir.
“Et c’est aussi son incapacité à résister aux demandes de Paul Bérenger et sa participation dans la manifestation illégale et honteuse dans l’enceinte même du Parlement le jour de l’élection du Speaker qui m’a poussé à soumettre une Motion de Blâme historique contre le Leader de l’opposition.”

Xavier-Luc Duval

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