Dans moins de 48 heures, Planète Terre accueillera la nouvelle année 2024. Avec ses espoirs et ses mais… D’abord pour la transition, c’est heure du bilan 2023. Davantage une introspection sur le parcours personnel réalisé au cours des douze derniers mois. Chacun avec ses satisfactions et aussi son lot de Missed Targets.
Puis, viendront les souhaits et objectifs pour la nouvelle année. Évidemment, l’adjectif privilégié demeure MEILLEUR. De prime abord une meilleure santé. Ensuite, tout ce qu’il y a de meilleur dans tous les domaines. Toutefois, dépendant des moyens à sa disposition même si les ambitions poussent parfois à franchir les frontières de la réalité pour atterrir dans le domaine du rêve. Avec quelquefois, le réveil plus que brutal.
Et cela que ce soit sur le plan personnel ou collectif. Ce qu’il y aura de particulier avec 2024 est qu’elle s’annonce comme une année électorale. Rien d’exceptionnel. Dans la mesure où chaque cinq ans ou moins, l’électorat est appelé aux urnes pour élire une nouvelle équipe s’installant à l’Hôtel du Gouvernement.
Maurice ne sera pas le seul pays à concevoir 2024 dans le prisme de la campagne électorale. Une dépêche de l’AFP indiquait qu’au moins un terrien sur deux devra déposer son bulletin de vote dans l’urne. Des élections seront organisées aux États-Unis, en Inde, en Russie. Au Royaume-Uni, la présentation du Spring Budget à la Chambre des Communes le 15 mars prochain ouvre la porte aux spéculations quant à la date de ces élections.
A Maurice, le rendez-vous des urnes est tributaire de deux facteurs quasi incontournables, soit la compilation des registres d’électeurs sur la base du redécoupage des circonscriptions et la présentation du cinquième budget du Grand Argentier, Renganaden Padayachy. Néanmoins, sur le terrain, le Mood est déjà à la campagne électorale avec la fièvre montant d’un cran dès la fin de la trêve des confiseurs de la transition vers 2024.
Les états-majors des partis, que ce soit ceux du Mainstream ou encore ceux aspirant à installer un nouvel ordre sur l’échiquier, décideront de l’agenda. L’électorat est déjà en présence d’un échantillonnage d’arguments politiques devant être servis sur les estrades jusqu’à la veille du scrutin.
Dans les principaux camps, le leitmotiv demeure: nous n’avons pas de leçons à prendre de nos adversaires. Ou encore, nou’nn gagn tou bien partout sak fwa. Une façon pour eux de faire croire qu’ils détiennent la science infuse. Littéralement, un déni d’écoute de ce que l’autre aura à proposer comme alternative.
Cette attitude est invariablement attribuée aux dirigeants de l’opposition qu’à ceux dans la Comfort Zone du pouvoir. Mais si cette posture, frisant l’arrogance outrancière, s’était avérée vraie, au moins deux problèmes auraient dû être résolus depuis longtemps.
Le pouvoir répond qu’au chapitre du fléau de la prolifération de la drogue, les chiffres ne peuvent mentir compte tenu de la valeur marchande des stupéfiants, saisis lors des raids de la police. Aucune contradiction. Sauf que dans les foyers, des parents, surtout les aînés, vivent au quotidien le traumatisme de la violence et de la menace de céder au chantage des accros de la drogue.
Les Occurrence Entries consignées dans les postes de police ne mentent pas aussi quant à la détresse semée par les marchands de la mort. Tout cela atteste d’un décalage entre le discours officiel et la réalité du terrain avec les travailleurs sociaux de plus en plus convaincus que la bataille contre la drogue semble être perdue avec des dangers pour la jeunesse.
Un autre domaine où le discours semble ne pas coller à la réalité est celui de l’éducation. Le ton docte égrenant les chiffres officiels n’aide nullement à assimiler les dérives du système en dépit de la multiplication des filières post-PSAC pour tenter de rattraper ceux laissés en bordure de route.
En tout cas, ni l’évêque de Port-Louis, Mgr Jean Michaêl Durhône, ni l’évêque de Maurice, Mgr Sténio André, ne sont dans la course au pouvoir politique. Pourtant ils ne cessent de répéter à la moindre occasion, pour ne pas dire de dénoncer, que le système d’éducation a besoin d’un rajustement pour accorder la chance à chacun des élèves admis au primaire d’atteindre le niveau requis de Numeracy et de Literacy pour survivre dans le monde d’aujourd’hui.
Le récent flou entretenu au sujet du Kreol Morisien en fin de cycle secondaire laisse perplexe plus d’un, emballé par l’importance et la pertinence de ce médium d’enseignement. Mais, il y va de l’avenir de l’enfant mauricien.
Et ce n’est pas le vacarme d’une confrontation électorale que l’on pourra voir surgir les vertus découlant de ce dicton à l’époque où le latin était inscrit au programme d’études, soit ex disputatione oritur lux, ou tout simplement du choc des idées jaillit la lumière pour éclairer indistinctement la république…