Les habitants de la falaise longeant la route principale de Rivière-des-Anguilles « courent un grave danger », prévient le géomorphologue Prem Saddul. Les glissements de terrain menacent en effet d’emporter leur maison.
« Il faut évacuer au plus vite ces familles qui vivent sur la falaise donnant sur la route principale de Rivière-des-Anguilles. Sinon il y aura mort d’hommes ! » prévient le géomorphologue Prem Saddul. « De gros dégâts matériels pourront aussi être causés si ces maisons s’écroulent à cause des rochers qui se détachent après les grosses averses et qui occasionnent des impacts hydrauliques à cet endroit. Il faut aussi savoir que les pluies torrentielles rendent la terre plus molle. C’est une zone extrêmement dangereuse. Cela fait plus de dix ans que je tire la sonnette d’alarme. Les autorités doivent prendre très au sérieux ce problème si le conseil de district de Savanne ne peut rien faire. » Prem Saddul se demande si les habitants sont conscients qu’ils vivent dans une zone dangereuse. « Est-ce que les autorités sont déjà allées sur place pour les conscientiser ? » s’interroge-t-il. Le géomorphologue réclame un plan d’évacuation et un plan de relogement pour qu’il n’y ait pas de conflits dans le relogement des habitants. « Il faut une “win-win situation”. » Il suggère ainsi aux autorités de réaliser une étude dans cette région pour évaluer la dangerosité du terrain.
Veer Gajudhur, président du conseil de district de Savanne, abonde dans le même sens : « Il faut les évacuer au plus vite », dit-il. Raison pour laquelle il a pris la décision de contacter le National Disaster Risk Reduction and Management Centre afin que ce dernier effectue rapidement une “site visit”. Les maisons, constate Veer Gajudhur, « peuvent céder à n’importe quel moment ». Selon une source, une certaine Mme Danookdarry, une veuve qui habite sur la falaise, a déjà écrit aux officiers des Bois et Fôrets pour abattre un arbre se trouvant près de sa cuisine et qui pourrait céder à tout moment. « Ziska zordi personn pann al get li. Li ankor pe atann. Zot pou bizin asim zot responsabilite si enn maler arive », avertit notre source.
Au conseil de district de Savanne, on nous affirme que certains habitants auraient déjà fait de la résistance lorsque les autorités les avaient approchés pour parler d’un plan de relogement. « Ils ne veulent pas bouger. Ils disent qu’ils ont construit leur maison à cet endroit après beaucoup de sacrifices », explique une source.
Du côté du National Disaster Risk Reduction and Management Centre, on laisse entendre qu’un exercice de simulation a eu lieu l’année dernière après avoir constaté que des rochers se détachaient de la falaise suite aux grosses averses. « Nous conseillons toujours au public de ne pas construire leur maison là il pourrait se retrouver en danger », indique-t-on.