25e Jamboree mondial en Corée du Sud : l’engagement des jeunes dans les valeurs du scoutisme

Le 25e Jamboree Scout Mondial accueillera cette année 38 délégués scouts et aventuriers, soit 23 élèves et 15 leaders de divers mouvements scouts de Maurice pour représenter Maurice à SaeMangeum, en Corée du Sud, du 1er au 12 août.

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Le Jamboree 2023 a pour thème : Dessine ton rêve et réunira 50 000 participants de plus de 150 pays. Le conseil d’administration de la Mauritius Scouts Association a présenté la délégation dimanche, au Jet Ranch, en présence d’Eddy Boissézon, vice-président de la République et également un ancien scout.

Photo @MSA

Liesse, farandoles de couleurs avec des écharpes mauves relevées de blanc illustrant la fierté d’être scout et de faire partie du contingent mauricien qui mettra le cap sur la Corée du Sud. C’était lors de la présentation de la délégation dimanche, au Jet Ranch. Le Jamboree est une tradition depuis sa création en 1920 et a lieu tous les quatre ans, avec le pays hôte qui change à chaque édition.

Au cours de ce Jamboree, les participants auront l’occasion de tisser des liens avec leurs pairs venant de divers horizons, favorisant ainsi la compréhension interculturelle et l’échange de connaissances. Ils participeront également à des activités scoutes qui visent à développer leurs compétences en leadership et à les sensibiliser aux défis sociaux auxquels différentes communautés font face à travers le monde.

La Mauritius Scouts Association, principale association destinée aux jeunes âgés de 7 à 23 ans à Maurice et à Rodrigues, est convaincue que cette expérience unique au Jamboree Scout Mondial laissera des souvenirs inoubliables aux participants, renforcera leur engagement pour les valeurs du scoutisme et les inspirera à devenir des citoyens actifs et responsables, prêts à contribuer positivement à leur communauté et à la société en général. Par ailleurs, la MSA est aussi un mouvement d’éducation non formelle qui a été créée suivant la Mauritius Scout Act de 1976. Pour la petite histoire, sachez que le scoutisme à Maurice a démarré en 1912, par Samuel de Burgs Edwards à Curepipe.

Lors de la présentation, Percy Appadoo, chef scout à la MSA, s’est même exprimé en coréen, histoire de mettre les scouts dans le feu de l’action, tout en rappelant que le fondateur Baden-Powell a été le premier à lancer le Jamboree, en Angleterre, en 1920. « Du 1er au 12 août à SaeMangeum, en Corée du Sud, ce Jamboree permettra aux jeunes de réaliser leurs rêves en élargissant leurs cercles d’amis venant de diverses cultures. Le thème du Jamboree est : “Dessine-moi un rêve, une volonté d’accepter les idées, les valeurs et les opinions des jeunes, de mieux apprécier leur idéologie à travers l’événement Jamboree. » Il a souligné à l’intention des jeunes scouts qu’ils sont tous « des dignes ambassadeurs de Maurice ».

Eddy Boissézon, vice-président de la République et également un ancien scout, dira pour sa part : « Être scout, c’est déjà la tradition d’apprendre et de servir. À votre retour, votre expérience va beaucoup aider les scouts. » Sur un ton taquin, il a enchaîné : « Même si je n’ai plus l’uniforme de scout à la maison, j’ai toujours le cœur d’un scout. » Et de souligner que les jeunes d’aujourd’hui font face à de nombreuses contraintes et que Baden-Powell, en grand visionnaire, a su voir au-delà des époques.

