Ils font face à un manque de main-d’oeuvre au moment de la coupe. De ce fait, ils demandent l’intervention du ministère de l’Agro-industrie pour pouvoir importer la main-d’oeuvre étrangère. L’aval ayant été obtenu, des travailleurs étrangers seront bientôt à Maurice pour travailler dans les champs de canne.
L’annonce a été faite par le ministre de l’Agro-industrie, Mahen Seeruttun, qui intervenait lundi après-midi lors de la 57e assemblée générale de la MCAF au Rajiv Gandhi Science Centre à Bell-Village. « Nous sommes conscients de vos problèmes et nous aurons des travailleurs étrangers pour la récolte », dit-il. La demande a été formulée par Shrudanand Sheoraj, président de la MCAF, qui soulignait le manque de travailleurs au moment de la coupe. « Il faut qu’il y ait des entrepreneurs dans les industries sucrières car nous avons des problèmes en saison de coupe », dit-il. Shrudanand Sheoraj avance que certaines sociétés coopératives affiliées à la MCAF ont demandé à importer de la main-d’oeuvre au lieu d’abandonner leur terrain. Selon lui, certains planteurs ont été désagréablement surpris d’apprendre que les entrepreneurs, avec qui ils avaient signé un contrat pour la coupe de leurs cannes à sucre, ont à la dernière minute annoncé qu’ils ne pourraient le faire par manque de maind’oeuvre. Il regrette que les petits planteurs aient dû laisser leurs champs de cannes non récoltés – un problème qui doit être réglé. Par ailleurs, il demande que des bell loaders soient offerts pour que les planteurs arrivent à récolter leurs cannes à sucre.
Concernant le bilan financier pour 2016/2017, le chiffre d’affaires de la fédération s’élève à Rs 85 millions contre Rs 77 millions en 2015/2016. Les profits après impôts ont toutefois baissé de Rs 400 000, passant de Rs 6,8 millions en 2015/2016 à Rs 6,4 millions en 2016/2017. L’une des raisons qui a contribué à cette baisse, selon le président, est la faible vente de fertilisants fabriqués par la MCAF à cause de l’importation de ces produits. Il demande de vérifier si les fertilisants importés sont aux normes. « Nous ne voulons pas que ces fertilisants nous apportent des problèmes. Les fertilisants de la MCAF sont testés avec rigueur », dit-il, ajoutant que la fédération n’arrive pas à concurrencer ceux qui en importent. « Nous avons une responsabilité sociale et nous ne faisons pas un business hautement concurrentiel. Nous prenons une marge raisonnable lorsqu’on achète nos produits et nos profits n’en dépendent pas énormément », dit-il. La concurrence est féroce, selon Shrudanand Sheoraj, car il s’agit d’un domaine d’activité « libre ». Il souligne que certains pays peuvent faire du dumping à Maurice. Il regrette que la concurrence déloyale existe et demande qu’un subside soit accordé à la MCAF sur les fertilisants. Par ailleurs, les profits de la MCAF, soit Rs 3,6 millions, ont été investis pour la pension des travailleurs de la fédération.
Conscient de la réalité à laquelle font face les planteurs de canne à sucre, notamment la baisse du prix du sucre et la hausse des coûts de production, Shrudanand Sheoraj avance que les jeunes ne veulent pas prendre la relève. « Il faut régler ce problème et trouver des solutions », dit-il. Une étude a d’ailleurs été faite à ce sujet par le gouvernement. Malgré l’existence de ces problèmes, en 2017, certains planteurs ont repris leur terrain abandonné et de ce fait, le tonnage de canne a connu une hausse.
Parlant des fertilisants bio, Shrudanand Sheoraj avance que les cultures qui y ont eu recours ont été meilleures que d’autres qui ont été arrosées de produits chimiques. En ce sens, il encourage les planteurs à utiliser plus de fertilisants dérivés de la nature.