La compagnie spatiale américaine SpaceX a annoncé jeudi avoir signé avec un premier client, dont elle dévoilera l’identité dans quelques jours, pour un voyage autour de la Lune à bord de sa prochaine grande fusée baptisée BFR, qui ne devrait toutefois pas voler avant plusieurs années.
Au total, 24 astronautes seulement sont allés sur la Lune dans l’histoire de l’humanité, a rappelé SpaceX dans un bref message sur Twitter.
Aucune mission habitée n’est retournée dans l’orbite lunaire depuis Apollo 17, de la Nasa, en décembre 1972.
« SpaceX a signé avec le premier client privé du monde pour se rendre autour de la Lune à bord de notre véhicule de lancement BFR –une étape importante pour ceux qui rêvent d’aller dans l’espace », a tweeté la compagnie, en précisant que l’identité du passager serait divulguée lundi.
Il pourrait s’agir d’un passager japonais, Elon Musk, patron de SpaceX, ayant répondu par un drapeau du Japon à quelqu’un qui lui demandait des précisions sur Twitter.
Il n’en fallait pas plus pour que certains y voient l’ombre de Daisuke Enomoto, un homme d’affaires japonais de 47 ans qui avait l’ambition de devenir le premier asiatique à faire du tourisme spatial et s’était entraîné dans ce but à la Cité des étoiles, près de Moscou.
Le BFR, pour « Big Falcon Rocket », est encore en développement et ne devrait pas voler avant plusieurs années.
Début 2017, SpaceX avait annoncé que deux passagers seraient envoyés vers la Lune dès 2018 à bord de sa fusée Falcon Heavy, un voyage qui n’a finalement jamais eu lieu.
La firme du fantasque milliardaire Elon Musk avait pourtant souligné à l’époque que les deux touristes lunaires avaient « versé un acompte important » pour cette mission autour de la Lune. Les premiers entraînements des apprentis astronautes étaient censés commencer courant 2017, après évaluation de leur condition physique.
La BFR devrait mesurer 106 mètres de haut et sera conçue pour avoir une poussée de 10,8 millions de livres, bien davantage que la plus puissante fusée jamais construite, la Saturn V (7,9 millions de livres) qui a envoyé des astronautes sur la Lune au tournant des années 1970.
L’objectif de SpaceX est de se doter à terme d’un unique lanceur et vaisseau se substituant à trois projets emblématiques de la firme californienne: la Falcon 9 qui propulse la capsule Dragon pour ravitailler la Station spatiale internationale (ISS), la capsule elle-même et Falcon Heavy.
SpaceX doit théoriquement envoyer des astronautes de la Nasa vers l’ISS à partir de l’an prochain. Depuis l’arrêt de la navette spatiale américaine, les occupants de l’ISS sont exclusivement transportés depuis la terre par des vaisseaux Soyouz de fabrication russe.
D’autres que SpaceX misent sur le tourisme spatial, comme Virgin Galactic, qui multiplie les essais de son vaisseau piloté SpaceShipTwo VSS Unity, lancé depuis un avion. La place coûte 250.000 dollars.
Et Blue Origin, fondée par le patron d’Amazon Jeff Bezos, a annoncé cet été que les billets seraient vendus en 2019 pour une place à bord de sa fusée New Shepard, qui emmènera six personnes dans l’espace, à plus de 100 kilomètres d’altitude.
Ces deux véhicules n’iront toutefois pas en orbite mais feront flotter les passagers en apesanteur pendant plusieurs minutes.
Quant à la Lune, elle continue à faire rêver l’humanité et semble plus que jamais à la mode: le président Donald Trump a demandé à la Nasa de se concentrer sur la construction d’une station orbitant autour du satellite terrestre, prélude à l’envoi d’astronautes sur Mars dans un avenir lointain.
La Chine elle aussi, qui investit des milliards d’euros dans son programme spatial chapeauté par l’armée, espère pouvoir y envoyer ses ressortissants.
© AFP