Photo @MSA

L’intervenant a poursuivi en disant : « Baden Powell savait ce que les jeunes représentent pour leur pays. La question posée à Powell était celle-ci : “What do you mean to be prepared ?” Et il a dit : “C’est la vie, on doit être toujours prêt à aider, à servir”. Il faut toujours faire son BA qui est synonyme de Bonne Action. La société change, les fléaux sont là, mais le scoutisme est une des solutions pour résoudre les problèmes des jeunes. Il faut continuer à persévérer dans les bonnes actions. The main objective of the Jamboree is to make as many friends as possible from countries other than your own. »

Pour sa part, Fabrice Ponnapen, chef contingent, a exprimé sa gratitude à ceux qui ont contribué pour l’avancement de ce projet. « Les préparatifs étaient remplis de défis, il y avait beaucoup d’obstacles à surmonter. On espère que le Jamboree permettra aux leaders et aux jeunes de vivre pleinement un moment de partage et d’amitié. Atteindre l’honneur, c’est appartenir au groupe de scouts en mettant en exergue les leçons apprises. »

Une somme de Rs 1 million a été allouée par l’Association des Scouts de Maurice pour soutenir les 38 participants issus de clubs scouts à travers Maurice pour ce 25e Jamboree Scout Mondial. C’est ce qui ressort du budget 2023-2024 du ministre des Finances, Renganaden Padayachy.

Paroles de scout…

Ritvik Neerbun : « Vivre la conscience mauricienne »

« When the going gets rough, the rough gets going ! Ainsi dit la chanson ! » C’est ainsi que Ritvik Neerbun partage son aventure avec son fils Rayan, 17 ans et demi. « Le scoutisme c’est l’aventure certes mais c’est surtout une philosophie de vie ! J’ai toujours suivi le mouvement des scouts, rêvant d’être dans la Patrouille des Castors, de vivre en roulotte comme le Club des Cinq ou de devoir se débrouiller comme les Robinson Suisse ! »

Cette passion, Ritvik l’a ressentie en inscrivant son fils, Rayan, au 3rd Upper Plaines-Wilhems. C’est à ce moment précis qu’il s’est impliqué plus concrètement. « D’abord en accompagnant les expéditions et les camps. Et petit à petit, d’escalades en feu de camp en passant par des sessions de formation, on intègre le groupe officiellement. On y découvre en dix ans une culture, une discipline, une histoire extraordinaire de gens très simples qui font des choses extraordinaires sans rien attendre en retour si ce n’est que faire du bien ! On découvre son pays et des habitants autrement, des combats au quotidien pour encadrer des jeunes dynamiques, curieux et débrouillards. Cela a été une extension de mon métier pour lequel je m’étais lancé très tôt hors des sentiers battus. Il s’agissait de voir mon pays et ses habitants autrement, sous un autre angle. De vivre la “Mauritian consciousness” autrement et de la propager. »

Quand Ritvik Neerbun raconte son parcours, plus rien ne peut l’arrêter. Les mots le transportent et ils les transposent dans chaque casier en s’attardant sur sa rencontre avec d’autres passionnés du scoutisme, des die hard, comme il le dit. Eh oui ! Pas que des héros du cinéma qui ont bercé son adolescence, mais aussi des scouts investis de la mission de Baden-Powell, qu’il qualifie comme « de vrais leaders qui méritent la médaille de l’entraide et du partage ! Il s’agit pour nous de faire partie de cette chaîne humaine ».
Ritvik est tout fier de fait partie de l’aventure coréenne avec son fils Rayan. On sent en lui ce tourbillonnement d’émotions : « Mon fils Rayan a manqué le Jamboree 2019 de quelques mois et c’est une façon pour nous de célébrer ses dix ans sous l’uniforme ! Je l’ai vu passer de louveteau à “venture”, grimper, descendre en rappel, cuire, chanter, se faire des amis, gagner ses badges, devenir un homme ou presque. »

Il fera ainsi partie des 38 ambassadeurs de Maurice en Corée du Sud à ce 25e Jamboree : « Nous partons représenter notre pays à un rassemblement qui sera extraordinaire. Le voyage lui-même sera enrichissant. Nous anticipons les échanges, les partages, les activités. Nous savons que l’ensemble du groupe reviendra avec une expérience de vie qu’il nous tarde de transmettre afin que d’autres puissent la vivre à leur tour. Nous savons aussi que ce déplacement est le fruit des efforts de beaucoup de personnes. Notre groupe, le 3rd Upper, s’est mobilisé pour aider, les autres groupes ont aussi déplacé des montagnes pour assurer la logistique incroyable afin que 38 personnes se déplacent avec le moins de soucis possible. »

