Blue Lagoon Beach Hotel Ltd aura à verser des dommages de plus de USD 10 000 à Happy Planet, un tour-opérateur, d’après un jugement rendu mardi 27 août par la magistrate D. R. Dhooky, siégeant en cour intermédiaire.
En janvier 2017, Happy Planet Ltd avait réservé neuf chambres jumelles chez Blue Lagoon Beach Hotel pour cinq jours en février 2017, cela dans le but de loger 17 employés chinois qui s’étaient vu offrir des vacances à Maurice par leur employeur. Blue Lagoon avait confirmé qu’il y avait bien de telles chambres dans son hôtel Peninsula Bay Beach Resort (un hôtel quatre-étoiles), et un paiement final de USD 6 087 avait été effectué par Happy Planet Ltd le 17 janvier 2017.
Mais le 10 février 2017, le General Manager de Blue Lagoon avait informé Happy Planet Ltd que Peninsula était Overbooked et avait proposé de reloger les clients chinois à Anelia Resort and Spa (un autre hôtel quatre-étoiles), dans des chambres doubles. Dans le jargon hôtelier, une chambre jumelle est une chambre avec deux lits séparés, tandis que des chambres doubles sont des chambres qui contiennent un seul lit pouvant accueillir deux personnes.
Ce qu’avait refusé Happy Planet Ltd, en soulignant qu’il fallait des chambres jumelles, et non des chambres doubles, vu que ses clients étaient des employés qui n’étaient pas intimes. Son agent en Chine refusait aussi tout relogement des clients. Anelia avait, pour sa part, informé Happy Planet Ltd qu’il n’y avait pas de chambres jumelles mais des chambres doubles.
Le General Manager de Blue Lagoon avait promis de faire le nécessaire auprès d’Anelia, et jusqu’à la veille de l’arrivée des clients chinois, il continuait de rassurer Happy Planet Ltd que tout allait rentrer dans l’ordre. Il n’avait plus donné signe de vie depuis, malgré les appels désespérés de Happy Planet Ltd.
En catastrophe, alors que ses clients étaient déjà arrivés à Maurice, Happy Planet Ltd n’avait pas eu d’autre choix que de prendre contact avec Sofitel, un hôtel cinq-étoiles, alors qu’il n’y avait pas d’autres hôtels quatre-étoiles disponibles. Sofitel avait heureusement pu loger les employés chinois dans des chambres jumelles, mais avec une facture de USD 9 880 à Happy Planet Ltd. Ce dernier avait dû offrir à ses clients des excursions gratuitement pendant deux jours, pour leur faire accepter le changement d’hôtel et autres désagréments, ce qui lui avait coûté la bagatelle additionnelle d’environ Rs 40 000.
Happy Planet Ltd avait alors poursuivi Blue Lagoon en justice après que celui-ci avait refusé tout accord à l’amiable. Le magistrat a retenu qu’il était clair que, selon la réservation de Happy Planet Ltd chez Blue Lagoon, une des conditions sine qua non du contrat était qu’il fallait loger les clients dans des chambres jumelles. De ce fait, il y a bien eu rupture du contrat par Blue Lagoon, qui a ainsi été condamné à rembourser à Happy Planet USD 9 880. Il devra aussi assumer les frais d’annulation réclamés par Anelia. Blue Lagoon devra également rembourser une somme de Rs 25 000 à Happy Planet Ltd pour le préjudice subi, et devra assumer les frais légaux dans cette affaire.