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Weinstein se livre à la police avant une probable inculpation pour agressions sexuelles

Le producteur de cinéma Harvey Weinstein, accusé par des dizaines de femmes d’agressions sexuelles, s’est livré hier, vendredi 25 mai à la police new-yorkaise avant son inculpation attendue dans la foulée, la première depuis que les premières allégations contre lui ont été publiées il y a sept mois.

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M. Weinstein, 66 ans, veste bleu marine sur chemise claire, est arrivé dans un commissariat du sud de Manhattan sous l’oeil de dizaines de caméras du monde entier. Il n’a fait aucune déclaration.

Selon plusieurs médias américains, le producteur, qui avait disparu de la circulation depuis les premières révélations en octobre sur les agressions sexuelles qu’il aurait commises, devrait être inculpé à la fois pour un viol et pour avoir forcé une femme à lui faire une fellation.

Longtemps vénéré dans le monde du cinéma, il devait être enregistré, sa photo et ses empreintes digitales prises avant d’être transféré au tribunal situé non loin de là pour y être présenté à un juge.

Il a toujours démenti avoir eu des rapports sexuels « non consentis ».

Après son inculpation, il devrait être remis en liberté moyennant une caution d’un million de dollars, le port d’un bracelet électronique et la remise de son passeport, aux termes d’un arrangement entre ses avocats et le procureur, selon le New York Times.

Depuis la publication des premières accusations contre le producteur par le New York Times et le New Yorker début octobre 2017, Harvey Weinstein a été accusé par une centaine d’actrices –dont Angelina Jolie, Gwyneth Paltrow et Asia Argento–, des mannequins et d’ex-employées d’abus sexuels allant du harcèlement au viol.

Au fil des révélations publiées par le New York Times et le New Yorker, récompensés par le prix Pulitzer pour leurs enquêtes, il est apparu que Weinstein –longtemps vénéré pour avoir promu un cinéma original incarné par des réalisateurs comme Quentin Tarantino– avait usé de son pouvoir pour obliger de jeunes actrices ou aspirantes actrices à céder à ses fantasmes sexuels, se faisant parfois aider par ses employés et achetant le silence de certaines victimes via des accords de confidentialité.

« Un pas vers la justice »

Les premiers témoignages contre Harvey Weinstein ont fait l’effet d’une bombe et ont déclenché le puissant mouvement #MeToo, qui a fait chuter des dizaines d’hommes de pouvoir dans des secteurs aussi divers que le cinéma, les médias, la mode, la gastronomie ou la musique.

Jeudi, le célèbre acteur Morgan Freeman est venu s’ajouter à la liste des accusés, huit femmes affirmant qu’il les avait harcelées sexuellement. Il a présenté des excuses.

L’annonce de l’arrestation du producteur, après des mois d’enquête par le procureur de Manhattan accusé de traîner des pieds, a été saluée par plusieurs figures du mouvement #MeToo.

« J’avais, comme beaucoup de victimes de Weinstein, perdu espoir de voir notre violeur rendre des comptes devant les tribunaux », a déclaré l’actrice Rose McGowan dès l’annonce de sa prochaine inculpation jeudi soir.

« Aujourd’hui, nous avons fait un pas de plus vers la justice », a-t-elle ajouté.

« C’est super cathartique pour beaucoup de victimes », a réagi Tarana Burke, fondatrice du #MeToo. « Nous assistons peut-être à un changement dans la façon dont les affaires de violences sexuelles sont traitées ».

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