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Thaïlande: les enfants bloqués écrivent à leurs parents

Des lettres des douze enfants bloqués depuis 14 jours dans une grotte inondée en Thaïlande ont été transmises samedi via les plongeurs, tandis que les secours évoquaient une fenêtre de trois à quatre jours pour les évacuer avant l’arrivée de nouvelles pluies.

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« Ne vous inquiétez pas, Papa et Maman. Cela fait deux semaines que je suis parti, mais je vais revenir vous aider à la boutique », écrit Ekkarat, signant de son surnom, Bew. Ses parents tiennent une petite épicerie.

« Je vais bien, mais il fait un peu froid ici. ne vous inquiétez pas pour moi. N’oubliez pas de me préparer une fête d’anniversaire », dit un autre enfant, Duangphet, signant de son surnom, Dom.

« Si je sors, s’il vous plaît, emmenez-moi manger du moo krata », un plat thaïlandais à base de porc grillé et de légumes, dit un troisième, Piphat, signant de son surnom, Nick.

Les lettres écrites par les enfants à leurs familles, qui attendent avec angoisse à la sortie de la grotte, sont les premières preuves de vie publiques transmises depuis mardi.

Le jeune entraîneur de football qui a emmené le groupe d’enfants dans cette expédition qui a mal tourné, a écrit une lettre d’excuses aux parents: « Merci pour tout le soutien moral. Je demande pardon à tous les parents », dit Ekkapol Chantawong, 25 ans.

Les opinions en Thaïlande sont partagées entre ceux qui lui reprochent d’avoir emmené les enfants sous sa responsabilité dans une grotte connue pour être inondable à la mousson, et d’autres qui lui sont gré d’avoir donné aux enfants sa ration de nourriture avant qu’ils ne soient localisés.

Après la publication de deux vidéos, la première filmée lors de la découverte du groupe par des plongeurs britanniques lundi soir, la deuxième mardi, aucune vidéo n’a été publiée depuis du groupe retrouvé perché sur un rebord, à plusieurs kilomètres dans les tréfonds de la grotte.

Ils ont été piégés le 23 juin par la montée des eaux dans cette grotte au fin fond du nord de la Thaïlande, à la frontière avec la Birmanie et le Laos.

Les secours s’interrogaient samedi sur l’opportunité de déclencher une évacuation périlleuse, des pluies de mousson attendues prochainement risquant de ruiner les efforts continus depuis plusieurs jours pour drainer l’eau de la grotte.

« Maintenant et pendant les trois ou quatre prochains jours, les conditions pour une évacuation sont parfaites en ce qui concerne l’eau, le temps et la santé des garçons », a déclaré aux journalistes Narongsak Osottanakorn, le chef de la cellule de crise. « Nous devons decider ce que nous pouvons faire ».

Les secours ont inséré un tuyau de plusieurs kilomètres pour acheminer de l’oxygène dans la poche où le groupe s’est réfugié.

Le niveau d’oxygène s’est stabilisé dans la grotte, mais le niveau de « dioxyde de carbone est un autre facteur » à prendre en compte, a-t-il précisé.

« Lorsque vous êtes dans un espace confiné, si l’oxygène descend à 12%, le corps commence à ralentir et les gens peuvent perdre connaissance », a dit Narongsak Osottanakorn.

Des pluies attendues prochainement pourraient réduire une bonne partie du rebord boueux sur lequel le groupe a trouvé refuge.

« L’eau pourrait monter jusqu’au lieu où les enfants sont assis et réduire cet endroit à moins de 10 m2 », a fait savoir Narongsak Osottanakorn, citant des estimations d’experts et de plongeurs.

Samedi soir, une grosse averse de mousson est tombée pendant une demi-heure, rappelant l’urgence à évacuer les enfants.

Plus de 1.100 journalistes

Tôt samedi, il avait dit que les enfants n’étaient pas encore prêts à entreprendre le dangereux parcours pour sortir de la grotte. Mais le niveau d’eau dans la grotte a été réduit grâce aux opérations de drainage.

Long de plusieurs kilomètres dans des boyaux accidentés, le parcours pour sortir de la grotte comprend de difficiles passages sous l’eau.

Signe du péril de l’entreprise, un ancien plongeur de la marine thaïlandaise a péri vendredi lors d’une opération de ravitaillement des enfants.

Or, une bonne partie des enfants, âgés de 11 à 16 ans, ne savent pas nager, et aucun n’a fait de plongée.

Pour le moment, il faut onze heures à un plongeur aguerri pour faire l’aller-retour jusqu’aux enfants: six heures aller, cinq heures retour grâce au courant.

A l’intérieur, les enfants sont « en bonne santé », a assuré M. Osottanakorn.

Pour préparer une évacuation par le haut, alternative à une extraction en plongée, plus de cent forages ont été réalisés à la verticale dans la montagne: certains peu profond, mais l’un d’entre eux long de 400 mètres.

L’opération de sauvetage fait toujours la Une de l’actualité, avec désormais plus de 1.100 journalistes enregistrés sur place, leurs caméras alignées dans la boue de cette forêt tropicale.

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