Plus de 500 randonneurs, en majorité étrangers, et leurs accompagnateurs ont été évacués d’un volcan en Indonésie, après avoir été bloqués à la suite d’un séisme meurtrier sur l’île de Lombok, certains racontant leurs frayeurs mardi.
Le tremblement de terre de magnitude 6,4 survenu dimanche matin avait été suivi de multiples répliques ayant provoqué la chute de tonnes de pierres et de boue qui ont bloqué des sentiers du mont Rinjani, un volcan prisé par les touristes pour ses sites de randonnées.
Environ 800 randonneurs et leurs accompagnateurs étaient dans la montagne au moment du séisme et 560 d’entre eux se sont retrouvés coincés dans la nuit de dimanche à lundi. Parmi ces touristes se trouvaient des Français, des Allemands, des Néerlandais, des Américains ou encore des Thaïlandais, selon les autorités de l’archipel de l’Asie du Sud-Est.
La quasi-totalité des 560 sont redescendus lundi soir et « ils sont tous en bonne santé », a déclaré à l’AFP le porte-parole de l’agence de gestion des catastrophes, Sutopo Purwo Nugroho.
Les trois derniers – deux porteurs et un guide – devaient arriver au pied de la montagne vers 19H00 (11H00 GMT), a ajouté Agus Hendra Sanjaya, porte-parole de l’agence de recherche et de secours à Mataram, principale ville de Lombok.
Le séisme a fait au moins 17 morts, parmi lesquels un randonneur indonésien, et plus de 220 blessés, tandis que des centaines de maisons ont été détruites.
Si la plupart des touristes et leurs accompagnateurs sont redescendus à pied dimanche et lundi, au moins trois randonneurs sont arrivés par hélicoptères à Sembulun, village au pied du mont Rinjani, selon les autorités.
Une touriste thaïlandaise a raconté mardi avoir été réveillée par le séisme : « j’ai senti la terre bouger et je me suis dit +Qu’est-ce qui se passe?+. Je suis sortie du lit et ensuite j’ai vu un glissement de terrain et des pierres tomber ».
Un ami thaïlandais de cette randonneuse a raconté sa propre frayeur : « toute la montagne, des pierres sont tombées. J’avais un peu peur ».
Un touriste australien a dit que la terre avait commencé à trembler une vingtaine de minutes après que son groupe a atteint le sommet du mont Rinjani (3.726 mètres d’altitude). « Le tremblement de terre a duré environ 10-20 secondes. Après, tout le monde s’est précipité vers le bas. Sur le chemin du retour, il y a eu un autre séisme qui a fait paniquer tout le monde, c’était assez effrayant », a-t-il raconté.
Les opérations de secours touchent à leur fin. « Nous avons effectué des recherches dans la zone (de Rinjani), il n’y a plus de randonneurs », a encore dit M. Sanaya.
L’accès aux sentiers sur ce volcan populaire avait été interdit au public après le tremblement de terre, par crainte de glissements de terrains.
Autre conséquence du séisme, 7.593 personnes sont hébergées dans des abris provisoires et ont besoin d’eau potable, selon les autorités.
Le président indonésien Jokowi Widodo, qui a effectué lundi une brève visite dans les zones sinistrées, a promis une aide financière aux habitants qui ont perdu leurs maisons dans la catastrophe.
L’Indonésie, un archipel de 17.000 îles et îlots, se trouve sur la ceinture de feu du Pacifique, une zone de forte activité sismique. Ce pays est frappé par de nombreux séismes, mais la plupart ne sont guère dangereux.
En revanche, en 2004, un tsunami historique provoqué par un séisme sous-marin de magnitude 9,3 survenu au large de l’île de Sumatra, dans l’ouest de l’archipel, a provoqué la mort de 220.000 personnes dans les pays qui bordent l’océan Indien, dont 168.000 en Indonésie.
© AFP