Après la brève aventure américaine avec San Diego Loyal (club de D2), qui peut être qualifiée de décevante en termes sportifs, l’attaquant mauricien Ashley Nazira (24 ans) a rejoint cette saison son ancienne équipe, l’Entente Boulet Rouge-Riche Mare Rovers. L’attaquant nous parle de son expérience à l’étranger et également de ses ambitions pour cette année.
Vous êtes le premier Mauricien à avoir évolué aux États-Unis. Comment avez-vous vécu cette expérience ?
C’est la première fois que j’ai évolué dans une formation professionnelle, ce fut une expérience unique et c’était un rêve pour moi de jouer dans ce genre de structure.
A-t-il été difficile de s’adapter au quotidien d’un joueur professionnel ?
Premièrement, il y a une routine qui s’installe très rapidement, que ce soit au niveau de la nutrition, des entraînements et même de la façon de vivre avec d’autres cultures. Cela m’a énormément fait grandir.
En onze mois, vous avez disputé uniquement 28 minutes. La concurrence s’est avérée très coriace…
Dans une structure de la sorte, c’était inévitable que la concurrence soit aussi féroce. Je ne retiens pas uniquement les minutes jouées, mais également les instructions de mon ancien coach, Landon Donavon, qui détient le record de buts en sélection américaine. Il a su m’apporter de la maturité dans mon jeu, à l’aide de mouvements plus percutants et efficaces.
Pensez-vous avoir pris la mauvaise décision de rejoindre les États-Unis, car vous avez eu des touches en Afrique du Sud et à La Réunion ?
Pas du tout. Cela m’a apporté beaucoup plus. Le fait d’avoir évolué aux États-Unis m’a ouvert plusieurs portes.
C’est-à-dire ?
J’ai plusieurs offres pour le prochain mercato. Dont en Europe, soit en France en Ligue 2 et en Nationale, en Afrique du Sud et à La Réunion. Mais pour l’instant, je me concentre sur les Rovers.
Un transfert lors du prochain mercato est donc envisageable ?
Mon rêve a toujours été d’évoluer dans une ligue professionnelle. Je dois remplir ma mission chez les Rovers d’abord, ensuite on verra.
Qu’en est-il de la relation entre votre agent et vous ?
Je me suis séparé de mon agent. Pour le moment, je gère seul les négociations. Il faut se méfier de certains, car pour eux, c’est uniquement l’argent qui compte.
Parlons des Rovers. C’était un choix du cœur de les rejoindre ?
Totalement, et cela malgré les propositions d’autres clubs mauriciens. J’ai toujours suivi ce club et ses performances, et voyant sa position dans le classement, la motivation de porter à nouveau ce maillot a été plus que présente. Je porte ce maillot depuis l’âge de 17 ans et ce n’était pas possible d’évoluer dans un autre club mauricien. L’équipe a progressé et le coach Sakoor Boodhun a su apporter de la jeunesse dans l’effectif. Et les résultats sont là.
Et lors de votre première rencontre face à La Cure Sylvester SC la semaine dernière, vous marquez un doublé et vous contribuez à la victoire des Rovers…
Il faut dire que l’équipe avait déjà une avance considérable avant mon entrée en jeu. C’était une immense fierté que de marquer ces buts.
En voyant les polémiques autour du football mauricien, pensez-vous que cette discipline a touché le fond ?
Lorsque j’étais à l’étranger, j’étais vraiment déçu de voir de telles choses. En jouant pour ma sélection, c’est avec le cœur que je le fais. Nous les footballeurs, nous faisons plusieurs sacrifices afin de pouvoir donner le meilleur de nous-mêmes et au niveau de l’administration, les personnes concernées se doivent de redorer l’image du football mauricien.
Et au niveau du Club M ?
Je sais uniquement qu’il y a un nouveau sélectionneur, mais pas plus. Mais nous n’avons eu aucun plan pour le futur.