Mahesh Beeharry a comparu hier devant la Cour intermédiaire. Il répond d’une accusation de using a fiream to intimidate sous les articles 37 et 47 de la Firearm Act. Six témoins ont été entendus dont la victime présumée Rashid Emamdee. Le magistrat suspendu de ses fonctions est représenté par un panel d’avocats. Le procès se poursuit aujourd’hui.
Mahesh Beeharry était magistrat de la Cour de district des basses Plaines-Wilhems à Rose-Hill au moment des faits. Il s’est présenté hier devant les magistrats Véronique Kwok Yin Siong Yen, Kesnaytee Bissoonauth et Azam Neerooa siégeant à la division criminelle de la Cour intermédiaire dans le procès que lui intente le Directeur des poursuites publiques (DPP). Rashid Emamdee, employé de la municipalité de Port-Louis, a porté plainte contre l’accusé compte tenu d’une menace alléguée au revolver près du Ruisseau du Pouce rue Révérend Lebrun, à côté du Jardin de la Compagnie. Le prévenu est représenté dans cette affaire par Mes Sanjay Buckhory (SC), Akil Bissessur, Sanjeev Teeluckdharry et Oberoi Dawoodarry.
Appelée à la barre des témoins par la poursuite, la victime présumée a donné sa version des faits. Le 14 décembre 2010, Rashid Emamdee, employé de la municipalité de Port-Louis, était à Ruisseau du Pouce parce que son épouse y tient une échoppe. « Mo ti pe pran mo motosiklet ki ti gar andan ek misie-la ti dan so loto lor parking motosiklet », a-t-il avancé. Le témoin à charge a affirmé avoir demandé à l’accusé de déplacer sa voiture et a souligné que celui-ci a volontairement reculé pour le laisser passer mais qu’il ne pouvait toujours pas sortir. Mahesh Beeharry lui aurait ensuite dit avec autorité : « Ou pa kapav sorti la ? » Rashid Emamdee lui aurait alors fait comprendre que la place parking où il était garé, est exclusivement réservée aux motocyclettes et qu’il n’avait donc pas le droit d’être là. Selon le témoin de la poursuite, l’automobiliste se serait énervé en disant : « To la polis twa ? Donn mwa enn contravention ! »
Interrogé par le ministère public, Rashid Emamdee a affirmé avoir été surpris par la réaction de l’accusé. « Monn gayn sok… Monn gayn per ! », a-t-il dit. L’employé de municipalité a avancé que Mahesh Beeharry a pointé son arme à feu en direction de sa tête en lui disant qu’il allait loger la balle dans sa tête. « Taler mo eklate to laservel ! » Le témoin à charge a expliqué qu’il y avait un policier qui n’était pas loin du lieu de l’incident. « Kan linn trouv la polis, linn avoy so fizi deryer », a-t-il ajouté. Le policier aurait alors appelé des renforts et lui aurait dit d’aller au poste de police.
La version de Mahesh Beeharry diffère quelque peu de celle du plaignant. Dans sa déposition, il a affirmé que Rashid Emamdee lui aurait pris ses clefs de voiture et a tenté de lui prendre son revolver. C’est là qu’il l’aurait jeté sur la banquette arrière de sa voiture. Entre temps la foule curieuse devenait de plus en plus dense et de plus en plus hostile. Il a soutenu que les passants criaient : « Twa to mazistra to donn nou lamann… Aster to pou kone ! »
Le leading counsel de la défense, Me Sanjay Bhuckory (SC), a contre-interrogé le témoin. Il lui a demandé s’il avait dit à la police ce qu’il faisait au Ruisseau du Pouce. Rashid Emamdee devait répondre : « La polis pann poz mwa la kestion ! » L’homme de loi lui a de nouveau posé la question et ce à plusieurs reprises et le témoin devait répéter la même chose plusieurs fois avant que la présidente de l’instance criminelle de la Cour intermédiaire Véronique Kwok Yin Siong Yen ne le rappelle à l’ordre. La magistrate a alors demandé au témoin de répondre clairement aux questions. Rashid Emamdee a déclaré qu’il ne l’avait pas dit aux enquêteurs.
Me Sanjay Bhuckory (SC) a révélé plusieurs « irrégularités » dans le statement du témoin. Le témoignage de ce dernier en Cour ne coïncide pas avec plusieurs éléments de sa déposition. Rashid Emamdee avait dit, lors d’une interview à la radio, qu’il garait sa motocyclette quand l’incident se serait produit alors qu’il a affirmé en Cour qu’il s’en allait du Ruisseau du Pouce quand l’incident se serait produit. Dans sa déposition à la police, l’employé de municipalité a dit que « li finn tir revolver la… Mo pa kone depi kotsa li finn tir sa ! » Lors du procès, il a affirmé que son agresseur présumé « ti tir fizi-là dan so laport loto ».
Me Bhuckory : Ki vre ladan ?
Rashid Emamdee : Aster la ki mo mazinn sa…
Me Bhuckory : Kan ou finn kone misie la enn mazistra ?
Rashid Emamdee : Kan monn arriv station.
La Cour a dû rappeler au témoin qu’il est dans une Cour de justice. Celui-ci ne répondait pas clairement aux questions de l’avocat. La magistrate Véronique Yin Siong Yen a alors prévenu Rashid Emamdee qu’elle devrait le sanctionner s’il continuait.
Me Bhuckory : Mo dir ou se ou ki finn koste ar li ek finn trap so lame ek apre li finn avoy fizi la par deryer
Rashid Emamdee : Non
Me Bhuckory : Ou finn dir ou mem puiske se enn magistra ki pe mett sarz lor ou alor mett sa sarz la kont li ?
Rashid Emamdee : Non
La Cour intermédiaire a alors arrêté les travaux et a décidé de reprendre aujourd’hui les auditions.
AFFAIRE DU MAGISTRAT MAHESH BEEHARRY: Le plaignant rappelé à l’ordre à trois reprises
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