Le bilan est terrible. Pas moins de 50 personnes ont en effet trouvé la mort dans le naufrage d’une embarcation sur une rivière dans le nord-ouest de la RDC, déjà touchée par le virus Ebola.
Cinquante corps sans vie ont été repêchés après le naufrage mercredi d’une embarcation de transport informel sur une ri- vière du nord-ouest de la République démocratique du Congo, où des privés investissent le secteur du transport fluvial en l’absence d’un système public organisé. « Le naufrage a eu lieu dans le nuit de mercredi à jeudi, nous avons retrouvé 49 corps jeudi et un autre corps a été retrouvé ce matin », a dé- claré à l’AFP Richard Mboyo Iluka, vice-gouverneur de la province de la Tshuapa (nord- ouest).
L’accident s’est déroulé dans des circonstances indétermi- nées sur la rivière Momboyo, dans le territoire de Monkoto, à 750 km de Mbandaka, chef- lieu de la province voisine de l’Équateur. Les villages situés le long de la rivière Momboyo approvisionnent Mbandaka en divers produits alimentaires particulièrement des cossettes de manioc, du maïs, de l’huilede palme.
L’embarcation effectuait la liaison Monkoto-Mbandaka avec plusieurs dizaines de pas- sagers à son bord ainsi qu’une grande quantité de marchandises, selon les témoignages des habitants recueillis par l’AFP. « Les causes du naufrage ainsi que le nombre des personnes portées disparues ne sont pas encore connues. Une mission du gouvernement provincial est déjà envoyée sur place pour en savoir un peu plus », a ajouté M. Mboyo.
M. Mboyo a précisé que « l’embarcation naviguait de nuit, dépourvue de lumière ». Une mesure gouvernementale interdit aux embarcations de fortune de naviguer la nuit sur les eaux congolaises. A Mbandaka, ville peuplée de 1,2 million d’habitants, plu- sieurs familles observaient le deuil vendredi, en raison de cet accident.
« Mon frère, son épouse et leur fils étaient dans cette embarcation. Je n’ai pas retrouvé leur corps, mais ils ne donnent pas non plus signe de vie. Je crains qu’ils soient portés disparus », a expliqué, au bord des larmes, Bienvenu, un mécanicien. Des habitants étaient perplexes après l’accident. « Pourquoi tous ces malheurs arrivent en même temps sur nous ici à l’Équateur ? On a pas en- core fini avec Ebola, voilà que plusieurs personnes meurent comme ça » dans un naufrage, s’est désolé Gilbert, un autre habitant de la ville. « C’est mys- térieux », à-t-il estimé.
La région de l’Équateur (nord-ouest) est touchée par une épidémie de la maladie d’Ebola qui s’est déclarée le 8 mai à Bikoro, à 600 km au nord de Kinshasa. Elle s’est ensuite propagée à Mbandaka. Le bilan officiel de l’épidémie est de 52 cas avec 22 décès.
Des habitants de la région croient généralement que la maladie relève de la « sorcellerie ». L’embarcation qui a chaviré appartient à un homme d’affaire local. En l’absence d’un système de transport public organisé sur les nombreuses cours d’eau du pays, de nombreux particuliers ont investi le secteur de transport fluvial et lacustre.