Arvin Boolell : « L’autorité morale, légale et légitime de pêcher dans la ZEE élargie »

Le ministre de l’Agro-Industrie, Arvin Boolell, lors de son intervention dans le cadre des débats sur le discours-programme au Parlement vendredi, a estimé que les Mauriciens ont l’autorité morale, légale, et légitime de pêcher dans la Zone Exclusive Elargie (ZEE). Il a affirmé que le Premier ministre britannique, sir Keir Starmer, a déclaré à la Chambre des communes que Maurice avait droit à la souveraineté sur les Chagos.
« Pourquoi devrions-nous donc être un importateur net de poisson produit alors que nous pouvons aller dans n’importe quelle partie des Chagos si l’accord avec la Grande-Bretagne est conclu ? », s’est-il demandé. « Je ne vois pas pourquoi nous devrions être importateurs nets de poisson produit. Et quand je parle d’autosuffisance, je ne parle pas seulement de pêcher davantage, mais aussi de conserver des cultures comme les pommes de terre, les oignons et les légumineuses produits localement et de mettre en place des initiatives transfrontalières pour l’autosuffisance », a-t-il mis en avant.
Arvin Boolell a constaté que le Programme global de développement agricole de l’Afrique auquel il avait représenté le Premier ministre voulait que chaque pays renonce à 10 % de ses dépenses publiques totales pour investir dans la production alimentaire. « Je leur ai clairement fait comprendre qu’il existe un seuil que nous pouvons utiliser, car nous sommes un État océanique. Et même si nous allons investir dans la production terrestre, nous devons veiller à élargir le cercle des opportunités pour ceux qui vont tirer le meilleur parti de l’état des océans. Mais nous devons aller de l’avant. Et nous devons nous assurer que les institutions tiennent leurs promesses. Mais nous avons besoin de compétences et d’engagement. Et c’est ce gouvernement qui fait preuve de leadership. Pendant trop longtemps, le pays a fait preuve d’indolence », fait-il comprendre.
Ainsi, Arvin Boolell a invité les opérateurs et les producteurs de sortir de leur léthargie. « Il est temps de se réveiller, comme on dit, de se lever, de se réveiller. Et nous encourageons l’optimisation des terres grâce à la cartographie agricole et à l’aménagement du territoire. Nous allons créer des zones agricoles spéciales en collaboration avec le MSIA et la division de l’utilisation des terres du ministère de l’Agriculture. Nous publierons également une carte contenant des décisions claires sur l’adéquation des terres à des cultures spécifiques. L’Inde est prête à offrir une assistance technique immédiate pour accélérer le processus », a-t-il ajouté.
Pour ce qui est de l’industrie cannière, le ministre a avancé que le gouvernement précédent n’est pas parvenu à protéger les petits planteurs, ce qui a entraîné leur déclin. Le nouveau gouvernement compte contrer cette menace en augmentant le prix du sucre à Rs 35 000 la tonne pour les soutenir. Il pourrait varier entre Rs 38 000 et Rs 45 000 la tonne de sucre.
La production des sucres spéciaux pour les marchés de niche sera encouragée afin de maximiser le rendement. Il s’agit de développer la production de biomasse en utilisant de la bagasse, du bambou et des déchets de canne afin d’atteindre l’objectif de 60% de nos besoins en électricité produits à partir de la biomasse.
Par ailleurs, Arvin Boolell s’est appesanti sur le point que dans le cadre du développement de l’économie bleue Maurice doit développer la pêche durable, construire un port de pêche et mettre en place un marché international d’enchères, renforcer le suivi et la surveillance pour lutter contre la pêche illégale, la pêche non déclarée et non réglementée, développer la biotechnologie marine pour exploiter les ressources océaniques de grande valeur, promouvoir l’aquaculture comme une alternative viable à la pêche traditionnelle.
Toujours concernant l’économie bleue, le ministre a affirmé que le Vietnam est prêt à partager son expérience et à s’associer à Maurice, en lançant un deuxième Dialogue national sur l’économie océanique, cela pour essayer d’innover en matière de politique. « Le dernier a eu lieu en 2013, et a permis de créer la plus grande aire marine protégée pour assurer la durabilité à long terme des océans, et de développer des puits de carbone bleu dans le cadre d’un engagement en faveur de l’atténuation du changement climatique. Nous allons également mettre en place une aire marine protégée nationale pour améliorer la biodiversité et établir des puits de carbone bleu conformes à notre engagement en matière de durabilité », a encore annoncé Arvin Boolell.
« La sécurité alimentaire et la résilience bleue sont directement menacées. Nous allons intensifier les efforts de reboisement et de reforestation pour protéger la biodiversité des sols. L’introduction de systèmes d’irrigation intelligents et de techniques de récupération des eaux, la construction du barrage de la rivière des Anguilles – qui aurait dû être achevée depuis longtemps – ont été assurées par le ministre de l’Énergie et des Services publics. Nous avons donc un plan de changement, et tout le monde lève la main et s’y rallie », a lancé le ministre.