La Mauritius Scouts Association a aussi contribué pour le déplacement de ce contingent, confie Ritvik. « Nous sommes reconnaissants de tous ces efforts ! C’est avec beaucoup d’émotion que nous avons vu les membres recevoir le foulard officiel et le badge officiel de la délégation. Une grande aventure commence. “Draw your dream” est le thème de cette 25e édition”. Nous nous apprêtons à le faire ! Les leaders et adultes qui encadrent nos jeunes sont très heureux pour ces adolescents qui s’apprêtent à vivre l’aventure de leur vie ! »

 

Rayan Neerbun : « Prêt à écrire notre futur »

Rayan Neerbun, 17 ans et demi, ressent la même émotion que son père. Le 25e World Scout Jamboree est son premier challenge. « J’attendais ce moment depuis 2019, année du 24e WSJ aux États-Unis car je n’avais pas eu la chance d’y participer, n’ayant pas l’âge requis. Participer à un Jamboree international est, sans doute, le plus grand accomplissement pour un scout. Il est formé pendant plusieurs années, entre le moment de préparation et celui où il est choisi pour représenter son contingent dans un événement réunissant plusieurs milliers de scouts des quatre coins du monde. C’est un moment de fierté et de mérite que peu de scouts auront la chance de vivre durant leur passage dans le mouvement. »

Rayan est conscient que la préparation à un Jamboree n’est pas de tout repos car, dit-il, un contingent qui se déplace doit aussi rester solidaire en groupe. Ce voyage en Corée du Sud a donc nécessité une organisation et une logistique énorme pour permettre à tout le groupe de passer un séjour sans pépin. Le packing est aussi très important car il faut apporter le strict nécessaire pour une longue période de trois semaines. Mais comme le dit si bien Rayan pour conclure : « Nous voilà enfin prêts à écrire notre futur. »

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Timothé Raousing : « Un lien fort »

À 17 ans, Timothé Raousing rêve de devenir psychologue. Lui qui a rejoint le scoutisme à sept ans définit ce mouvement comme une école de la vie, de la fraternité, de la solidarité, de l’indépendance et d’une nouvelle famille qui permet de faire de nouvelles expériences pour aider à développer la maturité des jeunes. « C’est un lien dont on ne peut se défaire. Un lien fort ! »

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Jansi Parmanum : « Assurer la transmission de l’héritage de Baden-Powell »

Jansi Parmanum se présente comme une venture scout à la 3e Upper Plaines-Wilhems Scout Group et explique pourquoi elle participe au Jamboree comme IST. « C’est mon deuxième Jamboree et je pars avec une tout autre vision, car je fais partie du groupe qui sera en charge du bon déroulement de cet événement. »

Jansi raconte qu’en 2019, le contingent mauricien, alors composé de 137 membres, avait eu l’opportunité de se rendre au Summit Bechtel Scout Reserve aux États-Unis. Elle-même y avait participé comme Youth and Global Ambassador de Maurice. Le défi était alors de taille pour elle car elle devait rédiger des rapports en parallèle pour le comité organisateur. Son meilleur souvenir, c’est lorsqu’elle a rencontré des ambassadeurs de différentes cultures avec qui elle a gardé le contact dont quelques-uns du Brésil.
Selon Jansi, le scoutisme devrait être reconnu à sa juste valeur. « Le scoutisme doit être mis en avant dans notre société, car il est indéniable que cela nous aidera à contrer certains fléaux qui gangrènent notre société. Le scoutisme est d’autant plus une plateforme qui nous offre une pléthore d’opportunités comme c’est le cas pour le Jamboree international. »

Jansi trouve que le scoutisme a sa place dans la société à Maurice, mais elle déplore le manque de support en termes de finances et de logistique des différents acteurs de notre société. « Je pense qu’une collaboration est à envisager afin d’assurer la transmission de l’héritage de notre père fondateur, Baden-Powell. »

