La Rights Management Society (RMS) a mis les bouchées doubles pour compléter la distribution des “royalties” à ses membres en cette fin d’année. Plus de Rs 9 millions ont ainsi été distribuées pour les albums et les droits de télévision, entre autres. En cette période de fête, la société travaille également de concert avec la police pour mieux combattre le piratage.
La Rights Management Society, qui reprendra son ancienne appellation, Mauritius Society of Authors (MASA), sous la nouvelle Copyright Act, est appelée à connaître d’importants changements l’année prochaine. Jusqu’ici, elle s’occupait des droits primaires, soit la gestion des droits des auteurs, compositeurs et éditeurs. Sous la nouvelle loi, de nouveaux départements, concernant notamment la reprographie et les droits secondaires, seront mis en place. « La nouvelle Copyright Act a ouvert beaucoup de paramètres qui nous permettront de travailler davantage dans l’intérêt des artistes », affirme Michael Veeraragoo, président du conseil d’administration de la RMS.
Mais, dans un premier temps, la nouvelle équipe en place depuis octobre dernier a accordé priorité à la distribution des “royalties”. Selon Michael Veeraragoo, plus de Rs 9 millions ont été distribuées en cette période de fin d’année. Elles représentent les droits d’auteur, notamment sur la “recorded music” et la diffusion. Cet exercice, qui provoque souvent la grogne et l’insatisfaction chez les artistes, s’est plus ou moins passé sans anicroche cette fois. Hormis des incidents mineurs comme des erreurs sur les chèques, ou des artistes qui se sont rendus à la MASA pour des explications sur la somme qui leur a été payée, sans qu’il n’y ait personne pour répondre à leur requête.
Par ailleurs, un comité présidé par le Directeur du ministère du Commerce a planché sur une nouvelle grille de tarifs pour la musique enregistrée. Des consultations ont eu lieu avec les artistes et les utilisateurs à ce sujet. Cependant, on attend toujours que cette nouvelle grille soit “gazetted” pour qu’elle puisse être appliquée. De même pour la Copyright Act, la nouvelle loi n’a pas encore été promulguée dans son intégralité.
En cette période festive, l’autre question qui retient l’attention concerne le piratage. Chaque année, on voit apparaître des compilations des meilleures chansons de l’année – locale et internationale – , la plupart du temps, non-autorisées. À ce sujet, Michael Veeraragoo rassure que la société, de concert avec le ministère des Arts et de la Culture et la police, a mis en place un plan de travail. « L’équipe de l’Anti-Piracy Unit sera épaulée par les membres de la force régulière. Pour tout cas de piratage, les artistes et le public doivent référer le cas à la police. »
Dans le milieu des artistes, on laisse toutefois entendre qu’il aurait été préférable que les artistes lésés soient accompagnés d’un représentant de la MASA lorsqu’ils se rendent à la police. Ils souhaitent également que le nécessaire soit fait, afin que la société puisse intenter des procès au nom de ses membres.
De son côté, le ministre des Arts et de la Culture, Prithviraj Roopun, sollicité par Le Mauricien sur la question, a laissé entendre que le public doit assumer sa part de responsabilité. « Les personnes qui achètent un CD pirate doivent se rendre compte qu’ils font du tort à l’artiste. S’ils aiment vraiment un chanteur, une chanteuse, ils doivent acheter l’original. De notre côté, nous sommes en train de travailler avec la police pour combattre ce problème, mais il faut aller à la source, car s’il n’y a pas de demande, il n’y a pas de piratage. »
Il a ainsi lancé un message au public mauricien de respecter le travail des artistes en achetant des CD originaux. Il a aussi signifié son intention de renouer avec la foire des artistes, afin de mettre leur travail en valeur et leur offrir une plateforme pour vendre leurs produits.