L’île de la Réunion est en crise suite aux violentes manifestations des « gilets jaunes » ayant eu lieu durant le week-end. Selon un site d’information réunionnais, une réunion de crise entre des officiers de police, de la gendarmerie, du SDISS et du DRR a été tenue hier matin pour réagir et prendre les mesures nécessaires face aux multiples violences. Le Préfet de La Réunion a demandé des renforts supplémentaires directement auprès de Paris.
Lors d’une conférence de presse, le Préfet Amaury de Saint-Quentin en présence d’Eric Tuffery, procureur de la République, a annoncé une interdiction de circuler. Exception faite en cas d’urgence ou pour des besoins professionnels, apprend-on.
Crise sociale à La Réunion : Conférence de presse du préfet, Amaury de Saint-Quentin en présence d’Eric Tuffery, procureur de la République ⬇️
Posted by Réunion la 1ère on Monday, November 19, 2018
L’interdiction prend effet à partir de ce mardi, et ce jusqu’à vendredi, de 21h à 6h du matin sur les douze communes de la Réunion. En cas de non respect, des sanctions pénales adaptées seront prises par les autorités à l’encontre des contrevenants. Les renforts arrivent ce mardi, alors que des discussions entre la préfecture et des membres des gilets jaunes sont attendues.
Le Préfet se veut rassurant, affirmant que la situation est « sous contrôle » et qu’il y a « des réserves de kérosène à l’aéroport ».
Parmi les communes concernées par le couvre-feu, Saint Denis, le port, Saint Pierre, Saint Paul, la Possession, Saint Benoit, Sainte Susanne et le Tampon.
Les « gilets jaunes », responsables des manifestions, font référence aux vestes réfléchissantes que tout automobiliste doit détenir dans son véhicule afin de se rendre visible en cas d’accident. Ils manifestent ainsi contre la hausse des taxes des carburants avec des opérations de blocage, ciblant principalement des autoroutes.
Selon la presse réunionnaise, 51 interpellations ont eu lieu depuis samedi 17 novembre et 19 arrestations dimanche 18 novembre. Six agents des forces de l’ordre ont été blessés au cours de cette nuit.
De plus, après l’incendie au concessionnaire automobiles Peugeot dimanche soir, 70 voitures ont été brûlées. Les forces de l’ordre ont pu interpeller six personnes.
Plusieurs routes sont également bloqués par les manifestants.
Quinze des 24 communes de l’île sont concernées par des barrages, selon la la Direction régionale des routes.
Les premiers blocages ont été installés très tôt samedi matin: le rond-point donnant accès à l’aéroport international à Saint-Marie (nord) a été bloqué en particulier dès 4H00. Les passagers à l’arrivée et au départ ont dû marcher parfois deux kilomètres pour passer le blocage.
Dans certains quartiers de Saint-Denis (nord) et de Saint-Benoit (est) notamment, des automobilistes sont restés bloqués parfois pendant plus d’une heure.
A La Réunion, où 42% de la population vit sous le seuil de pauvreté, les sujets de la mobilisation, contre les hausses de prix des carburants et la baisse du pouvoir d’achat, rencontrent une grande adhésion.