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SME EQUITY FUND LTD — Dominic Provençal (Chairman) : « Les entrepreneurs sont désormais plus ouverts à un actionnariat externe »

Le SEF propose des garanties « très flexibles »

25 projets approuvés récemment pour un financement de quelque Rs 86 millions

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Une partie du fonds dédiée aux Mid-market enterprises

Le SME Equity Fund (SEF) a signé un partenariat avec la société de “crowdlending” FundKiss récemment, en vue de mieux aider les PME. SEF, une fusion entre SME Partnership Fund Ltd (2006) et NRF Equity Fund Ltd (2011), est en opération depuis 2017. Le SEF est un fonds à capital fixe (fonds unique) relevant du régime de placement collectif. Son objectif est de fournir un financement en fonds propres et quasi-fonds propres aux entreprises locales, explique Dominic Provençal, le président. Son conseil d’administration est composé de membres nommés par le gouvernement et d’autres nommés par la Mauritius Bankers’Association. SEF a un accord de service avec Capital Asset Management (CAM), filiale à 100% de la State Investment Corporation, pour des services de soutien : évaluation des projets, gestions des contrats, décaissement, suivi post-décaissement et autres services de soutien financier. La Prime Partners Ltd (PSL) agit en tant que secrétaire général du SEF qui pèse Rs 500 millions.

Vous venez de signer un partenariat avec FundKiss pour financer les PME. Pourriez-vous expliquer selon quels termes le SME Equity Fund financera les PME à travers FundKiss ?
En principe, le fonds investit un montant minimal de Rs 500 000 en tant que fonds propres/quasi-fonds propres dans une entreprise. À travers notre collaboration avec FundKiss, qui est la première plateforme de “crowdlending” à Maurice, nous prévoyons d’investir 10% du montant des projets placés sur la plateforme en ligne Fundkiss.mu jusqu’à un montant maximum de Rs 100 000 par projet. Grâce à cette plateforme, SEF est en mesure de participer activement à soutenir les entreprises ayant des projets de plus petite taille tout en améliorant l’écosystème financier à Maurice. Ce type d’investissement sera une nouvelle classe d’actif du SEF.

Quel bilan peut-on faire du SEF à ce jour et à combien s’élève le fonds ?
Nous proposons un financement alternatif aux entreprises avec par exemple des garanties très flexibles comparées notamment au secteur bancaire, où l’on exige des garanties plus solides. Je pense que c’est une réelle opportunité pour les entrepreneurs d’obtenir un financement différent à un taux d’intérêt compétitif pour notre offre d’investissement en quasi-fonds propres qui débute à partir de 6% par an.
Au moment où je vous parle, nous avons à peu près Rs 260 millions qui sont investies dans des entreprises de secteurs multiples. De plus, nous avons récemment approuvé environ 25 projets pour un financement avoisinant les Rs 86 millions et il y a plusieurs autres projets en cours d’analyse par notre équipe d’investissement.

Dans quels secteurs avez-vous investi ?
Nous avons investi dans tous les secteurs. Nous n’avons pas d’a priori. Pour citer quelques-uns, nous avons investi dans la manufacture, le tourisme, la restauration, la distribution et l’énergie verte.

Vous investissez selon quels critères ?
Nous considérons les dossiers de toutes les PME ayant pour objectif de faire grandir leur entreprise. Nous avons aussi une partie de notre fonds aujourd’hui qui est dédiée aux Mid-Market Enterprises (MME), qui réalisent un chiffre d’affaires inférieur à Rs 250 millions car nous estimons que c’est important de les aider également à faire prospérer davantage leur entreprise. Néanmoins, le gros de nos investissements concerne évidemment les PME dont le “turnover” est sous la barre des Rs 50 millions. Il est bon de noter aussi qu’un de nos principes d’investissement est de limiter notre financement en fonds propres ou quasi-fonds propres à hauteur de 49% des fonds propres de la compagnie. Le comité d’investissement est géré par la firme Capital Asset Management qui agit comme Fund and Investment Manager. Elle analyse tous les dossiers des clients qui sont ensuite soumis à la décision du conseil d’administration du SME Equity Fund.

Vous avez mentionné que la mauvaise gestion est un des problèmes majeurs dans la faillite de certaines PME. Comment cela peut-il se vérifier dans vos chiffres ?
Je n’ai pas les chiffres exacts mais nous avons eu plusieurs cas d’entreprises qui n’ont pu réaliser leur objectif de départ faute d’une bonne structure de gestion. Lancer et faire grandir une entreprise ne nécessite pas uniquement que du financement. Il y a de nos jours plusieurs sources de financement pour les entrepreneurs mais comment employer ce financement judicieusement ? C’est ça la vraie question. C’est le message que nous voulons passer au sein du SME Equity Fund et c’est ainsi que notre accompagnement va au-delà de l’aspect financier. Nous collaborons avec l’entrepreneur dans la mise en place d’une bonne structure de management et, dans certains cas, nous recommandons fortement le recrutement de compétences additionnelles, afin de permettre à la compagnie d’être bien structurée.

Comment envisagez-vous l’avenir du SME Equity Fund ? Le fonds est-il appelé à grossir ?
Le fonds est dans une phase de développement positif, au vu du nombre croissant de projets que nous traitons actuellement. Le conseil d’administration étudie actuellement la possibilité d’augmenter le capital de Rs 500 millions additionnelles afin de faire le fonds passer à Rs 1 milliard.

Pourquoi augmenter le capital ?
Avec le contexte actuel, nous avons plusieurs entrepreneurs qui ont su dénicher des opportunités de développement, de diversification ou d’intégration verticale. Nous voyons aussi un changement d’attitude des entrepreneurs qui sont plus ouverts à un actionnariat externe et aux sources alternatives de financement.

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