Le leader du MMM, Paul Bérenger, lance un défi au commissaire de police (CP), Anil Kumar Dip : « Jurez un affidavit pour prouver que ce n’est pas votre voix qu’on entend dans les enregistrements relayés dans l’affaire des écoutes téléphoniques. » Il a fait cette déclaration, hier, lors d’un meeting de l’Alliance du Changement, à Bambous. Le leader du Parti Travailliste, Navin Ramgoolam a, pour sa part, mis en garde « ceux qui essaient par tous les moyens de jouer aux pyromanes pou ki eleksyon ranvwaye. »
Au début de son intervention, Navin Ramgoolam s’est félicité de la concrétisation de l’accord entre les quatre partenaires de l’Alliance du Changement, en soutenant que « vous devez avoir à cœur l’intérêt suprême d’un pays lorsque vous le dirigez. Li pa fer dan Lakwizinn sa. Se pou sa mo fier sa lalians PTr/MMM/ND/ReA-la inn met dibout. Se enn Dream Team avek Paul kom No 2 2 ek mwa a la tête. » Il a dénoncé avec force le scandale des Missie Moustass Leaks, en soulignant que « toute la population est révoltée par les insanités proférées par le commissaire de police, qui continue à jouir de l’impunité d’un régime qui n’en a cure de la sensibilité de certaines communautés. »
L’ex-Premier ministre a accusé le MSM de représenter la division, affirmant que « notre force est l’unité nationale. L’Alliance du Changement incarne le rassemblement alors que de l’autre côté, ils respirent la division. » Se fondant sur des informations qui lui sont parvenues, il affirme que « ena dimounn telma desespere ki pe rod kre bann fos bagar pou kansel eleksyon. Mo dir zot fer bien atansion. La voix du peuple, c’est la voix de Dieu. Zot pou bizin reponn. »
Le leader de l’Alliance du Changement a abordé le volet lié au trafic de drogue en soutenant que « zordi la polis olie atrap voler, pe al ekoute lor telefonn ou vey banderol MSM. » Il a remis sur le tapis les allégations qu’il a faites, dimanche, lors du meeting de Curepipe, au sujet de la cargaison de drogue de 300 kg, introduite clandestinement dans le pays dans la nuit du 15 octobre.
« Certains événements corroborent mes accusations, comme ce proche du pouvoir, un sexagénaire, qui pour des raisons obscures, a été réintégré aux activités portuaires et qui a délibérément détruit trois bateaux en pilotant le sien. Le bateau, avec 300 kg de drogue à son bord, a eu le champ libre d’accoster à Maurice, accompagné par des membres de la SST. Mo dir bann zournalist enkete », fait-il ressortir.
Paul Bérenger a félicité Me Christine Sauzier, présidente de l’Electoral Supervisory Commission, pour « le bon déroulement de l’exercice du Nomination Day », tout en ayant des mots élogieux à l’égard de la police qui, dit-il, a aussi fait un bon travail. Il a été beaucoup moins flatteur à l’endroit du commissaire de police, qu’il a pris pour cible pour ses propos à relent communal colportés dans les Missie Moustass Leaks. « Ils mettent notre pays en danger dans tous les sens du terme. La crédibilité de notre État et son harmonie prennent un sérieux coup à cause de deux personnes. Anil Kumar Dip, auquel je lance un défi de jurer un affidavit s’il veut prouver son innocence, et Pravind Jugnauth qui bluffe lorsqu’il parle d’Intelligence artificielle pour tenter de se dédouaner. »
Paul Bérenger souligne que « conformément à la Constitution, kan enn komiser la polis fane, seul le président de la République a le droit de le suspendre. Je me désole du silence assourdissant du Premier ministre dans cette affaire, relevant de l’espionnage et du racisme à plein nez. »