« Le gouvernement mauricien s’efforce de parvenir à une conclusion fructueuse de la question »
Le Premier ministre, Navin Ramgoolam, qui est intervenu au 38 e sommet de l’Union africaine, à Addis-Abeba durant le week-end, n’a pas manqué d’évoquer le dossier des Chagos. « Il existe encore une dernière colonie en Afrique, les Chagos », a-t-il déclaré. Cela avant de préciser que le gouvernement mauricien s’efforce de parvenir à une conclusion fructueuse de la question.
Le chef du gouvernement a rebondi sur le thème du sommet, à savoir « la Justice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine par le biais de réparations » qui, selon lui, ne pouvait pas être plus approprié et opportun pour Maurice pour aborder la question des Chagos. « Il existe encore une dernière colonie en Afrique – l’archipel des Chagos – qui a été démembrée de Maurice avant l’indépendance au mépris total des résolutions 1514 et 2066 de l’ONU. Le rétablissement de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la République de Maurice est une priorité majeure pour mon gouvernement. La lutte pour notre souveraineté sur l’archipel des Chagos a été une bataille acharnée depuis notre indépendance », maintient-il.
Le Premier ministre a exprimé sa sincère gratitude à l’Union africaine et à tous ses États membres pour leur soutien inconditionnel et sans équivoque sur la question de l’archipel des Chagos. « Nous nous efforçons de parvenir à une conclusion fructueuse de la question et nous tiendrons les États membres pleinement informés », a dit Navin Ramgoolam.
Lui qui intervenait en tant que chef de gouvernement nouvellement élu a fait part de sa satisfaction personnelle quant à sa participation à ce 38e sommet de l’UA après une absence de dix ans. « J’ai repris mes fonctions, en tant que Premier ministre de mon pays, le 13 novembre de l’année dernière, il s’agit de ma première mission officielle à l’étranger », a-t-il indiqué, tout en félicitant le nouveau président de la commission de l’Union africaine, le Djiboutien Mahamoud Ali Youssouf, pour son élection. Il a aussi rendu hommage au regretté Président Sam Nujoma, décédé le 8 février dernier à l’âge de 95 ans, dont la place dans l’histoire de son pays, la Namibie, est écrite en lettres d’or. « Le combat qu’il a mené à la tête de l’Organisation du peuple du Sud-Ouest africain pour la libération de son pays est légendaire », a-t-il souligné.
Par ailleurs, Navin Ramgoolam a déclaré lors du sommet qu’en novembre dernier, lors des dernières élections générales, le peuple mauricien a voté massivement pour un changement de gouvernement. Il a estimé que cette victoire écrasante a démontré le sentiment de révolte que le peuple mauricien avait manifesté contre le régime précédent.
« Un régime qui a étouffé notre démocratie et érodé notre liberté, sapant les valeurs fondamentales inscrites dans notre Constitution. Le peuple mauricien s’est soulevé contre la répression et l’autocratie comme un seul peuple. C’était une victoire pour la liberté, l’unité et la démocratie. Mon gouvernement a fait le vœu de rendre sa dignité au peuple et de restaurer sa foi dans la justice sociale, la primauté du droit et les principes démocratiques », a dit Navin Ramgoolam.
Il a remercié l’Union africaine d’avoir dépêché son équipe d’observateurs électoraux, dirigée par S.E.M. Mujuru, ancien vice-président du Zimbabwe, et ses 50 observateurs à Maurice pour les dernières élections générales.
Le Premier ministre a également étendu ses remerciements à la Mission d’observation électorale de l’Union africaine – qui a formulé des recommandations sur la manière de consolider davantage la gouvernance démocratique et d’améliorer le processus électoral, que mon gouvernement examine avec la plus grande attention. « Nous devons renforcer les institutions démocratiques, y compris la façon dont nous menons les élections dans une société moderne », s’est-il appesanti.
Par ailleurs, Navin Ramgoolam a fait mention du nouveau programme gouvernemental présenté par son gouvernement sous le thème « Un pont vers l’avenir ». Il confirme que l’une des priorités de son gouvernement est la nécessité d’une action durable centrée sur les personnes, la planète et la prospérité. « Cela reflète à bien des égards ce que nous, dirigeants africains, avons souscrit dans l’Agenda 2063 en termes de développement inclusif et durable pour nos peuples et pour une transformation rapide de nos sociétés », a-t-il conclu.