« La méthadone est un médicament et elle doit être dispensée dans des centres hospitaliers », plaide Danny Philippe, président du Collectif Urgence Toxida, Ong qui oeuvre pour la réduction des risques chez les usagers de drogues.
Sa déclaration intervient au lendemain de la contestation des membres de la Ministry of Health of Employees Union. Ces derniers ont fait part, hier, de leur opposition à la distribution de méthadone dans les centres de santé. Pour eux, ce serait « une invitation à la violence ».
« Nous, les travailleurs sociaux, travaillons tous les jours avec les usagers de drogues et les personnes sur méthadone. Nous n’avons jamais eu ce genre de problème », relève Danny Philippe en revenant sur les craintes de violence.
A l’origine de cette affaire, une annonce du ministre de la Santé. Quelques jours après la publication du rapport de la Commission d’enquête sur la drogue, Anwar Husnoo a informé que la méthadone sera distribuée dans les centres de santé.
Le rapport a, en effet, relevé d’importantes carences dans le système de distribution actuel. L’une d’elle concerne le fait que les postes de police ne sont pas adaptés pour abriter une telle activité.
L’annonce du ministre a, de ce fait, été chaudement accueillie par les travailleurs sociaux et les patients sur méthadone. Mais quelques membres du personnel de santé disent « craindre pour [leur] sécurité ».
Changement de regard.
La Ministry of Health of Employees Union, à travers son président Amarjeet Seetohul, a rappelé que « c’est le ministre lui-même » qui avait instauré la distribution dans les postes de police, « afin de ne pas mettre le personnel des centres de santé en danger ».
Les membres de ce groupe syndical ont lancé un appel au ministère de la Santé en vue d’une « négociation favorable ». Au cas contraire, une manifestation devant le bâtiment de ce ministère n’est pas à écartée.
Danny Philippe plaide, lui, pour « un changement de regard » envers les personnes sur méthadone. « Zot vini, zot pran metadonn, zot korek, zot ka’v al travay », affirme-t-il, soulignant toutefois qu’il y a « enn ti group ki bizin reget zot apros sosial ».
Le président de CUT rappelle que les infirmiers « ont reçu une formation ». Et comme la méthadone est un médicament, il affirme que « sa distribution ne peut se faire dans un poste de police mais dans un centre hospitalier ».