Keshwalall Basant Roi, un infirmier de 24 ans arrêté en possession d’une boulette d’héroïne à l’hôpital Nehru de Rose-Belle le 26 janvier, a fait part de son intention à la police de prendre part à ses examens de “Diploma in Nursing”, qui ont lieu cette semaine. Le jeune homme est en détention préventive dans le sillage de cette enquête policière.
Un membre de sa famille (42 ans) a logé une déposition à la police de Line Barracks cette semaine en soutenant que la direction de l’hôpital Nehru lui a envoyé une lettre confirmant que les examens du jeune homme auront bien lieu à la Nursing School de Candos.
La plaignante avance qu’elle s’est rendue au CCID avec cette correspondance pour demander que le suspect puisse prendre part à ses examens sous escorte policière. Selon nos renseignements, un haut gradé a déclaré que la police « n’autorisera pas » une telle demande, « sauf s’il y a une autorisation de la cour ».
La quadragénaire a estimé que le refus de la police « porte préjudice » à l’infirmier et que ce dernier « aurait dû avoir le droit de prendre part à ses examens ». Elle compte se tourner vers la justice pour tenter d’obtenir une réponse favorable.
Entre-temps, Keshwalall Basant Roi est toujours en détention préventive. Il n’a pas encore donné sa version des faits complète aux enquêteurs pour expliquer dans quelle circonstance il a été arrêté en possession d’une boulette d’héroïne soupçonnée d’avoir été purgée par la mule sud-africaine Jaco Els (30 ans) à l’hôpital Nehru.
Le jeune homme a insisté sur le fait que « c’est un patient de 57 ans qui m’a remis cette drogue », en alléguant que ce dernier était en contact avec le trentenaire. Mais, la police peine à croire à cette version, car l’infirmier avait caché cette boulette de drogue dans un gant jetable se trouvant dans son sac au lieu de la remettre aux autorités. D’ailleurs, sa « bonne foi » est mise à rude épreuve dans cette affaire.
De son côté, le CCID a démarré une enquête pour établir s’il y aurait complicité policière dans cette affaire. Trois policiers de l’ADSU ont été entendus aux Casernes centrales, où ils ont tous déclaré « ne pas savoir comment une boulette de drogue a pu se retrouver en possession de Keshwalall Basant Roi alors qu’ils étaient présents à chaque fois que le Sud-Africain se rendait aux toilettes pour restituer les boulettes de drogue ».
Au cours de son interrogatoire, l’un des policiers a émis la thèse que Jaco Els aurait pu cacher une boulette de drogue « sans leur connaissance ». L’équipe de l’inspecteur Roussety du CCID a vérifié certaines informations auprès du personnel de l’hôpital Nehru, dont les procédures adoptées par le personnel soignant quand une mule est admise à l’hôpital. Une source avance que l’enquête « est en bonne voie » pour faire la lumière sur ce qui s’est passé le mois dernier. Aucun policier n’a été inquiété à ce stade.
Pour rappel, c’est une équipe de l’Anti Robbery Squad du Sud qui avait interpellé Keshwalall Basant Roi après avoir obtenu des renseignements que cet habitant de Rose-Belle était en possession de drogue. Il a été soumis à une fouille corporelle où rien d’incriminant n’a été trouvé. La police a alors fouillé son sac qui contenait un gant jetable dans lequel était dissimulée une certaine substance de couleur marron soupçonnée d’être de la drogue. L’infirmier avait déclaré « misie eroinn sa, enn pasian dan lasal 2-2 kinn donn mwa sa ».
L’ARS a rencontré cet habitant de Mahébourg, âgé de 57 ans, qui a nié cette allégation. Les policiers ont quand même fouillé un tiroir du meuble à côté de son lit, où ils ont mis la main sur un colis contenant de la drogue. À son tour, le patient a répondu « misie, sa infirmier-la ki finn kit sa ar mwa e finn dir mwa gard sa ». La valeur de la drogue saisie est évaluée à Rs 200 000. À noter que le Sud-Africain Jaco Els avait restitué un total de 50 boulettes d’héroïne, valant Rs 9,1 M.