La poursuite a fait la lecture de son réquisitoire la semaine dernière dans le procès intenté à Christophe Jérôme Legrand, alias Souris, à Patrick Steeve Prinslet Serret, alias Polocco, et à Sada Curpen pour complicité dans le meurtre de Denis Fine. Me Mohana Naidoo, représentante de la poursuite, a demandé à la cour de faire fi des quelques incohérences dans la version du témoin clé Catherine Castor, ex-concubine de Polocco, car les éléments à charge, dont les appels téléphoniques entre les accusés, ont été établis pour prouver qu’il y a eu entente délictueuse pour commettre un acte nuisible à la vie d’autrui.
Christophe Legrand, Polocco et Sada Curpen sont défendus respectivement par Me Neelkanth Dulloo, Me Rama Valayden et Me Raouf Gulbul. Ces derniers, lors de la dernière comparution des accusés en Cour intermédiaire, ont logé leur written submissions avant que la poursuite ne fasse la lecture de son réquisitoire. Le procès a été ajourné au 1er septembre afin de donner le temps à la défense de répondre à ce réquisitoire.
Les trois accusés ont plaidé non coupables d’une accusation de « conspiracy to do harm to another person ». Il était reproché à Polocco d’avoir abattu Denis Fine, un Mauricien établi en France, d’une balle en pleine tête dans la nuit du 3 janvier 2010. La victime était sous la véranda de sa maison à Résidence Maison-Blanche, Pamplemousses, où elle donnait une fête. Selon des témoignages entendus en cour dans cette affaire, dont celui de Catherine Castor, c’est Sada Curpen qui aurait demandé à Polocco de s’en charger. Catherine Castor avait affirmé qu’elle avait entendu une conversation téléphonique alors qu’elle vivait avec Polocco, dans laquelle Sada Curpen donnait des directives pour éliminer quelqu’un rentrant au pays. Sada Curpen aurait agi de la sorte, car il craignait que Denis Fine devienne le parrain du trafic de Subutex entre la France et Maurice.
Sada Curpen avait réfuté toutes ces allégations à la police, soutenant qu’il n’était pas mêlé au meurtre de Denis Fine. En cour, confronté à des relevés téléphoniques à la prison, où il était détenu dans le cadre de cette affaire, Sada Curpen a nié qu’un des portables de la prison a été utilisé pour appeler Steeve Prinslet Serret.
Me Mohana Naidoo a soutenu qu’il y a bien eu « un accord entre les trois acolytes pour commettre un crime ». Elle a fait état de l’existence du fusil utilisé pour « éliminer » Denis Fine, mais aussi des aveux de Christophe Legrand, le cousin de la victime, à la police. Selon elle, celui-ci « a relaté en détail les faits et la police n’aurait pu les fabriquer de toutes pièces ». Me Naidoo s’est aussi appesanti sur les relevés téléphoniques démontrant que Sada Curpen était en contact avec Polocco, rappelant que Catherine Castor avait confirmé cet élément.
AFFAIRE DENIS FINE—LA POURSUITE: « Il y a eu un accord “to do an harmful act” »
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