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Maydhinee Parmanum : « Une passion ! »

Maydhinee Parmanum, 15 ans, définit le scoutisme comme un mode de vie qu’elle a adopté dès son plus jeune âge. Elle a appris ainsi la discipline, l’autonomie et des valeurs comme l’entraide, la loyauté, le respect de soi et des autres. Comme bons souvenirs, elle dira que cela lui a permis de vivre de fortes émotions en compagnie de ses autres frères et sœurs scouts. « Les camps et les randonnées sont mes activités de prédilection, particulièrement ceux qui ont lieu à Jet Ranch. Ces camps en pleine nature représentent une véritable parenthèse de la vie chronophage. Sans parler des baignades en rivière, des marshmallows grillés au feu de camp. J’en garde un souvenir impérissable. » Et son pire souvenir : « Lors d’un camp, j’avais mis mes chaussures qui avaient été trempées lors de la marche près du feu. À mon retour, la partie avant d’une de mes chaussures était noircie et sur le point d’être cramée. »

Maydhinee Parmanum et sa sœur sont ensemble dans cette aventure qu’elle qualifie de passion commune. « Cela permet une intersection entre nos deux caractères diamétralement opposés, de partager des moments forts et de renforcer nos liens. » Pour Maydhinee, il est important pour un jeune de devenir scout, car cela lui donne la possibilité d’apprendre et de développer de nouvelles aptitudes. « Le scoutisme nous initie au monde des grands. L’apprentissage des protocoles en cas d’incendie, de blessure ou encore apprendre à se défendre en cas d’agression sont essentiels pour le futur. »

Son message aux jeunes ? « Le scoutisme nous enseigne des valeurs, nous apprend plus sur nous-mêmes et nous offre l’opportunité de découvrir de nouveaux horizons, d’autant plus qu’on peut y adhérer qu’importe son âge. »

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Lutchmee Seebacus-Gujadhur : « Créons un monde meilleur ! »

Elle se sent très concernée, Lutchmee Seebacus-Gujadhur, par l’association des scouts de Corée d’offrir des possibilités uniques aux jeunes et adultes de rêver et de dessiner leurs rêves en incitant, dit-elle, tout un chacun à créer un monde meilleur pour les scouts. D’ailleurs, l’un des principaux objectifs du Jamboree Scout est de promouvoir la fraternité entre les scouts à travers le monde entier. « Une paix intérieure émane de moi car je prépare ce Jamboree depuis 2017, depuis que j’ai commencé mon parcours comme Akela et après comme cheftaine pour les scouts dans le groupe de 7th Upper Plaines-Wilhems de Highlands. » Lutchmee avoue avoir aimé être une Akela car, dit-elle, c’est avec les enfants que l’adulte s’épanouit. « Les jeux, le fun, l’enthousiasme des petits louveteaux, c’est tout simplement relaxant ! »

Elle demande aux jeunes de faire preuve d’enthousiasme et de maîtriser chacun ses “mood swings” tout en façonnant leur identité propre. « Le scoutisme m’a aidée à devenir plus forte et à m’exprimer librement avec plus de diplomatie. Je continue d’apprendre et de m’épanouir tout en restant une amoureuse de la nature. »

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Maëva Ramen : « Une école de la vie »

Du haut de ses 16 ans, Maëva Ramen décrit le scoutisme comme une école de la vie qui lui a appris la discipline, la débrouillardise. Elle a aimé la vie des camps, entre les amis scouts. Son conseil aux scouts : rester soi-même avant tout.

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Keira Bhiccoo : « Fière d’être scout »

Âgée de 16 ans, élève au Lorette, Keira Bhiccoo découvre l’univers du scoutisme à travers ses cousines. « Je les ai suivies en aimant cet apprentissage de la vie. Aujourd’hui cette discipline est partagée entre 50/50. Car pour être scout, il faut une discipline de vie et être présente les samedis aux formations. Au départ, je voulais tout plaquer car je n’avais pas d’amis, mais aujourd’hui, je suis fière de mon parcours. »

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