- L’ex-vigile Dassen Narayanen a déclaré lui avoir remis la clé de la chambre de Michaela Harte
Le spectre du meurtre de Michaela Harte, commis il y a 11 ans, hante une nouvelle fois Sandeep Moneea. Il a en effet été arrêté par la Major Crime Investigation Team (MCIT) hier. L’équipe de l’ASP Ghoorah a débarqué sur un site de construction à Cité la Cure vers 9h, où il travaillait. Il a ensuite été conduit aux Casernes centrales pour faire face à un interrogatoire.
Ce développement fait suite à deux Statements consigné par Dassen Narayanen, en l’absence de ses avocats, et où il a déclaré avoir volé un double de la clé magnétique de la chambre 1025 de l’hôtel Legends, occupée par Michaela Harte et son époux, John Mac Areveay, le 11 janvier 2011.
L’ex-vigile avance que Sandeep Moneea l’avait accosté pour qu’il l’aide, car il avait, selon lui, l’intention de commettre un vol en l’absence du couple. C’est sur ce cas de vol allégué que les enquêteurs comptent avoir plus de détails auprès de Sandeep Moneea. Ce dernier a nié toutes les accusations portées contre lui.
Mes Rama Valayden, Neelkanth Dulloo, Arassen Kallee et Sameer Hossenbaccus se sont rendus à la MCIT pour prendre connaissance des faits reprochés à leur client. Ce dernier a expliqué aux enquêteurs que comme il était valet au Legends, il avait le droit de demander une Master Card pour le nettoyage, et n’avait pas besoin de demander une autre clé pour avoir accès à une chambre. Il a une nouvelle fois nié avoir commis un vol et rejeté toute implication dans le meurtre.
Sandeep Moneea a aussi demandé à la MCIT de porter l’affaire à la Human Rights Commission et de laisser cette dernière instance décider s’il y a lieu d’envoyer ce cas en justice. L’ex-valet a aussi dit avoir déjà répondu de cette affaire de carte magnétique lors de sa première arrestation en 2011, ajoutant qu’il avait été innocenté par la Cour d’assises. Tout en disant aussi ne pas comprendre cette nouvelle interpellation.
De son côté, Me Valayden a immédiatement envoyé une lettre au commissaire de police, Anil Kumar Dip, lui demandant de référer ce dossier au Directeur des poursuites publiques (DPP) pour un avis. Il a ainsi rappelé que l’article 19 A de la Criminal Appeal Act ne donne pas le pouvoir à la police d’arrêter à nouveau une personne acquittée par la justice, à moins de l’obtention de fresh and compelling evidence.
L’homme de loi maintient que « fresh evidence means evidence which was not adduced at the trial of the offence; and could not with the exercise of reasonable diligence, have been adduced at the trial ». Il a aussi fait ressortir que Dassen Narayanen suit des traitements médicaux pour des problèmes psychiatriques. Malgré les démarches des avocats, Sandeep Moneea a été placé en détention hier, en attendant une inculpation provisoire devant le tribunal de Rivière-du-Rempart ce mercredi. Par ailleurs, les enquêteurs ont l’intention d’interroger Avinash Treebhowon. Ce dernier n’est cependant pas au pays, car il travaille pour une compagnie de croisières.
Pour rappel, la MCIT avait arrêté Sandeep Moneea la première fois en janvier 2011 dans le cadre de l’enquête sur le meurtre de Michaela Harte. Le défunt Raj Teekoye, Star Witness du procès aux Assises, avait déclaré avoir vu Sandeep Moneea et Avinash Treebhowon sortant de la chambre 1025, où a été tuée l’Irlandaise. Le premier nommé a toujours nié toute implication dans ce meurtre. Les deux accusés avaient été relaxés par les Assises en 2012. Lors d’un point de presse la semaine dernière au bureau de Me Valayden, Sandeep Moneea avait une nouvelle fois affirmé son innocence dans cette affaire.
Me Valayden : « Zot pe badinn ar lavi dimounn »
Rama Valayden a déclaré qu’il présentera une motion pour demander la remise en liberté conditionnelle de Sandeep Moneea en cour aujourd’hui, ainsi qu’une demande pour rayer cette charge provisoire de complot. « Seki pe fer napa korek ditou. Zot pe badinn ar lavi dimounn. Zot pe fer dominer. Nou pou reklam bann domaz pli divan », dit-il.
Me Neelkanth Dulloo : « Pe detourn latansion piblik »
Me Neelkanth Dulloo estime que la MCIT « pe detourn latensyon piblik » face aux nombreux problèmes dont font face les Mauriciens actuellement. « Est-ce que c’est un nouveau feuilleton auquel on est en train d’assister ? Le Rule of Law doit être respecté. Nous n’allons pas cautionner ce genre de grimaces », dit-il.