Deux employées de l’hôtel The Residence ont obtenu la semaine dernière un avertissement pour avoir porté le “tika” sur leur lieu de travail. Il leur est reproché d’avoir fait fi de la “grooming policy” de l’établissement. Toutefois, sur avis de la State Law Office, le ministère du Travail a fait savoir à l’hôtel qu’un tel règlement est “anticonstitutionnel”. De son côté, la Fédération des travailleurs unis (FTU) compte réclamer des dommages pour les deux employées en question.
« It has been reported that despite your attention having been drawn on several occasions to the fact that you are flouting the prevailing Grooming Standards/policy of the Hotel, you have failed to comply to the instructions given to you to comply to the aforesaid Grooming Standards in conformity with the related trainings given to you, to wit : remove the tika on your forefront.
Management consider your aforesaid acts and doings to be utterly unacceptable… » C’est ce qu’on peut lire sur l’une des lettres d’avertissement servies à deux employées de l’hôtel The Residence la semaine dernière.
Les nouveaux règlements concernant la tenue à avoir sur le lieu de travail continuent d’alimenter la polémique, particulièrement concernant l’interdiction de porter le “tika”. Suivant les deux avertissements émis la semaine dernière, le ministère du Travail, qui avait déjà enregistré des plaintes à ce sujet, a cherché l’avis du State Law Office. Celui-ci estime que l’interdiction du port de “tika” sur le lieu de travail est “anticonstitutionnelle”. L’article 11 de la Constitution garantit en effet la liberté religieuse.
De son côté, la FTU ne compte pas fermer les yeux sur cette affaire. Atma Shanto explique : « Si le SLO dit que l’interdiction du port du tika est anticonstitutionnelle, cela veut dire que ces dames ont subi un préjudice. Nous comptons engager des poursuites contre l’hôtel. Le dossier est déjà entre les mains de notre conseiller légal. »
Par la même occasion, Atma Shanto tient à rétablir les faits concernant l’interdiction du port du tika. « Je ne sais pas d’où vient l’argument que cette interdiction s’applique uniquement à celles qui travaillent en cuisine. En tout cas, en ce qui concerne les deux femmes ayant écopé d’un avertissement, l’une est affectée au magasin et l’autre à l’entretien. »
Parmi les nouveaux règlements en vigueur à l’hôtel The Residence, on peut aussi lire qu’il est conseillé de « se brosser les dents après chaque repas » et « d’utiliser un bain de bouche », de même qu’il ne « faut pas porter de mehendi ou de tatouage » et qu’il faut « porter des sous-vêtements discrets », entre autres.
Au niveau du ministère du Travail, on s’attend à ce que l’hôtel se plie à la loi compte tenu de l’avis donné par le SLO. Faute de quoi une décision appropriée sera prise.
Par ailleurs, la FTU a écrit au Premier ministre hier, pour attirer son attention sur la situation. La fédération y évoque une « serious attack against female employees », dans l’interdiction de porter le tika rouge et le sindour. Elle invite ainsi le Premier ministre à faire un statement à ce sujet à l’Assemblée nationale la semaine prochaine, tout en rappelant que la même requête avait été faite à la ministre de l’Égalité du genre, Roubina Jadoo-Jaunbocus, il y a deux semaines.
Il nous revient également qu’une réunion tripartite était organisée hier, au ministère du Travail. Mais le management a protesté contre la présence du syndicaliste Atma Shanto.
Soulignons également que l’organisation Hindu Human Rights a également pris position sur cette affaire, en invoquant la question religieuse.
D’autre part, un communiqué émis par le ministère du Travail et des Relations industrielles indique que “face à ce refus, le ministère a entamé des procédures légales pour poursuivre l’employeur au criminel pour non respect de l’article 4 de l’Employment Rights Act qui protège un employé contre toute forme de discrimination au travail. L’affaire a aussi été référée au commissaire de police et à la Commission Nationale des Droits Humains. ”