- XLD dressant le chapelet des échecs du GM : « This is not a macro-economic budget but an action plan for NDU »
- Le Writ pour la partielle au No 7, dont la publication est annoncée avec insistance pour la fin de la semaine, pourrait s’inviter au sein de l’hémicycle
Le coup d’envoi des débats à l’Assemblée nationale sur le Budget 2019/20 en fin de matinée se fait dans un contexte particulier. À n’importe quel moment, l’attention pourrait être “refocussed” sur la tenue de l’élection partielle à Piton/Rivière-du-Rempart (No 7) suite à la démission de Vishnu Lutchmeenaraidoo en mars dernier. Des sources dignes de foi indiquent que le Writ of Election au No 7, avec les dates du Polling Day et du scrutin, pourrait être publié par la State House sur les conseils du Premier ministre, Pravind Jugnauth, « à tout moment » entre maintenant et la fin de la semaine. Officiellement, le Premier ministre dispose d’un délai, jusqu’au mercredi 19 juin, aux termes des dispositions de la Constitution.
Dans cette perspective, les préoccupations électorales pourraient prendre le dessus au sein des états-majors des différents partis politiques dans la conjoncture. Viennent s’y greffer les déclarations des principaux lieutenants du Premier ministre et leader du MSM, Pravind Jugnauth, que la partielle aura bel et bien lieu, très probablement en août prochain, soit juste avant la visite du souverain pontife, le pape François, le 9 septembre. Prakash Maunthrooa, qui animait une réunion hier soir dans la circonscription de Beau-Bassin/Petite-Rivière (No 20) appelle à la mobilisation des partisans de Lalyans Lepep pour la partielle « ki pou ena ».
“Far reaching legal and political
implications”.
En début de séance, le Premier ministre a rendu un vibrant hommage à la mémoire de sir Ramesh Jeewoolall, ancien Speaker de l’Assemblée nationale, décédé le vendredi 24 mai dernier. Le leader de l’opposition et la Speaker, Maya Hanoomanjee, se sont associés au Leader of the House en vue de présenter leurs condoléances à la famille du défunt.
A l’heure des Statements, Pravind Jugnauth est revenu sur les débats à l’Assemblée générale des Nations unies du 22 mai sur la résolution, exigeant le départ de la Grande-Bretagne de l’archipel des Chagos sans conditions dans les prochains six mois aux termes de l’Advisory Opinion de la Cour internationale de Justice du 25 février dernier. Il a fait comprendre qu’un rapport complet sur les développements inter-venus à la suite du vote du 22 mai devra être soumis à la prochaine session de cette instance suprême des Nations unies.
Le Deputy Prime Minister et ministre des Utilités publiques, Ivan Collendavelloo, a commenté le jugement du Judicial Committee du Privy Council déboutant CT Power dans ses réclamations contre le gouvernement au sujet de la centrale thermique au charbon de 150 MW à Albion. Il a soutenu que ce jugement de la Cour suprême aura des “far reaching legal and political implications” en retraçant les différentes étaoes de la CT Power Saga remontant en 2005.
Ivan Collendavelloo devait révéler que la participation du Central Electricity Board comprenait un Equity de 80 millions de dollars, de Rs 700 millions pour la construction du Jetty à Albion et de Rs 600 millions pour la mise en place dans les Underground Cables. Il a mis également l’accent sur les commentaires des Law Lords aux paragraphes 65 et 67 du jugement renversant la décision de la Cour suprême lui donnant raison en annulant le contrat de CT Power.
Après des déclarations ministérielles d’une durée de plus de 45 minutes, le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, a démarré au sein de l’hémicycle le marathon de quelque 50 heures de débats sur le dernier budget du gouvernement pour le présent mandat. Il devait faire état de sa position de l’opposition sur les Chagos et ses rencontres avec Jeremy Corbyn sur la question.
Middle income trap
D’emblée, citant Charles Dickens dans « The Tale of Two Cities », il a déclaré que « la saison des espoirs est bel et bien révolue ». Et d’ajouter : « The economy is firmly anchored in the middle income trap with little sign of improvement. Quite the contrary. »
Dans la première partie de son intervention, le leader du PMSD s’est appesanti sur le chapelet d’échecs sur le plan économique accumulés par le gouvernement tout en regrettant que le budget ne comprenne « no analysis, no strategy, therefore no solution ». Il ajoutera que « this budget is not a macro-economic budget but an action plan for NDU ».
Faisant état du « failure of the government to deliver on its many promises », Xavier-Luc Duval est revenu sur la promesse électorale d’un nouveau miracle économique en comparant les promesses de croissance économique de 5,5% alors que, dira-t-il, « the actual turn-around is 3,8%. In fact, even lower. It’s 3,6% ». Il ajoute : « This is the first failure. »
Puis, l’intervenant enchaînera avec l’évolution du PIB par tête d’habitant de USD 11 000, la dégénérescence du secteur manufacturier, avec une contribution de 12% au PIB alors que l’ambition déclarée était de la porter de 18% à 25%, la création d’emplois, soit une annonce de 20 000 par an alors que la réalité n’est que de 12 000 sur une période de quatre ans.
« This government has also failed to deliver on education. L’indication la plus flagrante se résume à la baisse dans le nombre d’étudiants décrochant un “credit” aux examens de School Certificate. En 2014, 50% d’entre eux avaient obtenu ce “credit”. En 2018, ils étaient moins de 50% avec un “credit” en anglais, mathématiques et en français, et en “Travel and Tourism”, le chiffre est de 28%. Cette baisse dans la qualité de l’éducation est le cinquième échec de ce gouvernement », a fait comprendre Xavier-Luc Duval, qui est revenu sur le « failure to deliver on social housing », avec 703 maisons construites depuis 2015, contre des promesses de 10 000.
« La construction de logements sociaux, l’une des principales causes de pauvreté de génération en génération, devra être la priorité absolue du prochain gouvernement. L’actuel a commis un véritable crime en n’allouant aucune maison à des gens vivant dans des situations de pauvreté absolue », a-t-il déclaré en substance.
Dans un autre volet de son intervention, le leader de l’opposition devait dénoncer la décision du gouvernement de recourir à Rs 18 milliards en provenance des Reserve Funds de la Banque de Maurice pour éponger la dette publique. Il a également passé en revue la performance des différents secteurs économiques.
Le Mauricien reviendra dans sa prochaine édition sur ces critiques de l’opposition et d’autres parties des débats sur le budget avec le ministre Etienne Sinatambou donnant la réplique au nom du gouvernement.