- La défense de l’ancien VPM avance que l’enquête est « incomplète » et « partiale »
- La poursuite objecte à cette motion et demande comment cette enquête peut être considérée comme « incomplète » par les avocats de Soodhun
Showkutally Soodhun, le président du Mouvement socialiste militant (MSM), demande l’arrêt du procès intenté contre lui pour les menaces proférées à l’encontre du leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval. L’ancien vice-Premier ministre et ministre du Logement et des Terres avait rendez-vous en Cour intermédiaire ce matin dans le cadre de la charge formelle logée contre lui par le Directeur des poursuites publiques en octobre dernier. Ses hommes de loi, Me Ravind Chetty, SC, et Me Raouf Gulbul, ont avancé que leur client ne bénéficiera pas d’un “fair trial”. La motion sera débattue le 3 août.
Dans un premier temps, le Senior Counsel, Me Ravind Chetty, avait demandé que les dépositions de l’ex-VPM soient produites avant l’audition des témoins, évoquant la « Material Evidence » de ce document. Mais la poursuite devait objecter, faisant comprendre que c’est à elle de déterminer le déroulement du procès. Me Chetty a par la suite logé sa motion pour un “Stay of Proceedings”, arguant un « abus de procédures ». Il s’est appuyé sur deux points : « The investigator has failed to pursue all reasonabe lines of inquiry; the inquiry is incomplete and/or bias as such as the accused will not benefit from a fair trial. » Me Armoogum, du Parquet, devait, lui, répliqué que cette motion est « vaste », demandant à avoir plus de détails sur les points avancés. L’avocat de Showkutally Soodhun a alors fait savoir qu’il se basera sur deux faits pour soutenir sa motion, notamment l’importance accordée aux preuves recueillies d’un certain Mohamed Adil Allyjaun durant l’enquête. Le Senior Counsel évoque aussi les détails dans la charge logée contre le président du MSM en ce qu’il s’agit du contexte du mot « jihad ».
Le DPP avait logé le 5 octobre une charge formelle contre le VPM et ministre du Logement et des Terres, Showkutally Soodhun, en raison de ses propos tenus le 18 juillet sur la place taxi, à Flacq. Le VPM avait alors déclaré : « Si mo bodyguard ti donn mwa revolver, mo touy Xavier Duval dan parlman. Mo dir li for, mo touy li dan parlman, apre sa mem ki apel Jihad. » Ce sont ces propos qui avaient poussé le leader des bleus à porter plainte contre lui pour menaces de mort. Après une enquête policière, le DPP avait ainsi décidé d’instituer un procès contre le VPM Soodhun. Celui-ci est poursuivi pour “outrage against a member of the National Assembly, namely Honourable Xavier-Luc Duval, on account of his functions as leader of the Opposition” en violation avec l’article 156 (1) du code pénal. Face à l’objection de la poursuite pour cette demande d’arrêt du procès, la motion sera débattue le 3 août.