« Une bataille remportée. » C’est ce que nous partage Géraldine Aliphon, présidente d’Autisme Maurice. La demande de dérogation pour une sortie quotidienne de 1 heure a été approuvée par le ministère de la Santé et les procédures pour l’obtention de permis ont déjà été enclenchées. Un assouplissement des règles dans le bon sens qui rime avec soulagement pour les parents qui pourront bientôt sortir avec leurs enfants vivant avec un trouble de l’autisme.
« Pour nous, il s’agit d’une petite victoire, car il y a eu reconnaissance de nos droits. On nous a écoutés », explique Géraldine Aliphon. En effet, cette demande a fait même l’objet d’une question parlementaire qui a fini par aboutir après des semaines de lutte. Les enfants auront ainsi le droit de sortir pour une heure, et ce, dans un rayon de 500 mètres de leur lieu de résidence. « Ce qui est amplement suffisant », nous dit-elle. Aussi, « cela nous rassure dans l’idée que si jamais, et on ne le souhaite pas, l’on devait se retrouver dans une situation similaire plus tard, la voix des personnes autrement capables sera entendue, et pas que les enfants autistes », dit-elle.
En effet, ce confinement, nous ne l’avons pas tous vécu de la même manière. « Un enfant autiste fonctionne par la routine », nous confie Sandrine Beauharnais, mère du petit Noah, autiste. « Heureusement, je n’ai pas eu de gros problèmes avec Noah pendant cette période, si ce n’est qu’il s’ennuie beaucoup », dit-elle. Toutefois, beaucoup de parents ont dû faire face à des accès de colère violente de leurs enfants, déboussolés et perdus, nous relate celle-ci. « Je connais des parents qui ont eu à gérer cela seuls et ce n’est pas évident », dit-elle.
Ainsi, les enfants auront l’occasion de prendre l’air pendant une heure, « un soulagement à la fois pour l’enfant et le parent qui pourra souffler un peu. » Par ailleurs, Sandrine Beauharnais nous confie que le petit Noah essaie ainsi de combler cet ennui avec le dessin et les jeux avec son frère et sa soeur. « Il n’est pas violent, mais il est très sensible et va souvent pleurer, mais il s’en sort », nous dit-elle. Ainsi, les parents souhaitant avoir une attestation de sortie devront envoyer un mail au ministère de la Santé avec tous les documents nécessaires, comme pièces d’identité des parents, de l’enfant, preuves d’adresse et surtout certificat médical où il est clairement précisé que l’enfant souffre d’autisme, indique Géraldine Aliphon.
À savoir que cet assouplissement des lois fait écho aux mesures déjà prises dans les autres pays du monde pendant cette période de confinement. Ainsi, en France, près de 700 000 personnes vivant avec un trouble de l’autisme, dont 100 000 enfants, peuvent sortir avec une attestation spécifique.