Sandra O’Reilly, cette Mauricienne qui avait défrayé la chronique en juillet 2002, est décédée. Elle avait 48 ans et a été emportée par une longue et douloureuse maladie. Ses funérailles ont eu lieu ce jeudi 23 août à Rivière Noire. La Mauricienne aura marqué plus d’un par son parcours et surtout, son courage de battante.
Sandra O’Reilly fait la une des journaux à la mi-juillet 2002. Le 16 de ce mois, elle avait été victime d’un double viol collectif au cours d’une seule et même nuit. Alors qu’elle se trouvait chez elle, à Pointe-d’Esny, à Blue-Bay, elle est violée par deux cambrioleurs qui font irruption dans sa maison. Ses agresseurs l’emmènent puis la déposent au milieu de nulle part, sur l’autoroute à La Vigie.
Cherchant du secours, elle arrête une voiture, à bord de laquelle se trouvent cinq hommes. Croyant avoir affaire à des bienfaiteurs, elle accepte de prendre place dans le véhicule. Il est alors environ minuit. Les cinq hommes, censés l’accompagner au poste de police de Curepipe pour qu’elle y fasse une déposition, l’entraînent vers Quartier-Militaire. Dans un champ de cannes, à Belle-Rive, ils la violent tour à tour. À trois heures du matin, ils l’abandonnent à la gare Jan Palach, à Curepipe, d’où elle marcha pour atteindre la maison de sa mère, sise rue Leclezio.
La nouvelle causa une onde de choc parmi la population. Ulcérés, des citoyens s’organisèrent autour de Sandra O’Reilly. Celle-ci, plutôt que de s’enfermer et se replier sur elle-même, s’embarqua dans une grande campagne de sensibilisation autour du viol et s’engagea dans divers combats sociaux. Son courage et sa bravoure furent maintes fois loués et soulignées. Mais le destin lui réservait un autre tour… Il y a environ deux ans, elle a perdu l’un de ses fils dans un accident de la route.
Ces dernières années, Sandra O’Reilly, qui avait recommencé péniblement à trouver un sens à sa vie, malgré ses malheurs, devait apprendre qu’elle était gravement malade. Le Mauricien présente ses sincères sympathies à sa famille.